Dénonçant la politique de l’exécutif qu’il juge peu ambitieuse, le directeur général de Greenpeace France appelle, dans une tribune au « Monde », à « prendre des mesures fortes » alors que s’ouvre à Marseille le Congrès mondial de la nature.(Extrait)
Alors que, du 3 au 11 septembre, les yeux seront rivés sur la France, hôte du Congrès mondial de la nature, organisé à Marseille par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Emmanuel Macron s’apprête à revêtir une nouvelle fois son costume de « champion de la Terre » pour parader sur la scène internationale.
Mais, si le président porte en apparence des positions volontaristes sur le climat et la biodiversité, la réalité est tout autre : tant à domicile que dans les négociations internationales, la France est loin de porter et de mettre en œuvre des mesures suffisantes pour freiner la crise de la biodiversité.
Le déclin de la nature est sans précédent : il y a une urgence absolue à prendre des décisions fortes pour protéger les écosystèmes, dont l’équilibre est directement menacé par nos modes de production et de consommation. La crise climatique et la perte vertigineuse de biodiversité sont inextricablement liées. Les feux qui ont ravagé plusieurs parties du monde ces dernières semaines en témoignent : l’emballement climatique mondial provoque davantage de phénomènes météorologiques extrêmes, qui eux-mêmes portent atteinte à la biodiversité. Inversement, la perte de biodiversité, en partie directement induite par les activités humaines, entraîne un dérèglement climatique à l’échelle mondiale.
Le constat du rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] publié il y a trois semaines est sans équivoque : plus nous rejetons de CO₂ dans l’atmosphère, moins les puits de carbone tels que les forêts, les sols et les océans sont efficaces pour absorber ce CO₂.
En somme, si nous n’agissons pas aujourd’hui pour les protéger et réduire nos émissions, la machine va s’emballer et nous ne serons bientôt plus en mesure de l’arrêter. L’équilibre mondial en sera irrémédiablement bouleversé, menaçant la survie de l’humanité.
Pourtant, notre gouvernement s’obstine à mener une écologie des petits pas, des tergiversations et des reculades. Cela s’est illustré ces derniers mois par l’adoption d’une loi Climat et résilience sans ambition, vidée de la substance des propositions de la convention citoyenne pour le climat. Cela se voit également au quotidien sur la scène internationale, où Emmanuel Macron refuse de mettre un terme définitif à des accords de libre-échange climaticides comme le projet d’accord Union européenne (UE)-Mercosur qui pourrait entraîner une augmentation de la déforestation dans les pays du Mercosur, jusqu’à 25 % par an pendant six ans.
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