Environnement- Elargir le champ au-delà de l’écologie
« Nous n’en sommes plus aux problèmes de la taille des cages à poules, [...] mais à construire une société plus solidaire et égalitaire, avec ses questionnements d’ordre économique, social, financier et géopolitique replacés dans un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre », affirme Alain Marlière.(lecteur du Monde)
Tribune
Je constate que toutes les problématiques environnementales sont abordées sous l’angle de
l’écologie et c’est à mon avis très réducteur par rapport aux évolutions que l’on peut d’ores et déjà percevoir. En effet, le changement dont nous entrevoyons les prémisses, symbolisé dès à présent par la reconversion à marche forcée de l’industrie automobile, est global et non partiel.
Pour employer le langage informatique, notre système d’exploitation migre, contraint et forcé, de la version 1.2 du capitalisme, le capitalisme financier et globalisé, à la version 1.3 que l’on pourrait dénommer capitalisme SARL, comme Société à ressources limitées. Cette question des ressources (minérales, agricoles, hydrauliques, etc.) va structurer l’économie planétaire de ce siècle et si l’on veut éviter les affrontements dévastateurs internes et externes que l’on peut imaginer, il va bien falloir imaginer des solutions globales, réalistes et négociées.
Dans ce cadre, le mouvement écologique devient à la fois secondaire et principal. Nous n’en sommes plus aux problèmes de la taille des cages à poules ou à la conséquence des contournements autoroutiers sur la biodiversité, mais à construire une société plus solidaire et égalitaire, avec ses questionnements d’ordre économique, social, financier et géopolitique replacés dans un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En écoutant sur les ondes les deux challengers du premier tour de la primaire écologiste, je ne suis pas sûr que cette vision générale soit au cœur de leurs débats. Au contraire, on constate une surenchère autour de la notion de radicalité, même si Yannick Jadot se force un peu. Le pays étant dans un climat social très perturbé, je ne pense pas, contrairement à Sandrine Rousseau, que ses habitants aient une envie pressante de radicalité supplémentaire. Je me permets de rappeler à cette dernière l’adage suivant : « Qui sème la radicalité récolte les fruits amers de la discorde ».
Alain Marlière, Gagny (Seine-Saint-Denis)
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