Une inflation provisoire… qui risque de durer
Les économistes volontaristes en matière de croissance ont inventé un nouveau concept l’inflation temporaire. Le problème c’est évidemment que cette inflation temporaire pourrait durer car on voit mal dans l’histoire économique une inflation disparaître presque aussitôt après son émergence. L’inflation aujourd’hui est largement alimentée par la très forte hausse de toutes les matières premières, matières pour l’industrie ou pour les matières agricoles. La seconde raison est liée au dysfonctionnement de la chaîne logistique largement perturbée par la crise sanitaire et qui accroît les coûts de transport sans parler des ruptures de chaînes de production et de distribution.
Naturellement l’inflation de la production se transmet un moment ou un autre à la consommation sauf déflation. Or la demande est suffisante pour justifier une augmentation générale des prix dans nombre de domaines y comprit d’ailleurs les services. Le fonds monétaire international n’échappe pas à cette contradiction qui consiste à constater une élévation générale des prix considérant que cette inflation disparaîtrait comme par miracle en 2022. Cette contradiction est surtout alimentée par le désir des économistes concernés de nourrir l’optimisme des acteurs économiques . Des économistes qui par parenthèse font l’impasse sur le décalage de plus en plus immense entre la masse monétaire et la richesse réellement produite (phénomène de la planche à billets).
En outre concernant l’inflation, le FMI appelle les Banques centrales à maintenir leur soutien aux économies et ne pas resserrer leurs politiques dans l’immédiat, estimant que « l’inflation devrait retourner à ses niveaux pré-pandémiques dans la plupart des pays en 2022″, malgré « le risque que des pressions transitoires puissent devenir plus persistantes ».
Le FMI table désormais, pour les économies développées, sur 2,4% d’inflation en 2021 (+0,8 point), et 5,4% (+0,5 point) dans les pays en développement.
Néanmoins, l’organisation a prévenu que la persistance d’une inflation élevée pourrait conduire à une « réévaluation » des perspectives de politique monétaire par la Réserve fédérale et les banques centrales des pays avancés. Une action préventive de la part de ces institutions monétaires provoquerait un « double choc » sur les marchés émergents, ajoutant des sorties de capitaux et un durcissement des conditions financières aux difficultés de croissance. Bref le FMI prévoit quand même tout mais aussi son contraire.
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