Pour un développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur
À l’image de ce qui se pratique en Allemagne,Les présidents des fédérations de l’assurance, Florence Lustman, de la banque, Nicolas Théry et des entreprises de high-tech, Laurent Giovachini affirment, dans une tribune au « Monde » que le développement de l’apprentissage dans les universités et grandes écoles permet de lutter efficacement contre les inégalités sociales et territoriales.
Tribune.
Avec près de 500 000 contrats signés dans le secteur privé en 2020, soit une hausse de 40 % par rapport à 2019, l’apprentissage connaît un décollage sans précédent en France et s’impose durablement dans le paysage de la formation. Il s’agit d’une réussite de politique publique majeure, issue de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018 et fortement portée par les efforts communs des entreprises et des établissements d’enseignement.
Plus encore, l’accélération de l’apprentissage dans les formations de l’enseignement supérieur favorise leur démocratisation pour briser le plafond de verre des classes et territoires moins favorisés. Les métiers de l’assurance, de la banque, du conseil, de l’ingénierie et du numérique – qui représentent environ 1,7 million de salariés en France et 60 000 jeunes en alternance – ont ainsi triplé en dix ans le nombre d’alternants des formations de niveau Bac + 4/5.
L’apprentissage constitue aujourd’hui le tremplin le plus efficace vers la vie active. En valorisant une pédagogie qui intègre les réalités de l’entreprise et met en avant les compétences humaines et relationnelles, l’apprentissage favorise l’acquisition des « soft skills » [autonomie, créativité, capacité à travailler en équipe, etc.] indispensables pour évoluer et progresser professionnellement.
De plus, l’intégration de l’apprentissage dans les cursus universitaires et grandes écoles a provoqué une véritable révolution culturelle et contribué à renforcer son image auprès des chefs d’entreprise, des enseignants mais aussi des étudiants eux-mêmes. Mais surtout, le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur représente un vecteur essentiel de cohésion sociale et de promotion de l’égalité des chances, en permettant aux étudiants issus de tous les milieux, de financer des études de plus en plus longues et coûteuses.
La Conférence des grandes écoles indique ainsi qu’il y a deux fois plus d’élèves ayant un parent « ouvrier » dans les cursus par apprentissage que dans les autres voies. Nous avons là une responsabilité collective à permettre à ces jeunes d’accéder à ces formations de haut niveau. Plus d’égalité des chances, plus de réussite aux examens, moins de risque de décrochage et de réelles garanties d’obtenir un emploi stable dès la fin de sa formation, les bénéfices de l’apprentissage dans le supérieur sont là et tout l’enjeu aujourd’hui est d’accélérer dans cette voie pour en faire une filière d’excellence pour tous.
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