L’impasse de la transition écologique
Jean-Baptiste Fressoz, historien, c onsidère que la transition écologique n’a pas réellement commencé en cause notamment l’incompréhension du fonctionnement de l’appareil de production et le décalage entre discours apocalyptiques et Mesures creuses. Aujourd’hui, « le climatoscepticisme est marginal en France et plutôt cantonné à des franges de l’extrême droite. Ce n’est plus une question de compréhension du réchauffement climatique », relève Jean-Baptiste Fressoz. « Le problème, c’est qu’on ne sait pas faire tourner l’économie sans énergie fossile pour l’instant. » A la complexité scientifique des mécaniques du climat, a succédé »l’incompréhension des bases matérielles de l’économie », explique-t-il. C’est elle qui vient contraindre l’émergence de solutions pour stopper cette menace que l’on sait pourtant imminente.
« On reste persuadé que l’innovation va permettre d’effectuer la transition, mais c’est parce qu’on ne comprend pas très bien comment fonctionnent la sidérurgie, les cimenteries, la production d’engrais, l’agriculture… et surtout les mécanismes de diffusion des techniques, son rythme et sa lenteur. La transition n’a pas eu lieu, elle n’a pas même pas commencé », met-il en garde. « Historiquement, nous n’avons jamais connu de véritables transitions énergétiques. La tâche qui nous attend est complètement inouïe. C’est quelque chose qu’on n’a jamais fait. »
Jean-Baptiste Fressoz relève ainsi une inadéquation entre « à la fois un discours très apocalyptique et un discours très incantatoire et assez creux, que l’on retrouve dans les grandes messes climatiques, où les pays font des promesses dont on sait bien qu’elles ne seront pas tenues. » Le problème est actuel, connu, « mais on ne se donne pas les moyens ».
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