Nouvelle-Calédonie : une nouvelle étape ?
Le sénateur Philippe Folliot et dix-sept autres parlementaires estiment, dans une tribune pour « Le Monde » ( extrait), que le dernier acte des accords de Nouméa ne signera pas une fin mais un début pour la Nouvelle-Calédonie.
Tribune.
Après de riches discussions, menées à Paris depuis le 26 mai, et réunissant autour d’une même table les délégations de partis opposés sur le sort de la Nouvelle-Calédonie, le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, a annoncé, mercredi 2 juin, que le troisième référendum prévu par les accords de Nouméa, datés de 1998, se tiendrait le 12 décembre.
Cette date promet enfin, si ce n’est un dénouement, un cap, une perspective à tous les Néo-Calédoniens, ainsi que l’espoir d’améliorations notables de leurs conditions de vie. Elle leur promet de pouvoir se tourner vers l’avenir, car les conséquences de ce référendum conduiront nécessairement à des réformes profondes.
Il marquera sans nul doute un tournant dans l’histoire du Caillou, ainsi que dans les relations qu’entretient la France avec ce territoire du Pacifique, marquées, trop encore sans doute, par les événements. Pour autant, nous ne devons pas voir cette décision du corps électoral néo-calédonien comme une fin. Même si elle conclura bel et bien la séquence commencée en 1988 − avec les accords de Matignon-Oudinot − et prolongée par l’accord de Nouméa [signé en 1998], visant à en finir avec la guerre civile, à rétablir le dialogue entre les mouvances indépendantistes et loyalistes présentes sur place, et à parvenir à un consensus démocratique.
En effet, comme l’a également annoncé le ministre, ce référendum va ouvrir la porte à une nouvelle collaboration d’une durée de dix-huit mois. Si le oui à l’indépendance l’emporte, ce laps de temps permettra à la Nouvelle-Calédonie d’asseoir ses nouvelles institutions, de rédiger sa Constitution en tant que nouvel Etat souverain, et de définir quels partenariats – économiques, notamment – pourront être envisagés avec la France.
Si le non l’emporte, ce sera l’occasion, pour la France, de réviser le statut accordé à cette collectivité, de poursuivre le dialogue avec les indépendantistes afin de trouver des compromis acceptables, et de mener les réformes économiques et sociales dont ce territoire a tant besoin.
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