Ada, la cryptomonnaie à la mode
Un article du Wall Street Journal évoque le phénomène à la mode notamment de Ada. Après une brève hibernation estivale, les cryptomonnaies font leur retour en force. En ce moment, c’est ada, une création de Cardano, que tout le monde s’arrache.
Mais qu’est-ce que c’est ? Et comment est-elle devenue la troisième cryptomonnaie mondiale ? Portrait de la petite nouvelle.
Qui est Cardano ?
Cardano est une plateforme de blockchain décentralisée lancée en 2017 sous la houlette de Charles Hoskinson, le cofondateur d’Ethereum. Son ambition : devenir un réseau adaptable, durable et écologique, notamment en s’appuyant sur un protocole de minage moins gourmand en énergie.
Ada, c’est quoi ?
Ada est un jeton numérique : en d’autres termes, une cryptomonnaie. Elle repose sur la blockchain de Cardano et tire son nom de celui d’Ada Lovelace, mathématicienne du XIXe siècle souvent considérée comme le premier programmateur informatique.
Pourquoi son cours augmente-t-il ?
Les investisseurs se passionnant pour les cryptomonnaies, les « altcoins » (contraction de « alternative coins », nom donné aux alternatives au bitcoin) se sont multipliées. Parmi elles, l’ada a pris une longueur d’avance.
Sa dynamique récente s’explique en partie par un changement qui devrait être annoncé en septembre : Cardano devrait proposer des « smart contracts » (des « contrats intelligents » rédigés en code informatique et exécutables sans intermédiaire quand certaines conditions sont réunies) et pouvoir ainsi, selon certains, concurrencer le réseau Ethereum. C’est grâce à ces contrats que les NFT (pour « non-fungible tokens », ou jetons non fongibles) et les applications financières décentralisées fonctionnent.
Quelle est la différence entre Cardano et les autres réseaux de blockchain ?
L’une des principales différences entre Cardano et les autres grands acteurs de la blockchain, c’est le mécanisme de consensus (c’est-à-dire le système qui sert à vérifier les transactions).
Les réseaux de blockchain ont besoin de ces protocoles parce qu’ils fonctionnent sans autorité centrale, mais doivent tout de même authentifier et enregistrer des transactions.
La blockchain du bitcoin utilise par exemple un système baptisé « preuve de travail » (ou « proof-of-work ») : ceux que l’on appelle des mineurs valident les transactions réalisées dans la plus célèbre des cryptomonnaies, les consignent dans un registre et sont rémunérés en bitcoins.
Mais le protocole est de plus en plus critiqué (y compris par Elon Musk) pour sa consommation d’énergie et son impact sur l’environnement. En mai, le patron de Tesla a annoncé sur Twitter que le constructeur automobile n’acceptait plus les paiements en bitcoin en raison des inquiétudes liées « à l’explosion de la consommation d’énergie fossile provoquée par le minage et les transactions en bitcoins ».
Cardano, lui, utilise un mécanisme moins intensif en énergie : le « proof-of-stake », traduit par « preuve d’enjeu » ou « preuve de participation ». Sur son réseau, les détenteurs d’ada peuvent participer à la vérification des transactions, généralement en partageant une partie de leurs avoirs en ada avec des coopératives d’opérateurs qui font office de mineurs (ils traitent les transactions et produisent de nouveaux blocs).
Le choix des coopératives repose entre autres sur la quantité d’avoirs mis en jeu. Quand une coopérative est sélectionnée et produit un bloc, ses membres (souvent des détenteurs d’ada qui ont apporté une partie de leurs possessions) reçoivent une compensation financière, selon le site de Cardano.
Le réseau Ethereum est en train d’adopter le protocole de preuve d’enjeu.
Comment l’ada évolue-t-elle ?
Le cours de l’ada a doublé en l’espace d’un mois : vendredi dernier, elle valait 2,85 dollars, selon CoinDesk, contre environ 1,28 dollar fin juillet, soit une capitalisation de plus de 90 milliards de dollars, ce qui en fait la troisième cryptomonnaie mondiale derrière le bitcoin et l’ether, d’après Coinmarketcap.com.
En début d’année, l’ada valait moins de 20 cents : elle s’est donc envolée de près de 1 500 %. Le bitcoin, lui, a pris « seulement » 67 % en 2021, selon CoinDesk, quand l’ether gagnait près de 340 %.
Malgré cette performance, l’ada n’est pas la cryptomonnaie qui a le plus augmenté cette année : le prix revient au dogecoin, une blague devenue réalité qui a bondi de quelque 5 900 % depuis le début de l’année.
Quels sont les points forts de Cardano ? Et quels sont ses points faibles ?
Les partisans de Cardano soulignent la qualité de l’équipe de chercheurs du réseau, conçu par IOHK, une société spécialisée dans l’ingénierie de la blockchain. En mars, elle comptait environ 300 salariés et prestataires, avait indiqué Charles Hoskinson à Bloomberg.
« Dans le monde du bitcoin, certains disent sûrement que c’est très centralisé… Mais cela veut aussi dire qu’ils ont une équipe dédiée à la construction du réseau », observe Garrick Hileman, responsable de la recherche de blockchain.com, une société spécialisée dans les transactions en cryptomonnaie.
Par ailleurs, les frais de transaction facturés par Cardano sont moins élevés. Au printemps dernier, l’explosion de l’activité sur Ethereum a engorgé le réseau et fait grimper les frais.
D’autres, en revanche, s’interrogent sur les limites de Cardano et de l’ada, notamment tant que le réseau ne propose pas de contrats intelligents. En mai dernier, sur Twitter, le milliardaire Mark Cuban a demandé à Charles Hoskinson où et comment utiliser l’ada au quotidien, ajoutant qu’il pouvait répondre à cette question pour toutes les autres cryptomonnaies qu’il possède.
Par ailleurs, certains soulignent que le mécanisme de preuve d’enjeu de Cardano n’est pas utilisé depuis aussi longtemps que celui de la preuve de travail.
« Il est clair que la preuve d’enjeu est un peu plus expérimentale, c’est aussi pour cela qu’Ethereum y passe petit à petit », explique Garrick Hileman. « La preuve de travail fonctionne et s’est toujours révélée sûre » sur les grands réseaux de type bitcoin et Ethereum, ajoute-t-il.
Comment l’acheter ?
Vous pouvez vous procurer l’ada sur des bourses de type Kraken ou Coinbase Global ; certaines plateformes d’investissement destinées aux particuliers, dont l’israélienne eToro et SoFi Technologies, acceptent aussi son utilisation.
(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)
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