l’inflation : plus de 2 % sur un an
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 2,2% sur un an selon les derniers chiffres dévoilés par l’Insee ce vendredi matin, soit 0,1 point de plus que lors de la précédente estimation. Il s’agit d’un record depuis novembre 2018.
De son côté, la Banque de France fait comme beaucoup d’experts le pari d’une « hausse temporaire ». Cela pour refroidir les velléités revendicatives des salariés mais aussi des épargnants ( la Banque de France lutte contre le relèvement du taux des livrets d’épargne) « C’est un coup de vent plutôt qu’une rafale. L’inflation en France est prévue à 2,3% contre 3,4% en zone euro. Parmi les facteurs temporaires, il y a un effet de base important. L’inflation avait nettement baissé en 2020 au même moment. Le deuxième effet est la sortie de crise Covid et de la réouverture des économies », a rappelé l’économiste Olivier Garnier de la banque centrale lors d’un récent point presse.
Le problème c’est d’une part que cette différence d’inflation entre la France et la zone euro paraît pour le moins suspecte. Cela témoigne l’évidence du caractère obsolète de l’indice des prix à la consommation de l’INSEE. Un indice qui ne tient pas compte de la modification de la structure de consommation depuis la crise sanitaire. En France, une part de plus en plus importante des dépenses est consacrée aux charges contraintes. Le plus curieux dans cette différence d’inflation entre la France et la zone euro c’est que la France importe la majorité de ses produits de l’étranger du fait du déséquilibre chronique de la balance commerciale. Des hausses sur des produits étrangers qui se font sentir en zone euro mais pas en France, en tout cas pas totalement.
L’examen plus détaillé de l’indice des prix à la consommation montre sans surprise que la flambée des prix de l’énergie contribue grandement à la hausse générale de l’indicateur. « Sur un an, la hausse des prix de l’énergie accélère en septembre (+14,9% après +12,7%). La hausse des prix du gaz naturel et de ville se poursuit sur un an (+38,8% après +31,2%). Les prix des produits pétroliers gonflent (+19,6% après +16,9%) en lien avec ceux du gazole (+19,3% après +15,3%) », indiquent les statisticiens.
La réouverture de l’économie mondiale depuis le début de l’année a entraîné des frictions importantes entre l’offre et la demande partout sur la planète. « Les prix de l’énergie continuent d’augmenter et continuent de peser sur l’inflation. Cette hausse est visible partout en Europe. C’est une hausse qui va se poursuivre dans les prochains mois notamment en raison de l’hiver. L’impact de la hausse des prix sur les marchés de l’énergie va se poursuivre. On estime qu’il faudra attendre le troisième trimestre 2022 pour observer une contribution négative des prix de l’énergie sur l’inflation » ajoute Charlotte de Montpellier. Toute la question est de savoir si les prix énergétiques vont se maintenir à un niveau élevé à plus long terme. Sur ce point, le changement climatique et la raréfaction de certaines ressources pourraient pousser les prix à la hausse. A l’heure actuelle, la pandémie continue de brouiller les grilles de lecture de l’inflation chez beaucoup d’économistes. L’indice des prix à la consommation construit à partir d’un panier moyen ne s’est pas révélé toujours adapté à la mesure de variation des prix pendant les périodes de confinement.
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