Pour le quatrième week-end consécutif, des opposants à la politique sanitaire du gouvernement ont défilé dans le calme dans les rues des grandes ville de France : ils étaient 237.000 samedi, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Parmi eux,
des anti-pass sanitaire mais aussi des anti-vaccins. Un mouvement qui n’est pas nouveau selon Françoise Salvadori, invitée d’Europe Matin et auteur du livre
Antivax - Résistance aux vaccins du 18e siècle à nos jours, pour qui cette opposition existe depuis 1720.
Pour cette docteur en immunologie, les opinions, les doutes ou encore le scepticisme vis-à-vis des vaccins sont apparus très vite. Et les premières résistances ont été religieuses : « Il y avait un côté providentialiste qui estimait que Dieu faisait bien les choses et que nous n’étions personnes pour essayer d’éviter des maladies envoyées par le créateur », explique-t-elle.
Dès le 19e siècle, des manifestations ont débuté contre les vaccins, au nom cette fois de la liberté individuelle. « Ces arguments politiques ont démarré en Angleterre puisque le pays a été le premier à instaurer un régime d’obligation de vaccination antivariolique en 1853. Les premières ligues anti-vaccins se sont alors mises en place et ont finalement conduit au retrait de cette obligation », poursuit la spécialiste, qui estime que la vaccination a ensuite été rationalisée par Louis Pasteur, malgré les sévères critiques dont il a été la cible.
Pour Françoise Salvadori, la France est en plus particulièrement touchée par une défiance envers les autorités sanitaires. « Celle-ci se reporte sur les vaccins alors qu’il n’y a finalement jamais eu de scandale », avance-t-elle. « On assiste à un retour en arrière sur des conceptions de la santé et de la médecine très naturelles et alternatives qui n’ont rien à voir avec la médecine scientifique fondée sur la preuve qui nous est proposée. »
Enfin, dans le cas de l’épidémie de coronavirus, elle estime que le discours des autorités sanitaires autour de ce vaccin a été trop prudent dès le départ. « Finalement, ça a été contre-productif parce que ça n’a pas entraîné la confiance alors que ce traitement est tout à fait extraordinaire de par sa technique et son efficacité », a-t-elle assuré. « Les gens se disent que c’est leur santé, mais en matière de vaccination c’est un cas très particulier. Si nous n’avons pas un pourcentage de vaccinés suffisant, nous n’atteindrons pas la protection collective. C’est pour cette raison que l’Etat doit s’en mêler. »
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