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Archive mensuelle de septembre 2021

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Covid France : le reflux continue

Covid France : le reflux continue

L’épidémie continue de refluer en France, où 74 personnes sont mortes du Covid-19 ce lundi, selon Santé publique France. 7980 malades sont toujours hospitalisés, dont 343 depuis la veille. Ils étaient 7994 dimanche. 1571 patients sont actuellement traités en services de soins critiques – 94 d’entre eux y ont été accueillis ces dernières 24 heures. Côté contaminations, 1309 cas ont été détectés en 24 heures (contre 1515 lundi dernier) pour un taux de positivité d’1,2%, inférieur à celui de la veille (1,3%). Cet indicateur est généralement plus bas les lundis compte tenue du nombre de tests réduits le week-end.

Zemmour: culture, dialectique et mauvaise foi

Zemmour:   culture, dialectique et mauvaise foi

Le phénomène Zemmour constitue en quelque sorte un révélateur des faiblesses intellectuelles du monde politique actuel. Pour parler vulgairement, le personnel politique actuel est assez peu « sexy ». Ils sont nombreux à vouloir prendre le pouvoir mais bien peu disposent du charisme, de la culture et d’une vision de l’avenir. Pour preuve , à fin de cacher les insuffisances d’analyse et de perspectives, la plupart des candidats jouent aux syndicalistes en proposant des relèvements de salaire comme si c’était le rôle premier du président de la république.

Dans ce domaine,  Macron mène le bal avec sa politique du chéquier. Les autres prétendants à la magistrature suprême le suivent. On voit ainsi Hidalgo proposer le doublement des salaires des enseignants ou encore Sandrine Rousseau, la gauchiste, annoncer une sorte de salaire universel de 850 €. Chaque candidat presque tente donc de satisfaire des revendications très catégorielles faute de pouvoir proposer des orientations structurelles et sociétales crédibles. zemmour, lui,  s’engouffre sur le terrain sociétale pudiquement ignoré par une sociologie politique qui évidemment ne vit pas les difficultés des couches populaires.

Le succès de Zemmour tient aussi à sa personnalité. D’abord l’intéressé n’est pas sans culture quand la plupart des autres sont complètement imprégnés de l’anti culture de l’ENA : soit qu’ils en proviennent, soit qu’ils l’ imitent. Résultat une espèce de discours pseudo scientifique qui donne l’apparence du sérieux mais ne repose sur aucune pertinence ou presque. Voire à cet égard les évolutions du discours de Macron depuis 2017. Le même reproche peut être fait à nombre de responsables dont le discours évolue en fonction des sondages.

La supériorité relative de ZEMMOUR  provient aussi de la dialectique spécifique qu’il utilise. En réalité une sorte de dialectique marxiste qui vise en permanence à démonter l’adversaire par une supériorité intellectuelle supposée. On a pu vérifier que les affirmations statistiques de Zemmour lors du débat avec Mélenchon été pour le moins spécieuses. Mais Zemmour les utilise avec une telle assurance qu’il parvient à déstabiliser ses adversaires. Statistiques, citations littéraires et historiques et dialectique marxiste donnent ce sentiment de suffisance qui impressionne les adversaires de Zemmour d’autant qu’ils sont très FAIBLES  eux-mêmes en matière de connaissances des réalités sociales, économiques, et sociétales.

Zemmour présente enfin la particularité d’opérer des raccourcis brutaux pour retomber sur ses pieds idéologiques. Bref une caricature d’analyse qui chute inévitablement sur les obsessions de Zemmour.

 Cela d’autant plus que certains aspects qui évoquent ne sont pas sans fondement même s’ils sont instrumentalisés ET déformées.

On aura d’ailleurs noté au cours du débat Mélenchon Zemmour, le leader de l’extrême gauche était un peu noyé dans toutes les notes qu’on avait lui préparer. Zemmour par contre ne disposait ni de papier ni de stylo.( Discrètement il consultait quand même les messages de son Smartphone). Le tribun Mélenchon qui n’est pas lui-même sans culture s’est trouvé un peu déstabilisé à plusieurs reprises par le polémiste. Pour affronter le polémiste, il faudrait d’abord que les futurs adversaires comprennent la dialectique qu’ utilise Zemmor et disposent d’un socle intellectuel et politique un peu plus consistant.

