Le défi climatique passe par l’innovation
Le président du parti Les Républicains, Christian Jacob, appelle, dans une tribune au « Monde », à miser sur la technologie, plutôt que sur la décroissance, afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Tribune.
Le dernier rapport du GIEC confirme que les ambitieux objectifs de réduction des gaz à effet de serre brandis comme des victoires en 2015 se révèlent inatteignables et sans effet. Auparavant, les experts du GIEC évoquaient un réchauffement climatique de l’ordre de 2,5 à 5,8 °C d’ici à la fin du siècle. Aujourd’hui, ils envisagent une hausse médiane de 3 °C. Même l’arrêt quasi total de la production mondiale, dû au Covid-19, n’a pas infléchi cette courbe. Quels que soient les efforts imposés aux populations, ils ont bien peu d’effet sur les émissions mondiales.
On oublie souvent cette évidence : la réduction des émissions des gaz à effet de serre n’est ni une affaire franco-française, ni uniquement européenne. Si elle l’était, les prévisions seraient plus optimistes. L’Union européenne ne produit que 10 % des émissions mondiales (dont moins de 1 % pour la France), les Etats-Unis 15 % et la Chine 30 %. Au lieu d’imposer des mesures clivantes, mieux vaudrait valoriser nos résultats, se montrer pragmatiques et diversifier notre approche à l’échelle de la planète.
Nous sommes l’un des pays dont le mix énergétique est le plus décarboné, avec seulement 51 % d’énergie fossile, contre une moyenne de 85 % dans le monde et de 76 % en Europe. L’électricité française est décarbonée à 89 % grâce au nucléaire (71 %), qui, de plus, garantit notre indépendance énergétique. Nous devons encore réduire drastiquement la part du carbone dans les transports, l’habitat et l’industrie, mais sans grever la croissance.
Alors que la population mondiale augmentera de 1,5 milliard d’habitants d’ici à 2030, la décroissance aggraverait davantage la situation des habitants réduits à la famine et à l’exode par le dérèglement climatique. Au contraire, l’agriculture devra produire davantage pour nourrir la planète. Ce qui est notre premier devoir. Les enjeux environnementaux et sociétaux demeurent, mais ils ne peuvent prévaloir sur ces enjeux stratégiques de sécurité alimentaire.
Il est primordial de maintenir notre indépendance énergétique. Tout miser sur l’électrique – comme l’a fait ce gouvernement, encore plus que le précédent – est dangereux, car nous deviendrons dépendants de la Chine, qui dispose de certains composants indispensables dans ce domaine.
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