Archive mensuelle de juin 2021

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Les régionales rebattent les cartes pour 2022 ?

Les régionales rebattent  les cartes pour 2022 ?

 

 

Bien qu’il faille relativiser le résultat des élections régionales compte tenu de l’ampleur exceptionnelle de l’abstention, la dynamique pourrait être modifiée d’après le politicien de Benjamin Morel qui s’exprime dans le Figaro. 

 Les partis traditionnels (LR et PS), sont-ils renforcés?

 

Benjamin MOREL. - Il faut sur ce point différencier résultats et dynamiques. La faible mobilisation a profité au PS et à la droite républicaine pour deux raisons. D’abord, on constate une prime aux sortants, liée à un bilan et à leur notoriété. Ensuite, l’abstention ne touche traditionnellement pas les catégories sociales aisées et âgées qui représentent la base électorale de la droite de gouvernement et peuvent, plus marginalement, se retrouver sur un vote PS. Il ne faut donc pas faire de ces élections des plébiscites, 8 % des électeurs franciliens ont mis un bulletin Pécresse dans l’urne lors du premier tour, 14 % un bulletin Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes. D’un point de vue politique toutefois, cela peut enclencher une forte dynamique.

Départementales 2021 : Val-de-Marne, perte du dernier département par le parti communiste

Départementales 2021 : Val-de-Marne, perte du dernier département par le parti communiste

 

 

 

Le déclin du parti communiste avant sa disparition complète se confirme avec la perte du dernier département qu’il possédait à savoir le Val-de-Marne. La suite logique d’une dilution irréversible de son audience tant au plan national que local. Au plan national pour l’instant on ne donne que de l’ordre de 2 à 3 % pour le candidat communiste aux présidentielles de 2022.  Au plan local le parti communiste parvenait à n’exister que grâce à des les alliances avec les socialistes eux-mêmes en recul.

Régionales : une victoire de la droite avec 38 %

Régionales : une victoire de la droite avec 38 %

 

 

Même si indéniablement le vainqueur des élections régionales est l’abstention, autour de 66 % autant qu’au premier tour, le parti public et ses alliés ressort également gagnant avec 38 % des voix.- Les perdants dans l’ordre sont la démocratie puisque nombreux d’élus n’auront recueilli que de l’ordre de 10 % des inscrits (sans parler des non inscrits), le Front National qui recule enfin la république en marche qui connaît une véritable débâcle et montre sa quasi inexistence sur le plan local. Bref une élection qui d’une certaine manière bat aussi les cartes des rapports de force entre les différents courants politiques en France et permet même d’envisager beaucoup d’hypothèses pour 2022.

Economie, politique, société: les plus lus

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Elections régionales : « Dimanche, tous aux urnes! » : Un appel idiot aux jeunes !

Elections régionales : « Dimanche, tous aux urnes! » : Un appel idiot aux jeunes   !

 

Des médias relayent un appel à la mobilisation des jeunes  pour les sélections locales. Un appel inutile, au surplus idiot. D’abord tous les sondages montrent que l’abstention sera au moins aussi importante au second tour qu’au premier en raison du climat politique général tout autant en raison de l’inutilité de ces structures locales qui font double emploi avec les autres.

Surtout cet appel ne traite surtout que de la forme. Il se réfère essentiellement à l’obligation citoyenne en oubliant de traiter les facteurs explicatifs fondamentaux de la distanciation du peuple et de ses représentants politiques.Et l’utilisation de la vieille dialectique usée des boutiques politiques.

On comprend que la diversité de ceux qui appellent les jeunes à se rendre aux urnes ait contraint à gommer les différences d’appréciation au point de ne rien traiter de la crise démocratique sur le fond. Cet appel aurait sans doute été réellement intéressant et historique s’il avait proposé la mise en débat des conditions de pratique de la démocratie, notamment de sa représentativité, de son efficacité et de sa légitimité. Un appel qui aurait été utile s’il avait aussi dénoncé cette caste de clercs du système qui se partage mandat et rémunération. Autour de 2 à 3000 € pour des élus départementaux complètement incompétents et qui pour la plupart se contentent de participer à des réunions dirigés par les technos. Sans parler évidemment des rémunérations accessoires dans différentes institutions et organisations.

