Numérisation des entreprises: Les enjeux

    • Numérisation des entreprises: Les enjeux
    • Vincent Rouaix est PDG d’Inetum évoque les enjeux les risques relatifs à la numérisation des entreprises (L’Opinion extraits).
  • tribune

 

    • L’année 2020 a été une année charnière pour la numérisation des entreprises. Alors que nous nous interrogions il y a peu sur l’augmentation grandissante de la part d’outils spécifiques pour la digitalisation des activités, nous avons rapidement eu la conviction que l’enjeu réel des organisations résidait dans la capacité à s’adapter et à exploiter pleinement les avantages du « digital flow ​», surtout dans ces temps de bouleversement. C’est-à-dire non pas simplement constater la croissance du numérique dans les usages, mais surtout permettre aux organisations d’en faire le meilleur usage possible.
    • La crise du Covid s’est imposée comme un accélérateur, un révélateur et un catalyseur d’une tendance de fond.
    • Ce « tsunami digital » a tout d’abord impacté nos business models dans un processus de destruction / création, se traduisant par l’ubérisation de pans entiers des chaînes de valeurs sectorielles. Un impact également visible au travers de l’automatisation et la robotisation des tâches administratives « processées », comme – par exemple – le traitement des données, pour une meilleure efficience et une augmentation du ROI.
    • Le télétravail est apparu comme un nouveau vecteur de délocalisation Avec à la clé, un risque de précarisation et de perte de compétitivité pour les populations des pays à environnement social protecteur
    • Ce mouvement d’ampleur a également impacté le monde professionnel et les conditions de travail, en imposant aux organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’envisager un recours à quasiment 100 % à la dématérialisation de leurs activités, avec la mutation des solutions de Workforce Management. Le télétravail est apparu comme un nouveau vecteur de délocalisation, si ce n’est même à plus large échelle, comme un vecteur de mondialisation du travail. Avec à la clé, un risque de précarisation et de perte de compétitivité pour les populations des pays à environnement social protecteur et à coût élevé.
    • A marche forcée. En termes de pilotage, la crise a confirmé pour les entreprises la nécessité de pouvoir conduire une feuille de route stratégique, quelles que soient les contraintes rencontrées. Selon l’étude Twilio Covid-19 digital engagement report, cette crise a accéléré la numérisation des entreprises de six, sept ans en moyenne à l’échelle de la planète.
    • Cette crise est aussi révélatrice de niveaux d’avancements de digitalisation divergents selon les entreprises, et de réelles disparités. En effet, certaines entreprises ont été confortées dans leur capacité à assurer la continuité de leurs services et de leur business, quand d’autres ont été contraintes de s’engager sur la voie de cette transformation à marche forcée.
    • Face à ces bouleversements, nous avons la conviction qu’il est nécessaire de repenser notre environnement, pour dessiner les contours d’une digitalisation positive pour la société de demain.
    • Avec en premier lieu, la question des compétences. Constat issu du terrain, il y a nécessité à renforcer nos cursus de formation pour faire face à la demande croissante de profils digitaux (techniques mais aussi issus des digital natives). Cela doit passer par l’éducation au numérique dès le plus jeune âge, afin de se prémunir de tout risque d’une « fracture numérique », pour les populations de demain. Cela passera aussi par la formation professionnelle en continu, que nous considérons comme indispensable dans un environnement technologique en perpétuelle évolution tel que le Digital Flow.
    • La formation des comex aux enjeux du digital nous semble donc particulièrement importante. Leur périmètre d’intervention dans l’entreprise doit être emprunt du digital
    • Repenser l’environnement digital doit également se faire à l’échelon de la gouvernance des entreprises. S’il y a aujourd’hui une réelle nécessité à positionner la technologie et l’innovation au plus haut niveau des comex, tout en priorisant en parallèle l’ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), la conformité et la sécurité, la formation au digital des plus hauts niveaux hiérarchiques est un prérequis. Et ce pour éviter une démultiplication des rôles et attributions (CDO / CIO) sur un sujet qui concerne tout le monde au premier plan. Ce n’est pas le rôle d’un seul acteur mais le rôle de tous. La formation des comex aux enjeux du digital nous semble donc particulièrement importante. Leur périmètre d’intervention dans l’entreprise doit être emprunt du digital. Ce qui entraîne de facto une implication accrue dans l’appropriation des nouveaux usages.
    • Cette prise en compte globale de notre environnement est nécessaire pour assurer la transformation de la société, dans une logique positive pour tous. Elle doit se faire dans une volonté de concret, avec l’ambition de lutter contre la création d’une fracture digitale, et l’émergence de réelles inégalités.
    • Elle doit être pensée intelligemment, et proposer des leviers d’amélioration. C’est le cas avec la disparition des tâches administratives à faible valeur ajoutée, au moyen de solutions d’automatisation et de robotisation. Et c’est également le cas lorsque la maîtrise du digital, devenue indispensable au quotidien, permet d’appréhender au mieux la complexité croissante des environnements des postes à responsabilité.
    • Le digital permet aujourd’hui de concilier deux approches pour les entreprises : d’un côté, le digital introduit flexibilité et amélioration de la qualité de vie au travail pour les salariés, et de l’autre, maximisation et facilitation de la relation client pour les dirigeants.
    • Fracture numérique. Si les organisations doivent assumer un rôle moteur dans le cadre de la digitalisation de la société, l’Etat doit également assumer sa part et continuer d’investir dans des dispositifs de soutien à l’attention de tous, et créer les conditions de défenses suffisantes pour protéger efficacement les entreprises.
    • Il doit également soutenir la digitalisation des TPE/PME/ETI, considérées à juste titre comme les clés de voûte de la relance économique en cours. Ces entreprises sont confrontées à des défis spécifiques qui appellent des réponses adaptées. Elles doivent articuler à la fois une dynamique de digitalisation d’urgence pour faire front, avec une digitalisation de relance pour gagner en compétitivité.
    • L’Etat, par le biais de différentes solutions de prêts, de financement, et des dispositifs d’accompagnement, s’inscrit aux côtés des entreprises pour relever ensemble ce défi.
    • Mais l’Etat peut aller encore plus loin, en permettant le développement des infrastructures nécessaires à l’émergence d’acteurs en tant que champions nationaux et européens. Pour cela, nous sommes reconnaissants des dispositifs d’incitations et de financement disponibles mais qui doivent être encore complétés par une logique de protection de nos modèles nationaux et européens. Un des leviers complémentaires que nous appelons de nos vœux serait la création de fonds de pension à la française (publique ou privée) pour supporter les investissements de long terme.
    • Donner une dimension sociétale à cette digitalisation, c’est aider à la performance et offrir aux organisations la possibilité de définir de nouveaux standards de travail, en cohérence avec les attentes des collaborateurs, moteurs des organisations.
    • Vincent Rouaix est PDG d’Inetum.

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