• Accueil
  • > politique
  • > Sous-marins : l’ancien premier ministre australien critique son pays

Sous-marins : l’ancien premier ministre australien critique son pays

Sous-marins : l’ancien premier ministre australien critique son pays

Kevin Rudd, l’ancien premier ministre australien signataire de l’accord stratégique entre Paris et Canberra, critique, dans une tribune au « Monde », la volte-face de son gouvernement dans l’achat de sous-marins. (extrait)

Tribune.

 

Il est inhabituel qu’un ancien premier ministre d’un pays critique les décisions d’un de ses successeurs dans les pages d’opinion d’un journal étranger. Si, dans le débat politique australien, je me suis montré férocement critique à propos de l’orientation générale prise par la politique étrangère menée par le gouvernement conservateur actuel depuis que j’ai quitté mes fonctions, j’ai rarement pris la plume pour émettre ces critiques à l’étranger. Mais, face à la mauvaise gestion du projet de remplacement de notre flotte sous-marine avec l’appui de la France, et au vu de l’importance que j’attache aux relations stratégiques entre Canberra et Paris, je suis convaincu d’avoir, en tant qu’ancien premier ministre, la responsabilité de faire clairement entendre mon point de vue sur cette extraordinaire débâcle que vient de provoquer le gouvernement australien.

J’estime que la décision du gouvernement de Scott Morrison est profondément discutable en de maints aspects fondamentaux. Elle viole l’esprit et la lettre du partenariat stratégique adopté par la France et l’Australie en 2012, renforcé par le premier ministre australien, Malcolm Turnbull, en 2017. Elle ne répond pas à cette obligation contractuelle de base prise par l’Australie : consulter l’industriel de défense français Naval Group si elle décide, comme elle l’a fait, de changer radicalement les termes de l’appel d’offres. Canberra ne souhaite plus commander douze sous-marins à propulsion conventionnelle, mais huit sous-marins à propulsion nucléaire.

L’Australie a commis l’erreur de ne pas laisser à la France la possibilité de lui soumettre une autre offre (en partie ou en totalité nouvelle) pour ces appareils nucléaires, alors que l’Hexagone a une longue expérience dans leur fabrication. Outre ces manquements fondamentaux, Scott Morrison n’a pas non plus respecté le protocole diplomatique de base : il n’a pas officiellement notifié le gouvernement français de sa décision unilatérale avant d’annoncer publiquement l’annulation du contrat. Enfin, Canberra n’a pas saisi quel serait l’impact de sa décision, tant en France que sur les efforts de rapprochement international afin de former un front uni face à la montée en puissance de la Chine.

Depuis longtemps, l’Australie entretient avec la France des liens étroits. Près de 50 000 de nos fils, qui ont défendu la France et la Belgique pendant la première guerre mondiale, sont enterrés sur le sol français. Près d’un quart de million d’Australiens se sont battus sur ces sanglants champs de bataille. En 1914, un tel chiffre ne représentait pas moins de 5 % de la population australienne. Nos deux pays étaient également alliés pendant la seconde guerre mondiale contre l’Allemagne nazie – notamment lors de campagnes menées contre le régime de Vichy dans le Pacifique et au Moyen-Orient. Mon propre père, par exemple, s’est battu aux côtés de la France libre lors de la campagne de Syrie, en 1941.

0 Réponses à “Sous-marins : l’ancien premier ministre australien critique son pays”


  • Aucun commentaire

Laisser un Commentaire




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol