Souveraineté et-ou compétitivité
La souveraineté nationale sur le plan économique est souvent réduite au seul problème des relocalisations. Certes, on comprend mal que certains produits à très faible valeur ajoutée puissent être fabriqués à des milliers de kilomètres avec évidemment des conséquences environnementales considérables : le coût social indirect dépasse et de loin le prix du produit.
La relocalisation peut aussi se comprendre pour permettre de faire face dans de meilleures conditions à des situations de crise pour des produits de première nécessité ( énergie, alimentation, santé notamment).
Mais on ne peut réduire la souveraineté à la seule question de la relocalisation. Le vrai problème pour la France, c’est surtout de retrouver une compétitivité dans ses exportations que pour le marché intérieur. Au regard des grands équilibres économiques.
la France souffre d’un manque de compétitivité d’environ 25 % par rapport à l’Allemagne. En clair par exemple, l’une des conséquences si la France devait se doter de sa propre monnaie serait une dévaluation d’autant.
En moyenne sur longue période de la France présente un déficit commercial- véritable baromètre de la compétitivité–d’environ 50 à 60 milliards par an, à l’inverse l’Allemagne, voisin le plus comparable, dégage un équilibre d’environ 200 milliards. Si par hypothèse très théorique on devait fermer toutes les frontières et consommer essentiellement des produits fabriqués en France, il faudrait s’attendre à une augmentation générale des prix de la consommation de 30 à 40 %. En effet il faudrait aussi financer les énormes efforts d’investissement indispensables compte tenu de l’état de désindustrialisation du pays.
L’enjeu de la souveraineté passe donc par un énorme effort de compétitivité. Dans l’intérêt des grands équilibres financiers mais aussi du pouvoir d’achat des Français. C’est en effet grâce à des filières d’excellence à l’exportation que la France peut encore demeurer compétitive : exemple en transport avec l’aérien ou le TGV, dans l’énergie ou l’industrie agroalimentaire.
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