Afghanistan : l’universalisme occidental en question

Afghanistan : l’universalisme occidental en question

La philosophe Chantal Delsol explique dans le Figaro que la sensibilité collective des Occidentaux tend à abandonner l’universalisme pour le relativisme, mais nous demeurons tiraillés entre ces deux idées, situation de transition qui engendre incohérence et confusion, explique la philosophe.

 

De l’Institut. Professeur de philosophie politique, auteur de nombreux ouvrages, Chantal Delsol a codirigé avec Joanna Nowicki «La Vie de l’esprit en Europe centrale et orientale depuis 1945» (Éditions du Cerf, 2021). Tribune Extrait:

 


Outre les raisons stratégiques et militaires de diverses sortes, l’Afghanistan a été occupé par les puissances occidentales dans un but civilisationnel. Nous y avons répandu l’idée de l’éducation des filles et de l’émancipation des femmes, et avons aidé à ses débuts de réalisation. Nos convictions au sujet des droits de l’homme sont universelles: il ne s’agit pas de respecter la personne occidentale, homme ou femme, mais de tous les humains quelle que soit leur culture. Persuadés que nous susciterions partout le désir de nous ressembler.

La débâcle afghane, après tant d’années de guerre, de vies perdues de tous côtés, de milliards et d’énergie dépensés, interroge les raisons de nos combats, révoque en doute leur légitimité, et finalement jette la suspicion

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