Sommet Afrique-France: du nouveau !
Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’égalité des chances tente de rassurer dans une tribune sur l’avenir des relations entre l’Afrique et la France.On peut douter d’un nouvel élan compte tenu de l’indigence et de l’inefficacité des politiques de codéveloppement ou progressivement la Chine et d’autres nous remplacent.
Une page nouvelle. Ce vendredi se tient à Montpellier le Sommet Afrique-France. Un Sommet d’un genre inédit, qui ne ressemblera à aucun de ceux qui l’ont précédé puisque le président de la République a souhaité en faire un moment d’écoute et de dialogue avec la jeunesse africaine ainsi que la jeunesse et la société civile de nos diasporas en France. En ligne de mire : l’écriture d’une nouvelle page des relations entre le continent africain et la France.
L’Afrique et la France sont étroitement liées par une histoire entrelacée, avec ses pages sombres et ses heures glorieuses. En marge de la grande Histoire, il y a surtout ces petites histoires, de femmes et d’hommes qui ont un jour franchi la Méditerranée, qui sont passés d’une rive à l’autre. Des voyages jamais anodins. Ces petites histoires individuelles participent à l’édification de notre Histoire collective. Beaucoup d’entre nous portons ces petites histoires. Beaucoup d’entre nous, sommes partis un jour, sans certitude de ce que nous trouverions mais toujours avec l’espoir de jours meilleurs.
Résultat : la France et l’Afrique sont pluriels et s’enrichissent de ceux qui s’y installent ou qui s’y réinstallent, qui y voyagent ou qui y investissent.
Parce que l’Afrique et la France ont un passé commun – aussi douloureuses qu’en soient certaines pages, notre lien est unique et nos avenirs respectifs ne peuvent se délier l’un de l’autre. Nous avons un destin commun. C’est ce destin commun qui sera débattu, dessiné ce vendredi à Montpellier. Car l’avenir de la France ne s’écrit pas uniquement à l’intérieur des frontières tricolores ; tout comme celui de l’Afrique ne se joue pas seulement sur le continent.
Alors que le monde traverse une époque troublée, il nous offre aussi l’opportunité d’une rupture avec le passé pour inventer un monde nouveau. Et qui mieux que la jeunesse pour en poser les fondations ?
Lors de son discours de Ouagadougou, le 28 novembre 2017, en s’adressant déjà à la jeunesse, le président de la République a présenté sa vision et sa feuille de route pour renouveler la relation entre la France et l’Afrique.
De Ouagadougou à Montpellier, beaucoup a été accompli. Les marqueurs posés en 2017 ont trouvé des traductions concrètes depuis lors. Dans le soutien à l’entrepreneuriat africain via notamment les programmes Choose Africa, Digital Africa et Meet Africa portés par l’Agence française de Développement, Expertise France et Bpifrance, ainsi que dans des dispositifs visant à encourager l’entrepreneuriat des femmes africaines tels que l’initiative AFAWA renforcée par Jean-Yves Le Drian lors du Forum Génération Égalité.
Une ambition qui s’est traduite aussi dans le domaine culturel, à travers la saison Africa 2020 pour reconnecter nos imaginaires ainsi qu’à travers l’engagement de la France de restituer le patrimoine africain. Un engagement fort, concrétisé dès 2019 avec le Bénin et le Sénégal, et que nous poursuivrons.
L’accès à une meilleure éducation et l’investissement dans la jeunesse constituent également une priorité. Scolarisation des filles, meilleure formation des maîtres, facilitation des mobilités croisées d’étudiants, en augmentant le nombre de doubles diplômes entre universités françaises et africaines, hausse substantielle de la contribution de la France au Partenariat mondial pour l’éducation, autant d’engagements concrétisés depuis 2017. Les diasporas sont au cœur de cette reconnexion. En tant que traits d’union entre les deux rives de la Méditerranée, les diasporas – dotées d’une double culture, souvent jeunes, porteuses de projets innovants – y jouent un rôle essentiel au quotidien et tissent un fil qui nous relie les uns aux autres. Un fil qu’il nous appartient de consolider. C’est aussi l’objet du Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier et c’est également la mission qu’a confiée le Président de la République au Conseil présidentiel pour l’Afrique ainsi qu’à Achille Mbembe qui, durant huit mois, a interrogé les jeunesses de douze pays d’Afrique.
Cette refondation de la relation entre l’Afrique et la France passe par l’écoute, par le dialogue et par des actes. Qui mieux que les diasporas incarnent cette relation si particulière entre l’Afrique et la France ? Comme l’écrivit l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ : « Si tu penses comme moi, tu es mon frère. Si tu ne penses pas comme moi, tu es deux fois mon frère, car tu m’ouvres un autre monde ».
Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’égalité des chances.
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