Un petit joint autorisé au travail ?
Aux Etats-Unis, on se pose la question de la légalisation de la marijuana pendant les heures de travail. Comme tous nous vient des États-Unis, le vice comme la vertu, on peut se demander si certaines organisations gauchistes ne vend pas demander aussi la banalisation du cannabis en Europe. ( Un article du Wall Street Journal, extrait)
La marijuana est un élément courant, secret parfois, de la vie américaine. En 2021, près de la moitié des adultes américains déclaraient en avoir déjà essayé, contre 34 % en 1999, selon un sondage Gallup. A mesure que la dépénalisation gagne du terrain aux Etats-Unis (19 Etats et la ville de Washington ont légalisé son usage récréatif et plus d’une douzaine d’autres l’autorisent pour des raisons médicales), les lieux de travail et les employés se font à l’idée d’une plus grande ouverture vis-à-vis de cette drogue, confrontés à des sujets comme l’évocation de la consommation de cannabis pendant les entretiens d’embauche ou l’idée qu’il soit acceptable de fumer un joint avec un client.
« Quand c’était totalement illégal, on n’avait pas tellement à s’en préoccuper dans le cadre professionnel, mais aujourd’hui il existe de nombreuses zones grises », explique Matt Kittay, avocat d’affaires chez Fox Rothschild, à New York, qui compte des entreprises de cannabis parmi ses clients. Par exemple, certaines sociétés qui vendent des produits à base de cannabis affirment avoir dû réguler la consommation des employés pendant les heures de travail. D’autres, dont Amazon, ont cessé de faire passer des tests de dépistage aux candidats et prônent la dépénalisation à l’échelle du pays.
Faire passer des tests de dépistage de cannabis à l’embauche est une pratique qui tend à diminuer à mesure qu’un plus grand nombre d’Etats le légalisent. A New York, la marijuana à usage récréatif a été légalisée le 31 mars 2021, donc si les employeurs peuvent continuer de dépister les candidats, la loi leur interdit de prendre leur décision en se basant uniquement sur un résultat positif.
Des employeurs affirment ne pas avoir les moyens d’écarter certaines candidatures dans un marché du travail très tendu. Quand en juin dernier Amazon a annoncé sa décision d’arrêter de dépister la plupart des candidats à la marijuana, il tablait sur une augmentation de 400 % du nombre de postulants qualifiés.
Cette meilleure acceptation de la consommation de marijuana dans le cadre professionnel signifie également qu’il faille s’habituer à entendre ses collègues partager leurs habitudes stupéfiantes.
Dans certaines entreprises, la marijuana joue un rôle dans la consolidation de l’esprit d’équipe et la socialisation. Sans surprise, ce sont celles qui ont des liens avec le secteur de la vente de cannabis qui en parlent le plus volontiers.
Rosie Mattio, dirigeante d’une agence de relations publiques new-yorkaise dont les clients évoluent dans le secteur, a imaginé des sessions virtuelles de team bonding avec option herbe, conçues pour consolider les liens à l’intérieur des équipes pendant la pandémie. Chaque membre du groupe se connecte pour suivre des séances de méditation guidée en ligne et des sessions de DJ, tout en consommant du cannabis à manger ou à fumer. En juin, ils ont participé à une classe de roulage de joint en présentiel dirigée par un employé et organisée dans les monts Berkshires.
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