Pour une complémentarité EPS et culture olympique ?

 Pour une complémentarité EPS et culture olympique ?

Maxime Scotti, professeur d’éducation physique et sportive, rappelle dans une tribune au « Monde » que si sport et EPS sont en mesure de participer à améliorer la place du sport et de l’activité physique dans notre société, il reste nécessaire de les distinguer.

Tribune. 

 

Les récentes interventions du ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer vantant les mérites du sport à l’école dans les réussites sportives aux Jeux olympiques de Tokyo ont provoqué de vives réactions de la part des sportifs. Certains, à l’instar du basketteur Evan Fournier, affirmant qu’ils ne devaient rien à l’école, et d’autres au contraire, comme Martin Fourcade, défendant l’école dans l’accompagnement sportif qu’elle leur avait apporté. Il semble donc important aujourd’hui de faire un point sur les finalités du sport à l’école.

Qu’y a-t-il de si différent entre le badminton pratiqué en éducation physique et sportive (EPS) et celui des Jeux olympiques ? La distinction semble pourtant importante. Combien d’élèves ont entendu dire « je ne suis pas prof de sport, je suis professeur d’EPS » ?

La culture sportive est bien ancrée chez les enseignants d’EPS, dont la plupart sont issus du milieu sportif et de l’entraînement. Chacun s’étant engagé dans la filière Sciences et techniques des ­activités physiques et sportives (Staps) par amour du sport, ils ont été formés à une multitude d’activités faisant d’eux des sportifs polyvalents et des pédagogues capables d’adapter leur enseignement pour répondre à des problématiques locales. « Profs de sport » ils le sont, tout autant que « profs d’EPS ». Car ce qui compte, c’est ce qu’ils font vivre à leurs élèves au quotidien par l’utilisation des activités physiques, sportives et artistiques, olympiques ou non.

L’éducation physique et sportive n’a pas pour enjeu de former des champions. Elle répond à des problématiques du moment (la santé, l’écologie, etc.) tout en faisant vivre des expériences marquantes, collectives et communes à des millions d’élèves qui leur permettent de comprendre pourquoi un arbitre siffle une faute, d’être impressionnés face à une figure de gymnastique, ou de comprendre la valeur collective de la victoire même lorsqu’il s’agit d’un sport individuel.

 

Si l’EPS peut se vanter d’une chose, ce n’est peut-être pas de la formation d’une élite sportive, mais de tous ces pratiquants et supporteurs lucides et cultivés prêts à supporter leur nation. Chacun ayant eu une expérience singulière dans ces activités.Il est étonnant d’apprendre que l’objectif « 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école primaire » est une nouveauté, alors que les programmes du primaire prévoient trois heures d’EPS par semaine soit quarante-cinq minutes par jour. Plus ambitieux encore que les nouveaux objectifs fixés.

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