Le grand vide politique face à Zemmour
« Mon problème ce n’est pas Zemmour, mon problème c’est nous », a lancé ce jeudi matin sur BFMTV-RMC le député européen Raphaël Glucksmann, fondateur du mouvement de gauche Place Publique. Interrogé sur la tenue du débat entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour ce jeudi soir sur BFMTV, il a critiqué le manque de « passion » de la classe politique actuelle.
« Mon problème ce n’est pas Zemmour, mon problème c’est nous, le vide qui lui fait face, le vide qui lui fait place. Mon problème c’est que face à Zemmour il n’y a pas de contre-récit », a-t-il déclaré, ajoutant que par conséquent, « le seul récit français qui s’impose aujourd’hui c’est celui d’Éric Zemmour ».
Si le polémiste, condamné pour provocation à la haine, prend autant de place dans le débat public ces dernières semaines, c’est parce qu’il a « quelque chose que les autres semblent avoir perdu c’est la flamme, la foi », explique Raphaël Glucksmann. Et ce alors qu’autour de lui il y a « un univers où personne n’a la foi, où tout le monde débite des éléments de langage ultra-entendus et qu’il n’y a plus de sincérité ».
« Sa France est extrêmement rabougrie, elle est petite, xénophobe, mais il a une foi », martèle le député européen. Et c’est ce supplément qu’il possède par rapport à ses adversaires qui le rend « extrêmement dangereux ».
« Vous savez ce qu’il se passe quand tout tourne autour d’un soleil? À la fin le soleil avale les astres morts, et c’est la leçon des États-Unis, la leçon de Trump, tout le monde lui a tapé dessus, tout le monde a fait des couv’ sur sa vie, ses frasques, ses mensonges… Et à la fin c’est lui qui gagne », déplore Raphaël Glucksmann.
En ce sens, selon lui, avant de s’attaquer à Éric Zemmour, qui n’est toujours pas officiellement candidat à la présidentielle, il faut que la gauche « s’interroge sur son vide », explique-t-il. « Sur le fait qu’elle a été au pouvoir pendant des années et a complètement déçu, n’a rien proposé comme transformation qui donne sens au fait d’être Français ». Il évoque également la nécessité de se questionner sur le libre-échange, la désindustrialisation du pays ou encore « le fait que le délitement civique s’imposait partout. C’est cela qui doit nous interroger ».:
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