Energie : « Le sous-sol est sous-exploité en France »

Energie : « Le  sous-sol est sous-exploité en France »

 

Alice Chougnet, PDG et co-fondatrice de Geosophy, livre les perspectives et l’engagement pour la transition écologique de sa société.(Interview dans la tribune, extrait)

Pouvez-vous présenter brièvement votre entreprise ?

Geosophy est une start-up deeptech qui compte 7 salariés. Notre ambition est de généraliser la géo-énergie dans tous les bâtiments où cette source d’énergie propre peut être installée. En résumé, elle consiste à puiser de la fraîcheur en été et de la chaleur en hiver dans le sous-sol à une faible profondeur, de l’ordre de quelques mètres. Nous avons lancé, le mois dernier, un moteur de recherche capable de modéliser et d’évaluer le potentiel énergétique et financier de la géo-énergie en y entrant l’adresse d’un bâtiment.

Au départ, cet outil est gratuit pour la phase d’audit des risques géologiques des sous-sols. Ensuite, il devient payant et effectue des « scans » des sous-sols pour évaluer les critères techniques, les coûts, la faisabilité, le retour sur investissement et la valorisation immobilière des installations géo-énergétiques. Nous accompagnons également nos clients, principalement des sociétés foncières, dans toutes les étapes nécessaires pour faire aboutir ces projets.

Concrètement, comment participez-vous à la transition écologique et énergétique ?

L’inertie du sous-sol est sous-exploitée en France avec seulement 2% du chaud et du froid des bâtiments, qui sont générés par cette énergie. Et nous souhaitons participer à son développement, qui permettrait de rendre les bâtiments moins énergivores et moins émetteurs en carbone.

Pour l’heure, nous avons effectué des « scans » sur une centaine de bâtiments en France, ce qui représente l’équivalent de 5 000 tonnes de CO2 évités et à 70 Gigawatts d’électricité économisés par an. Et avec les nouvelles réglementations, notamment sur les bâtiments tertiaires, ces chiffres évolueront à la hausse sachant que le potentiel est supérieur à 1 million de bâtiments en France.

Comment Bpifrance vous a accompagné dans votre développement ?

L’apport de Bpifrance a été essentiel. Nous avons bénéficié d’une Bourse French Tech, qui nous a permis de nous mettre le pied à l’étrier et d’embaucher notre premier salarié. Ensuite, nous avons candidaté au concours i-Lab début 2019, trois mois seulement après notre création. Nous avons été nominés, mais nous n’avons pas gagné. Toutefois, ce concours nous a vraiment beaucoup aidé et nous avons pu réutiliser le même dossier pour candidater auprès de l’ADEME. Cela nous a permis d’obtenir une subvention de 200 000 euros pour financer notre R&D.

 

Par ailleurs, nous avons été reconnus en tant que deeptech ainsi que membre de la communauté du coq vert par Bpifrance. Nous avons pu donc rencontrer des entrepreneurs du secteur, afin d’échanger sur des problématiques communes.

Pour conclure, quels sont vos projets de développement ?

Après avoir obtenu 555 000 euros en pré-Seed, l’an dernier, nous envisageons d’effectuer une levée de fonds Seed de 800 000 euros en 2022. Ce montant nous permettra de financer notre développement international, qui débutera par le Royaume-Uni et l’Allemagne, des pays où les prix de l’immobilier sont élevés. Et nous visons d’y déployer nos outils fin 2023.

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