Economie, politique, société: les plus lus

Economie, politique, société: les plus lus

« FORMER « 1,4 MILLION DE DEMANDEURS D’EMPLOI EN 2022″

« FORMER « 1,4 MILLION DE DEMANDEURS D’EMPLOI EN 2022″

 

 

Une nouvelle constructive avec cette promesse de former plus d’un million de chômeurs au cours de l’année 2022. Le Premier ministre Jean Castex avance e n effet l’objectif de « former 1,4 million de demandeurs d’emploi en 2022″ et annonce l’extension « sur toute l’année 2022″ des aides au recrutement d’alternants, dans une interview publiée dimanche sur le site des Echos.

Évoquant les difficultés de recrutement qui tendent « à se généraliser », le Premier ministre, qui doit présenter lundi les modalités du nouveau « plan d’investissement dans les compétences », plaide qu’il faut « travailler à la fois à la formation » des salariés et des 5,927 millions de demandeurs d’emploi de catégorie A, B ou C, selon les dernières données disponibles.

Il indique que pour la formation professionnelle, le gouvernement entend « mobiliser 1,4 milliard d’euros supplémentaires sur 2021 et 2022, dont 900 millions dès cette année », en précisant qu’il s’agit de redéployer des crédits d’urgence qui avaient été « budgétés pour la gestion de la crise ».

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Lutte contre les inégalités : viser les plus riches

Lutte contre les inégalités : viser les plus riches

Dans son dernier ouvrage « Encore plus ! » publié aux éditions Plon, le cofondateur et directeur de l’Observatoire des inégalités, Louis Maurin,  explique en quoi les « privilégiés » ne sont pas seulement ceux dont on parle.

 

 

« Toujours plus ! », s’exclamait, au début des années 1980, le journaliste François de Closets dans un livre à succès documentant l’accumulation des inégalités. Pourquoi reprendre sa formule aujourd’hui pour votre nouvel essai, « Encore plus ! » ?

Louis Maurin : A l’époque, la crise ne faisait que ses premiers pas : les classes aisées s’enrichissaient plus que les autres, mais la distribution des revenus augmentait globalement. Quatre décennies plus tard, le chômage et la précarité se sont installés dans la société, avec un tournant à partir des années 2000. Alors que les plus aisés continuent de s’enrichir, une partie des classes populaires est mise au régime.

Depuis la crise de 2008, cette stagnation concerne aussi les classes moyennes. Le choc est redoutable, c’est un peu comme lorsqu’on s’arrête net en voiture sans avoir la ceinture : on prend la vitre. La stagnation des revenus pour les classes basses et moyennes nourrit de fortes tensions, ravivées par le contexte d’incertitude croissante sur les revenus et la précarité galopante, pour les jeunes notamment.

Ces derniers se retrouvent dans une situation paradoxale : alors qu’on affirme valoriser, dans le monde professionnel, l’autonomie et la responsabilité, ils sont dans une position de forte soumission par rapport à l’autorité, avec des travailleurs des applications qui sont désactivés par l’algorithme s’ils mettent trop de temps à livrer leur colis.

Pourquoi est-il important de rappeler que les privilégiés en France ne se limitent pas à la frange des super-riches ?

La constitution de fortunes colossales est indécente. La voracité des 1 % des plus riches est sans fin. Mais se focaliser sur une frange très étroite de la population, c’est se défiler de la solidarité. Pour lutter contre les inégalités, il faut cibler les 20 % les plus aisés, ceux qui touchent plus de 2 600 euros net par mois pour une personne seule après impôts. C’est la France des cadres supérieurs et des diplômés des bonnes écoles, la bourgeoisie économique et culturelle qui refuse de voir ses privilèges.

De l’autre côté du spectre, il ne faut pas tomber dans le misérabilisme. La France populaire est constituée d’ouvriers, d’employés dans les services, de personnes qui n’ont pas eu accès aux études, il s’agit d’une France majoritairement féminine qui écope des emplois les plus difficiles. Ces personnes ne sont pas en détresse, mais leur mode de vie est très éloigné de celui de la bourgeoisie économique et culturelle.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Pour la reprise économique qui s’annonce, les salariés réclament leur part

Elles ne parviennent pas à répondre aux injonctions de la société de consommation, comme partir en vacances régulièrement. Une forme de mépris social accable cette France qui roule en diesel, fume des clopes, fait ses courses au supermarché, ne mange pas toujours bio, ne fait pas des expos tous les dimanches.

Liban : le pays s’enfonce dans l’immobilisme politique

Liban : le pays s’enfonce dans l’immobilisme politique

 

Professeur de relations internationales, Fady Fadel remarque, dans une tribune au « Monde », que la crise dans laquelle s’enfonce le Liban a forcé les citoyens de ce pays à ne plus rien attendre des responsables politiques.(extrait)

 

Tribune.

 

 Au Liban, seuls les faits font l’unanimité : coupure du courant 20 heures sur 24 et panne des générateurs électriques en raison du manque du fuel (y compris dans les hôpitaux, les écoles, etc.), manque de médicaments dans les pharmacies, manque d’essence engendrant des embouteillages chaotiques devant les stations-service, dévaluation de la monnaie, chute du pouvoir d’achat et j’en passe.

S’agit-il d’une crise ? Quand la livre libanaise dispose de cinq taux de change par rapport au dollar américain, il est difficile de se repérer. La Banque du Liban fixe différents taux de change, l’un pour les grandes institutions financières (1 dollar pour 1 500 livres), un autre pour les particuliers (3 900 livres), enfin un troisième pour l’achat d’essence (8 000 livres). Les bureaux de change pratiquent quant à eux un taux de 12 000 livres tandis que sur le marché noir un dollar s’échange pour 15 000 livres. Il y a même une application Android et iPhone qui donne en temps réel la valeur des cinq taux de change !

Quand un professeur d’université voit son salaire chuter de 2 000 euros à 200 euros par mois et les produits alimentaires de base grimper jusqu’à 1 000 %, il est difficile de comprendre comment il est possible de tenir.

Plus d’un an après les explosions à Beyrouth, les autorités judiciaires et sécuritaires n’ont toujours pas conclu l’enquête pour identifier les responsables. Pire, le Parlement a voté le maintien de l’immunité parlementaire des députés, des ministres et du premier ministre. Seule la Cour de justice, formée de politiques, a la compétence de juger les politiques.

Plus récemment, un cadre supérieur du Hezbollah, Wafik Safa, aurait menacé le juge chargé de l’enquête en pénétrant dans son bureau au palais de justice. Une enquête est ouverte !

Après treize mois sans gouvernement suite à la démission du cabinet d’Hassan Diab, le Liban a eu finalement un nouveau gouvernement le 10 septembre présidé par Najib Mikati. Plus de 390 jours de tractations sur les répartitions confessionnelles et politico-politiques des ministères au sein du gouvernement. Après cette longue période et cette perte de temps, on ne voit en rien l’arrivée de technocrates prêts pour des réformes structurelles et profondes anticorruption, puisque le cabinet reste sous la domination et l’influence des mêmes partis politiques et des mêmes composantes confessionnelles à l’origine du mal libanais.

Ce qui est encore plus choquant est la déresponsabilisation de la classe politique : chaque clan et parti politique accuse l’autre d’être à l’origine du chaos. Bien plus, on se permet de jeter l’anathème sur la communauté internationale qui punit les Libanais à cause du Hezbollah. Comme si le Liban était toujours cette scène politique fertile où les puissances régionales, voir internationales, réglaient leurs différends.

Choisir entre déchets nucléaires et réchauffement climatique

Choisir entre déchets nucléaires et  réchauffement climatique

 

Alors que les fortes hausses des tarifs du gaz et de l’électricité préoccupent les Européens, un autre débat, concernant l’orientation du financement de la transition énergétique, monte en puissance, explique dans sa chronique Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».(extrait)

 

Le coût de l’énergie sera l’une des préoccupations majeures des Européens cet hiver. Sur le marché à terme, le prix de l’électricité a quasiment doublé depuis le début de l’année, tandis que les cours du gaz coté à Rotterdam (Pays-Bas) sont en progression de 300 %. Pris de court, les gouvernements tentent d’amortir le choc auprès des consommateurs.

En France, les plus précaires recevront un chèque énergie. En Italie, 3 milliards d’euros viennent d’être débloqués pour préserver le pouvoir d’achat des ménages. En Espagne, l’Etat a baissé dans l’urgence les taxes sur l’électricité. Quant à la Commission européenne, elle travaille pour définir un cadre dans lequel les Etats membres seront autorisés à subventionner l’énergie sans enfreindre les règles communautaires. Si ce n’est pas encore la panique, l’agitation est forte.