 

Département de moins de 250 000 habitants : 1 555,76 € bruts par mois et 1 858,67 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de 250 000 à 500 000 habitants : 1 944,70 € bruts par mois et 2 139,17 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de 500 000 à 1 million d’habitants : 2 333,64 € bruts par mois et 2 567 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de 1 à 1,25 million d’habitants : 2 528,11 € bruts par mois et 2 780,92 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

Département de plus de 1,25 million d’habitants : 2 722,58 € bruts par mois et 2 994,84 € bruts par mois s’il est membre de la commission permanente.

 

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Le même phénomène qu’on rencontre d’ailleurs au plan des communes et des intercommunalités( exemple 20 vice-présidents pour la communauté de Saumur Val de Loire, 100 000 rémunérés chacun 3000 € !).

 

Tout est à remettre en cause les conditions d’émergence des candidats, leur mode d’élection, la nature des soutiens, le financement des campagnes sans parler du problèmes fondamentaux de la compétence de la gestion démocratique

 

Bref un appel qui aurait pu être utile s’il avait été centré sur le cœur de la problématique.

 

 

La tribune :

 

« Dimanche, le ciel nous est tombé sur la tête : 82% des électeurs de moins de 35 ans se sont abstenus, et même 84% des moins de 24 ans. Un record sous la Cinquième République, une déflagration démocratique totale, un cinglant aveu d’échec pour nos représentants.

Derrière ces chiffres sidérants et dramatiques, des explications et réalités multiples évidemment, mais au moins un constat, implacable : l’abstention, grande gagnante de cette élection, est plus que jamais le premier parti de France. Le phénomène abstentionniste n’est pas nouveau et ne cesse de grandir, élection après élection, depuis les années 1980. En 1986, au premier tour des élections régionales, l’abstention n’était que de 21,8%. Son accélération soudaine et historique dimanche doit nous interroger de toute urgence sur l’état de santé de notre démocratie électorale.

Comment expliquer, en effet, une telle érosion du vote, en particulier auprès des plus jeunes? Sans doute en grande partie par une évolution profonde des comportements électoraux de notre génération. Les jeunes s’expriment désormais à travers d’autres outils et canaux qu’ils estiment plus efficaces pour faire avancer la société. Ils s’engagent dans la rue, au sein des associations, ou encore pour des causes ponctuelles sur les réseaux sociaux, plutôt qu’en déposant un bulletin dans l’urne. Face à l’incapacité de la classe politique à rétablir un lien de confiance avec les citoyens, le vote n’apparaît plus comme un vecteur de changement puissant.

« A quoi bon voter, si rien ne change? ». Derrière ce renoncement, ce sont les fondements mêmes de la démocratie qui s’en trouvent désormais ébranlés. Aucune démocratie ne peut survivre durablement sans et contre ses électeurs. Or, quelle légitimité à long-terme pour des élus seulement plébiscités, en réalité, par une infime minorité des Français, et rejetés ou ignorés par tous les autres? Face à ce péril démocratique, nous avons décidé d’engager une initiative historique. Nous lançons un grand appel au vote transpartisan, d’une ampleur inédite.

Militants associatifs, syndicaux ou politiques, nous sommes plus de mille jeunes citoyens engagés de moins de 30 ans, aux quatre coins du pays, à faire le choix du rassemblement derrière une bannière commune, celle de la lutte contre l’abstention. Par delà nos engagements, nos parcours, nos idées, nos étiquettes partisanes, nous sommes animés par la même volonté d’agir. Par cette union symbolique, nous voulons provoquer un électrochoc : si l’abstention a remporté une bataille, il est encore temps de lui donner tort!

