De nouveaux enjeux de la mondialisation

 De nouveaux enjeux de la mondialisation 

Dans un monde toujours plus interdépendant, l’hégémonie comme la puissance militaire montrent toutes leurs limites, analyse le politiste dans un entretien au « Monde ». Il appelle à bâtir une sécurité globale pour faire face aux urgences climatiques et sanitaires. (extrait)

 

 

Un système d’alliance et de sécurité collective comme l’OTAN est-il encore viable avec une Amérique toujours plus centrée sur ses seuls intérêts ?

C’est l’idée même d’alliance qui est remise en cause dans la nouvelle réalité du monde, en tout cas dans sa facture classique, celle d’une coalition durable et structurée telle qu’issue du temps bipolaire. A cette époque, deux blocs se faisaient face, sans lien d’interdépendance et dans un affrontement qui était d’abord et avant tout potentiellement militaire. Chacun avait avantage à concéder à ces liens incontournables bien des efforts et des sacrifices.

Le paysage aujourd’hui est tout autre : la mondialisation crée des interdépendances, des enjeux globaux, place les relations économiques à un haut niveau de complexité. Inversement, elle rallume les nationalismes chez ceux qui craignent de ne plus contrôler ce nouveau paysage global. Elle conduit donc à des jeux diplomatiques plus opportunistes, libérés des contraintes d’une alliance lourde. Elle incite à des pratiques plus fluides, à flatter les opinions nationales, plus qu’à obéir à un ordre géopolitique préconstruit qui est partout mis en échec.

Ces changements sont amplement confirmés par l’affaire des sous-marins, même si d’aucuns ont peur de le voir : nous vivons l’affaiblissement du « campisme », c’est-à-dire de cette option stratégique qui amène un Etat à se penser prioritairement comme un élément, voire le conducteur, d’un camp organisé en alliances stables.

 

Révélatrice à cet égard est la discrète mutation déjà effectuée en ce sens par les diplomaties non occidentales, celle de la Russie, de la Chine et d’autres émergents. Elles ont évolué très vite vers ce que j’appellerais une « diplomatie attrape tout ». L’objectif n’est déjà plus pour elles de constituer une alliance structurée mais de chercher à conclure tous les accords conjoncturels profitables, au coup par coup, avec d’autres pays. Ainsi, la Russie, qui établit de bonnes relations avec Israël ou l’Arabie saoudite, alliés traditionnels de Washington. Ou la Chine, qui passe accord avec les talibans dans les domaines économique ou sécuritaire.

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