L’histoire est toujours la même. L’énergie ne devient réellement une préoccupation que lorsque son prix explose. Le consommateur prend conscience de l’importance des choix énergétiques à la lecture de sa facture de gaz ou d’électricité, alors que tout doit être pensé dans le long terme : construction des infrastructures, financement et évaluation de l’impact sur l’environnement.

Pendant que tout le monde a les yeux rivés sur les tarifs, un autre débat énergétique monte en puissance : celui autour de la taxonomie européenne. Dès l’intitulé, on comprend pourquoi le sujet fait moins de bruit dans l’opinion. Il est pourtant fondamental et structurant pour les années à venir sur la façon dont les Vingt-Sept vont orienter leur politique énergétique.

La taxonomie consiste à définir ce qu’est une activité économique durable afin de flécher les financements dans le cadre de la transition écologique. Si une source d’énergie n’entre pas dans cette nomenclature, elle aura toutes les peines du monde à trouver les capitaux nécessaires à son développement et risque de se retrouver rapidement hors jeu.

L’enjeu doit être resitué dans le cadre de l’engagement de l’Union européenne pour réduire ses émissions de CO2, principale cause du réchauffement climatique. L’objectif consiste à atteindre la neutralité carbone à l’échelle du continent d’ici à 2050.

Les investissements nécessaires pour y parvenir ont été évalués par la Commission européenne à 350 milliards d’euros par an. La classification en cours d’élaboration doit permettre d’identifier le chemin de la transition écologique en passant au crible 70 secteurs d’activité représentant 93 % des gaz à effet de serre émis sur le territoire européen, parmi lesquels la construction, le transport, l’industrie ou encore l’énergie.

Politique: Une nouvelle donne en Europe après les élections allemandes ?

Politique: Une nouvelle donne  en Europe après les élections allemandes ?

 

De plus en plus de voix se font entendre, en Allemagne, pour que celle-ci prenne plus de responsabilités dans la relance européenne, d’autant plus nécessaire après la crise des sous-marins australiens, estime, dans une tribune pour « Le Monde », Jacques-Pierre Gougeon, Professeur en civilisation allemande,, ex-conseiller culturel à Berlin.

 

Tribune.

 

Les déconvenues françaises au sujet de la vente de sous-marins à l’Australie montrent combien – au-delà de la France – l’Europe est quasi inexistante comme acteur géopolitique lorsqu’il s’agit du choc des intérêts des grandes puissances. On est d’ailleurs surpris du silence de nos voisins face aux déboires français qui devraient être un message pour l’ensemble de l’Europe. C’est dans ce sens que les élections allemandes devraient marquer une césure pour aller de l’avant dans une plus grande intégration qui ne renierait pas les Etats-nations fondateurs des identités des différents peuples.

 

Il existe, en Allemagne, un mouvement de pensée qui incite ce pays à exercer de plus grandes responsabilités en Europe et dans le monde et reproche aux dirigeants politiques actuels de ne pas aller de l’avant dans ce domaine.

Au moment où l’on analyse le bilan d’Angela Merkel sur le plan européen en mettant en avant son engagement en 2010 pour sauver l’euro et l’élaboration, avec la France, du plan de relance en 2020 – qu’elle a salué dans un discours devant le Bundestag, le 24 juin, en précisant que, par de telles coopérations, « l’Union européenne, souveraine, est un partenaire fort » –, des voix se font entendre pour considérer que l’Allemagne devrait aller plus loin dans l’exercice de sa puissance.

Ainsi, l’un des ouvrages les plus commentés en 2021 a été Blutige Enthaltung (« Abstention sanglante », Herder, non traduit) de Sönke Neitzel et Bastian Matteo Scianna. Décrivant les contradictions de la diplomatie allemande dans le conflit syrien de 2011 à 2020, l’historien reproche à son pays « d’être à l’avant-garde de l’indignation morale et de réclamer des interventions militaires que d’autres se chargent d’exécuter », au nom d’une culture de la retenue qui laisse apparaître « un fossé entre l’exigence d’être un partenaire important dans le règlement des crises et l’absence de volonté dès qu’il s’agit d’être partie prenante en matière de sécurité ».