Nous voulons adresser un message simple à la jeunesse : dimanche, votez. Ne laissez personne d’autre décider, à votre place, de votre avenir. Reprenez le chemin des urnes pour faire entendre votre voix et défendre votre vision du monde. L’abstention est une tentation séduisante lorsque la classe politique donne le sentiment d’être hors-sol, déconnectée de nos réalités et aveugle aux aspirations de la jeunesse. Confrontés à une perte de repères et de perspectives d’avenir, et pour certains à une détresse financière et psychologique de plus en plus insoutenable, de nombreux jeunes ne se sentent plus concernés par l’offre politique qui leur est proposée. Mais s’abstenir, pourtant, n’est jamais la solution. Seulement une chimère qui ne fait qu’aggraver toujours davantage les maux de notre démocratie malade.

Les élections départementales et régionales ne sont certes pas les plus spectaculaires ou médiatiques, mais elles n’en demeurent pas moins primordiales et incontournables. Action sociale, transports, lycées, culture, tourisme, sport, développement économique, environnement, formation professionnelle : les départements et les régions jouent un rôle actif et décisif au cœur de nos vies quotidiennes. Alors, dimanche, faisons le pari du sursaut citoyen. En retournant aux urnes, nous pouvons saisir une opportunité immense : celle de déjouer les pronostics et les sondages fatalistes, de faire mentir ceux qui se satisfont d’une jeunesse mise de côté, de raviver, enfin, l’espoir d’une démocratie plus saine, au sein de laquelle chacun pourra faire entendre sa voix et porter ses convictions en harmonie.

Dimanche, nous avons la possibilité de faire reculer cet adversaire sans visage, et pourtant omniprésent, qu’est l’abstention. Ne laissons pas passer notre chance. Faisons, tous ensemble, le choix du vote. »

Régionales -appel aux jeunes : un flop !

Régionales -appel aux jeunes : un flop !

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  • La campagne lancée par Marlène Chiappa ( Qui par parenthès a pris une veste en Île-de-France)  auprès des jeunes de 18 25 ans se révèle un véritable fiasco en raison peut-être d’abord de la dialectique très politicienne qui ne mord pas sur un électorat attend surtout des perspectives politiques notamment en matière de formation utile et d’emploi. 

Dans le cadre de cette campagne des vidéos un peu cucul qui n’obtiennent aucun succès La première vidéo Facebook comptabilise certes près de 500 partages, mais seulement une trentaine de commentaires, dont de nombreux utilisateurs agacés : «toi aussi, sois infantilisé par ton gouvernement», écrit un internaute. «Le tutoiement ne gêne personne ?» interroge un second. «Je veux bien voter, mais je n’ai toujours pas reçu les professions de foi», indique un autre commentaire. Sur Twitter, les audiences sont plus honorables avec 50.000 vues.  Soit à peu près une audience comparable à celle du présent site ! En plus le réseau tweete est plutôt utilisé par les boomers que par les jeunes générations.

‘argument phare des quinze minutes de vote n’a aucun impact sur les raisons structurelles de l’abstention, à en croire le politologue Bruno Cautrès. «Ce n’est pas le bon argument. Les jeunes ne s’abstiennent pas par manque de temps ou parce qu’ils ne s’y intéressent pas, mais parce que le vote ne leur apparaît pas comme le meilleur moyen d’expression publique, affirme le chercheur au CEVIPOF, pour qui les réseaux sociaux ont tout de même un rôle à jouer dans les campagnes de communication envers les jeunes. Ce type d’action de communication n’a aucun effet à la dernière minute. Elle aurait dû être anticipée, calculée et partagée des semaines avant pour sensibiliser les jeunes aux rôles des régions et aux enjeux de ces élections.»

 

Les atouts de l’Europe sur le climat

les atouts de l’Europe sur le climat

 

INTERVIEW – Le PDG du Boston Consulting Group, partenaire de Choose France, organisé lundi par l’Élysée analyse la transformation post-Covid des entreprises, les forces et les faiblesses de l’Europe ou de la Chine.

