École : le sport trop marginalisé

École : le sport trop marginalisé

 

Personne n’a à s’arroger la responsabilité ultime des médailles olympiques, estime Jean Lafontan, professeur d’éducation physique et sportive,président de l’association Centre EPS et société,  pour qui les oppositions factices entre l’école et les clubs conduisent à ce qu’aucun ne remplisse pleinement sa mission.( Le Monde, extrait)

Tribune.

 

Circule une interrogation persistante dans la presse et les réseaux sociaux sur le rôle de notre service public d’éducation dans la production de nos différentes élites. De façon opportuniste, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, feint de laisser croire que nos médaillés olympiques sont le produit de l’école… il a raison. Aussitôt, diverses objections ont surgi soit dévalorisant la part de l’école, soit valorisant les fédérations et clubs sportifs. Ils, elles ont raison… aussi.

Tous les Nobel et non-Nobel français ont été produits par notre école ; tous nos médaillés et non-médaillés sportifs l’ont été aussi ! En nombre suffisant ? La réponse est ouverte. On doit penser que c’est la densification de l’apprentissage scolaire en culture sportive tout au long de la scolarité qui forme les dispositions, en chacun et chacune, d’un développement ultérieur de spécialisations sportives.

Le sport scolaire, les options, enseignements de spécialité, seront autant d’occasions supplémentaires de travailler la quantité et la qualité du travail nécessaires pour inscrire les jeunes dans un processus que le mouvement sportif complétera largement, et conduire, éventuellement, à nos meilleurs résultats internationaux. Personne n’a à s’arroger la responsabilité ultime des médailles ; elles sont le produit de notre système social.

En période de crise, les faiblesses révélées par les effets de loupe des grands championnats mondiaux ont toujours conduit nos responsables politiques à jeter dans le débat public des appâts n’ayant que la vocation de dissoudre leurs responsabilités. Nous avons connu les détections précoces, les commandos, les centres d’élite… mais jamais l’appel à des dispositifs élargis de pratique à l’école : des horaires renforcés, des équipements densifiés, des programmes au contenu sportif exigeant, des recrutements et de la formation continue des personnels développée. Tout cela semble de bon sens. Cependant, voyons les programmes.

Les responsables politiques, administratifs et pédagogiques n’ont eu comme seul souci que d’en éviter le contenu sportif, d’écarter l’apprentissage des sports collectifs au nom du refus de la culture d’opposition (!) et de ne fixer aucun objectif de réalisation ; une école sans vérification des acquis, tant et si bien que la Cour des comptes, en 2019, s’en est elle-même inquiétée ! M. Blanquer n’en dit mot.

Il semble même ignorer cette situation et promeut allègrement un « gigotage » de 30 minutes alors même que l’heure quotidienne est unanimement reconnue par les instances internationales. Donc, cinq jours d’école, cinq heures d’éducation physique et sportive (EPS). Pour avoir raison dans son débat contre ses contradicteurs, la feuille de route de M. Blanquer est alors tracée.

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