 

Deux ans plus tôt, un spécialiste de relations internationales, Stefan Fröhlich, défendait dans Das Ende der Selbstfesselung (« L’abandon des chaînes », Springer, 2019, non traduit) l’idée que l’Allemagne doit jouer un plus grand rôle sur la scène internationale et que « le défi pour Berlin consiste à exercer un leadership en le faisant accepter par ses partenaires » en tenant compte de « son accession involontaire au statut de puissance centrale en Europe ».

Un an plus tôt, le journaliste Christoph von Marschall lançait un appel, Wir verstehen die Welt nicht mehr (« Nous ne comprenons plus le monde », Herder, non traduit), analysant les demandes formulées par d’autres pays pour que « l’Allemagne exerce un rôle de leader en Europe et revitalise l’Union européenne », impliquant aussi « de prendre au sérieux les questions militaires ».

L’Eglise des mâles !

L’Eglise des mâles ! 

« En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.( le Monde, extrait)

 

 

Interview. 
Célibat perçu comme toxique, violences sexuelles tues par l’Eglise, condamnation de l’homosexualité, refus d’ordonner des femmes… Depuis plusieurs décennies, de nombreuses raisons sont avancées pour remettre en question la figure du prêtre, qui ne semble pas être un homme comme les autres. 

Maître-assistant en sociologie des religions à l’université de Lausanne (Suisse), docteur en science politique et études de genre, Josselin Tricou est l’auteur du livre Des soutanes et des hommes. Enquête sur la masculinité des prêtres catholiques (PUF, 472 pages, 23 euros). Il analyse cette construction d’une masculinité atypique du clergé par l’Eglise et ses conséquences, tant d’un point de vue historique et sociologique que politique.

 

Comment le projet de votre thèse sur la masculinité des prêtres dans l’Eglise catholique, qui vient d’être publiée, est-il né ?

Comme acteur engagé, j’ai vu monter en puissance au sein du catholicisme, dès avant 2012 et les grandes mobilisations contre le « mariage pour tous », des crispations autour des questions de genre, particulièrement chez les prêtres catholiques.

Comme sociologue, une énigme m’intriguait : le fait que l’Eglise catholique ait mis en place un système de genre décalé par rapport à celui des sociétés qui l’englobent. En effet, ce système ne comporte pas deux mais trois genres : l’homme laïc, la femme laïque et le clerc. C’est ce que j’ai appelé dans le livre le « bougé » catholique du genre, comme on nomme un flou volontaire en photographie.

Or, ce système est paradoxal. D’une part, l’Eglise catholique développe un discours naturalisant et binaire, selon lequel il y aurait une nature masculine et une nature féminine, avec une différence infranchissable entre les deux, au fondement de la nécessaire complémentarité des sexes et de l’hétérosexualité obligatoire. D’autre part, elle met en place une organisation interne tout autre. En effet, la masculinité que l’Eglise place au sommet de sa hiérarchie de genre, celle des prêtres et des religieux, est une construction atypique : en sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé.

Si la question de la masculinité dans l’Eglise catholique est incontournable pour en saisir la doctrine et l’organisation, vous relevez qu’elle n’a guère fait l’objet d’études approfondies d’historiens ou de sociologues du catholicisme. Pourquoi cet impensé ?

Dans nos sociétés occidentales, la masculinité a longtemps été un impensé parce qu’elle était la norme. A ce titre, elle était omniprésente, évidente. C’est ce qu’ont très bien montré les chercheuses féministes des années 1970-1980, notamment Nicole-Claude Mathieu (1937-2014). Par ailleurs, tant que les prêtres étaient pris au sérieux par la population – notamment parce qu’ils étaient apparentés à des notables –, leur masculinité atypique, dégenrée et désexualisée n’était pas soupçonnée et donc pas questionnée en tant que telle.

« Les Mondes de l’esclavage » : la longue histoire

« Les Mondes de l’esclavage » : la longue histoire

 

Un volume d’histoire comparée, sous la direction de Paulin Ismard, montre l’étendue des pratiques d’asservissement d’humains par d’autres, du néolithique à nos jours et pratiquement partout. Une somme monumentale – non sans point aveugle ( Le monde, extrait)

 

« Les Mondes de l’esclavage. Une histoire comparée », sous la direction de Paulin Ismard, avec Benedetta Rossi et Cécile Vidal, épilogue de Léonora Miano, Seuil, « L’univers historique », 1 168 p., 29,90 €, numérique 21 €.