Interview dans le Figaro (extrait)

L’Américain Rich Lesser a dirigé le Boston Consulting Group (BCG) pendant neuf ans. Il passera la main le 1er octobre et présidera le conseil d’administration du cabinet de conseil qui compte 22000 employés répartis dans plus de 50 pays. Il participe lundi à l’événement Choose France organisé par l’Élysée, son premier voyage à l’étranger depuis quinze mois, pandémie oblige..


La pandémie de Covid-19 a accéléré la transformation numérique. Quels effets profonds faut-il en attendre pour les entreprises?

Rich LESSER. - Avec cette pandémie, à la différence de la crise financière de 2008 où les entreprises ont eu tendance à faire le gros dos en attendant que cela se passe, elles doivent accélérer le changement. À l’origine de cette accélération se trouve l’analyse numérique des données qui impacte la façon de travailler, l’organisation des chaînes d’approvisionnement et la relation client. Au BCG, nous parlons d’ «entreprise bionique», en référence à cette série des années 70…

 

Pas sûr cependant que la transformation numérique À elle seule suffise à donner un contenu réellement environnemental à une politique de transition. Derrière l’enflure du discours sur les atouts de l’Europe leur vis-à-vis de climat se dissimule en effet aussi de grandes faiblesses quant au futur de l’appareil industriel  européen qui laisse des plumes dans la compétition internationale vis-à-vis de pays moins soucieux de préoccupations écologiques (Conditions d’extraction déterra par exemple) et qui privilégient la croissance par rapport à l’environnement. De ce point de vue, il y a par exemple à s’inquiéter de la transition trop brutale de l’industrie automobile européenne condamnée à se reconvertir à marche forcée mais avec des technologies et des fournitures essentiellement chinoises quand la production n’est pas totalement délocalisée puis réimportée.

Régionales : faillite totale de l’État pour l’envoi des plis électoraux

Régionales : faillite totale de l’État pour l’envoi des plis électoraux

 

Dans de nombreuses régions les électeurs potentiels ont dû se passer de l’information officielle concernant les élections régionales et départementales. En cause, le fait que la distribution habituellement assurée par la Poste a cette foie été sous-traitée à un exploitant incapable de remplir sa mission.

 

Une carence d’État qui a pu peser sur une élection locale vis-à-vis de laquelle nombre d’électeurs ne comprenne pas grand-chose quant aux compétences respectives des départements et des régions. Pas plus qu’ils ne connaissent d’ailleurs leur représentant  dans la circonscription où ils votent.

 

On se demande pour quelle raison avoir retiré cette mission à la Poste qui sans doute est l’administration la plus compétente compte tenue du maillage de son réseau de distribution. Sans doute pour quelques sous à la demande d’un énarque qui a voulu faire du zèle lors du dépouillement d’un appel d’offres ?

 

Pour cette simple raison, le vote mériterait d’être annulé car les électeurs ne sont pas à égalité devant l’information surtout lorsqu’il s’agit d’une échéance ou pas un électeur sur 10 n’est en capacité d’indiquer de façon même approximative les responsabilités respectives du département et de la région.

 

De ce point de vue les élections locales sont proches de la caricature aussi bien dans leur déroulement quantique qu’en ce qui concerne la participation par rapport aux inscrits et encore pire par rapport à la totalité du corps électoral potentiel incluant les non-inscrits. Le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a été auditionné cette semaine par la commission des Lois du Sénat au sujet des dysfonctionnements constatés au 1er tour et il le sera de nouveau mardi par la commission des Lois de l’Assemblée nationale.

Légion d’honneur retirée à Isabelle Balkany

Légion d’honneur retirée à Isabelle Balkany

Le code de la légion d’honneur prévoit qu’un comportement «contraire à l’honneur» puisse conduire à une exclusion, ce qui est le cas Isabelle Balkany après ses condamnations.

«Cette exclusion entraîne la privation définitive de l’exercice des droits et prérogatives attachés à la qualité de membre de la Légion d’honneur», selon un arrêté du grand chancelier de la Légion d’honneur publié au titre de la présidence de la République.

