Algérie : face aux difficultés internes le président ressort la rente mémorielle contre la France
Le président algérien n’a guère apprécié la réplique nette de Macron à propos de la situation économique et politique algérienne. Le président français a clairement accusé le système «politico-militaire» algérien d’entretenir une «rente mémorielle» en servant à son peuple une «histoire officielle» qui «ne s’appuie pas sur des vérités».
En réponse, Alger a rappelé son ambassadeur et hier le président algérien a déclaré que le retour de l’ambassadeur «est conditionné au respect de l’Algérie, le respect total de l’Etat algérien
«Les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’histoire. L’histoire ne peut pas être falsifiée», a continué Abdelmadjid Tebboune, dans des propos jugés plutôt secs par les observateurs. «L’Etat est debout avec tous ses piliers, avec sa puissance, la puissance de son armée et son vaillant peuple.»
Il est clair que la vérité est différente car malheureusement l’Algérie n’a jamais su valoriser ses richesses notamment le pétrole. Des richesses appropriées par la technostructure politico-militaire. Le pays est dans une situation économique dramatique au regard de ses énormes potentiels. La situation démocratique est à peu près aussi grave.
Après avoir récupéré le mouvement de contestationHirak, le pouvoir a mis sous le boisseau les velléités de réforme en promettant de vagues évolutions institutionnelles. Pire des militants du Hirak sont emprisonnés.
Abdelmadjid Tebboune a rappelé qu’Alger ne réclame «pas de la repentance» mais une «reconnaissance» des crimes perpétrés en 130 ans de colonisation française. Il a dit avoir en 2017 «entendu le président Macron affirmer que ce qu’il s’est passé en Algérie est pire que la Shoah» et que des «crimes contre l’humanité» ont été commis. «Il avait raison. L’Algérie, c’est 5,630 millions» de victimes, a affirmé Abdelmadjid Tebboune, soulignant que «l’histoire ne fonctionne pas selon les caprices et selon les circonstances».
Un discours évidemment complètement outrancier qui témoigne sans doute de la conjoncture politique très fragile dans l’Algérie et de l’environnement électoral en France. Macron n’a même pas hésité à mettre en cause l’existence de l’État algérien avant la colonisation et a souligné la domination de la Turquie sur ce pays pendant près de trois siècles.
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