La très longue histoire de l’esclavage est aujourd’hui l’un des sujets les plus étudiés d’un bout à l’autre de la planète. Parce que l’ouvrage Les Mondes de l’esclavage représente, avec ses plus de cinquante spécialistes, la première somme collective en français consacrée à ce thème, il symbolise cette montée en puissance dont témoigne aussi, pour l’univers anglophone, le monumental Cambridge World History of Slavery (2011-2017, non traduit).

Enjeu de savoir, de mémoire comme d’engagement, la question de l’esclavage, longtemps rejetée dans les marges géographiques ou temporelles de la discipline historique, s’impose peu à peu comme la clé de périodes et d’espaces bien plus étendus qu’on ne le croyait. Il est présent de la révolution néolithique – l’invention de l’agriculture sédentaire, environ 12 000 ans avant notre ère – à la deuxième moitié du XIXe siècle – dans le sud des Etats-Unis – et survit, sous d’autres formes, dans les usines délocalisées de la mondialisation contemporaine que font tourner des travailleurs aux visas confisqués, souvent privés de tout droit social comme d’alternative.

Les demandes de réparation, le mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis, avec ses déboulonnages de statues de confédérés, ou encore, en France, la loi Taubira (2001) reconnaissant la « traite négrière » comme crime contre l’humanité ont enclenché une dynamique dont se réclame l’ouvrage, alors qu’un « esclavage moderne » se poursuit sous la forme du « travail non libre ». Même s’il s’inscrit délibérément dans cette brûlante actualité, Les Mondes de l’esclavage, dirigé par l’historien de la Grèce antique Paulin Ismard (professeur à l’université d’Aix-Marseille), s’efforce aussi de poser des questions de méthode trop souvent négligées par la passion militante. Ainsi l’un des grands apports du livre consiste-t-il dans la redéfinition des esclavages, qui permet d’en découvrir de tout nouveaux continents.

Cette vaste entreprise s’appuie en effet sur le comparatisme, afin de mieux repousser les frontières de l’esclavage, trop souvent enfermé dans les deux archétypes qui dominent le champ : l’Antiquité gréco-romaine et la traite puis l’exploitation des Noirs, sur fond de racisme moderne, par les planteurs du continent américain. Invisibles parmi les invisibles puisque beaucoup n’ont pas même reçu de sépulture, les esclaves se retrouvent, grâce à ce livre, dans des régions que l’on avait crues épargnées, comme l’Inde, la Russie de Pierre le Grand, la Corée du XVIIIe siècle, etc. De même l’ouvrage repère-t-il des esclaves héréditaires chez les Amérindiens nomades yuqui de Bolivie, étudiés par l’ethnographe français David Jabin, dans cette Amazonie pourtant considérée naguère par quelques ethnologues comme l’utopie rétrospective par excellence, préservée des hiérarchies sociales les plus cruelles.

Economie, politique, société: les plus lus

Economie, politique, société: les plus lus

Allemagne : les « Verts » largement battus

Allemagne :  les verts largement battus

Comme sans doute en France, les verts  se voyaient déjà en haut de l’affiche en Allemagne ; ils escomptaient prendre la succession de Merkel. En fait ils ont reçu une véritable claque avec un score autour de 14 % quand la droite et la gauche classique obtienne chacun autour de 25 %. Certes les verres pourraient se présenter en arbitre de la situation car aucun parti ne dispose des voix suffisantes pour s’imposer au gouvernement et comme chancelier.

 

Il existe cependant d’autres hypothèses. La première consiste à une nouvelle alliance entre la CDU où est le SPD. Une autre possibilité consiste pour l’un des deux parties à s’allier avec les libéraux. Enfin les Verts  pourraient éventuellement être de la partie de la nouvelle union.

 

Il y a une certaine différence avec la France en Allemagne à savoir qu’ un accord entre des partis opposés est toujours possible dans l’intérêt du pays . Dans l’histoire de l’Allemagne on a déjà fait l’hypothèse d’une crise institutionnelle mais à chaque fois l’Allemagne a su faire prévaloir l’intérêt supérieur du pays sur l’intérêt des partis. Il est clair qu’on envisagerait pas une union en France entre par exemple les républicains ,  socialistes voir les écolos..

Encore 563 millions d’euros du gouvernement pour sauver Areva

Encore 563 millions d’euros du gouvernement pour sauver Areva

Finalement la concurrence entre Areva et EDF aura coûté une fortune à l’État. Non seulement en France mais aussi à l’étranger où il faut soutenir la dérive des prix des EPR en cours de construction. Ainsi l’État va financer indirectement Areva. 

L’État va racheté les dernières parts du capital du groupe nucléaire Orano possédées par Areva pour un montant de plus de 563 millions d’euros, selon un arrêté paru dimanche au Journal officiel. Ce rachat représente plus de 24,8 millions d’actions de la société Orano SA, environ 9,4% du capital de la société, auprès de la société Areva SA.

Mi-juillet, l’État avait déjà racheté 12% du capital d’Orano auprès d’Areva, et 4,56% des parts à la Caisse des dépôts, ce qui lui avait permis de monter à 70,59% du capital d’Orano. Areva ne disposait plus que de 9,4% des parts d’Orano, qu’elle va donc revendre à l’État, lequel possédera donc, à l’issue de l’opération, environ 80% des parts.

Les 563 millions correspondent à peu près au surcoût de l’EPR construit en Finlande que devra supporter Areva. Notons que ces dépassements financiers concernent la plupart des jeux EPR actuellement en construction en France comme à l’étranger. Une insuffisance technique évidente liée à une gestion approximative. Comme pour les sous-marins australiens il faudra que les industriels français de l’énergie apprennent à mieux respecter leurs engagements à la fois technique et financier.

Mali : un probable report des élections

Mali : un probable report des élections

 

Le premier ministre Choguel Maiga et la junte militaire une nouvelle fois se contredisent. Ils avaient annoncé que des élections devaient être organisées après le putsch. En fait, l’échéance électorale pourrait bien être reportée encore de plusieurs mois.

«Est-ce que cela se tiendra le 27 février, ou (cela sera-t-il repoussé) de deux semaines, de deux mois, de quelques mois, nous le dirons», a affirmé le chef du gouvernement. Un agenda détaillé, a-t-il précisé, sera décidé à l’issue des Assises nationales qui se tiendront d’ici fin octobre. Notons que ce report des échéances électorales se fait sur un contexte d’éventuels changements d’alliances au Mali où la junte pourrait bien avoir recours à la Russie voir à la Chine à la place de la France qui a condamné le putsch. La France qui a également condamné le dialogue entre les putschistes et les terroristes. La France a pris sa décision «au motif que le gouvernement dialoguait avec les terroristes» alors que «c’est une demande forte du peuple malien», s’est insurgé le Premier ministre.

Politique–Bayrou veut le regroupement avec la « République en march »e avant la disparition de Macron !

Politique–Bayrou  veut le regroupement avec la « République en march »e avant la disparition de Macron !

 

 

Politiquement Bayrou a sans doute raison de vouloir créer une sorte de parti unique entre le MoDem et la république en marche dans la mesure où le parti LREM pourrait bien disparaître en même temps que Macron soit en 2022 soit en 2027. Or le MoDem, lui possède une implantation sur le terrain et des élus qui lui permettraient sans doute de prendre la main sur le parti unifié. Macron en effet ne laissera pas un grand souvenir de son parti qui n’a jamais réussi à exister réellement ni à dégager des leaders crédibles autres que lui. C’était d’ailleurs la volonté de Macron : ne pas être ligoté par un parti pouvoir gouverner seul et sans partage avec qui que ce soit y compris d’ailleurs le Parlement

 

Bayrou a donc réaffirmé sa volonté de fonder une nouvelle structure politique avec le mouvement fondé par Emmanuel Macron. «Nous avons éprouvé le fait que l’organisation de la majorité ne suffisait pas, que nous pouvons faire mieux», a indiqué le président du MoDem, convaincu qu’elle «ne permet pas l’élan de conquête» pour l’élection présidentielle d’avril 2022. «C’est le moment de faire un pas en avant», a-t-il insisté. Notons enfin que Bayrou craint que la droite en particulier autour d’Édouard Philippe ne constitue un courant susceptible d’absorber aussi la république en marche.

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