 

Cette décision est rétroactive au 4 mars 2020, date de la condamnation de Mme Balkany et son mari en appel à trois ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité pour une «fraude fiscale d’une ampleur exceptionnelle». «J’ai reçu la légion d’honneur pour mon action d’élue locale, notamment en faveur des enfants et de l’éducation. J’ai commis une faute, ça s’est sûr, en ne déclarant par mon patrimoine familial, mais ça n’avait strictement rien à voir avec ma fonction locale», a réagi Mme Balkany.

Le code de la Légion d’Honneur prévoit pour les Français qu’un «comportement contraire à l’honneur» peut conduire à un blâme, une suspension ou une exclusion de l’ordre. Crée par l’empereur Napoléon Ier au début du XIXe siècle, la Légion d’honneur est une distinction qui récompense les civils et les militaires pour leurs actes et les services rendus à la France.


Covid-19 : le ministre de la Santé démissionne en raison d’une liaison ….. en Grande-Bretagne !

Covid-19 : le ministre de la Santé démissionne en raison d’une liaison ….. en Grande-Bretagne !

 

 

On voit mal en France pourquoi responsable politique aurait à démissionner de sa responsabilité en raison d’une liaison y compris avec une secrétaire. Ce qui est pourtant intervenu en Grande-Bretagne où le ministre de la santé a été contraint d’abandonner son portefeuille pour eux cette question morale.

 

En France , le président de la république lui-même n’a jamais été mis en cause politiquement pour des questions de morale privée. Mitterrand étant le parfait exemple d’une liaison connue de tous les milieux officiels mais jamais utilisée à des fins politiques.

 

C’est ce qui sépare de la conception humaniste française du puritanisme anglo-saxon qui s’effarouche de la moindre égratignure aux principes moraux mais tolère par ailleurs les pires entraves parfois aux valeurs démocratiques et éthiques. Matt Hancock, le ministre de la santé a donc fait l’objet d’un scandale après les révélations dans les tabloïds d’une liaison avec une conseillère avec qui il a enfreint les règles sanitaires.

Inégalités sociales et diplômes : non au concours truqué

Inégalités sociales et diplômes  : non au concours truqué

Ancien élève de l’ENS et de l’ENA, Raphaël Doan est magistrat et premier adjoint au maire du Pecq. Il est aussi l’auteur du Rêve de l’assimilation, de la Grèce antique à nos jours, Passés composés, 2021. Il dénonce dans une interview au Figaro la perspective de concours truqués qui favoriserait une plus grande égalité sociale.

- Le ministère de l’Enseignement supérieur projette d’accorder par principe des points supplémentaires aux candidats boursiers à leurs concours. Que vous inspire ce dispositif?

Raphaël DOAN. - C’est d’une condescendance extrême: l’Éducation nationale n’étant plus capable de réduire les inégalités sociales, on finit par proposer aux candidats boursiers de passer des concours truqués. Près de 30% des étudiants dans les grandes écoles sont déjà boursiers: c’est moins que dans le reste de l’enseignement supérieur (37%), mais cela n’a rien de négligeable. En accordant des points bonus aux boursiers, on jettera sur eux une suspicion d’illégitimité alors que la plupart sont parfaitement capables de réussir des concours tout seuls. D’ailleurs, la majorité des intéressés n’en veulent pas.

Abstention : pas de reconquête sans électrochoc politique

Abstention : pas de reconquête sans électrochoc politique

 

À juste titre, la politologue Céline Braconnier, directrice de Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye, estime que la reconquête devra passer par « un électrochoc » des partis.( Et sans doute une remise en cause globale du système politique et pas seulement des partis . De ce point de vue la problématique évoquée est assez incomplète et témoigne d’une vision assez réductrice des facteurs explicatifs de la crise démocratique surtout de la part d’une spécialiste directrice de Sciences-po à Saint-Germain-en-Laye. NDLR)

 

Interview dans le JDD

 

L’abstention de 66,7% lors du premier tour des élections départementales et régionales, dimanche dernier, n’augure pas une participation très élevée au second tour, dimanche. Pour la politologue Céline Braconnier, directrice de Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye, c’est « un nouveau cap » franchi pour une démobilisation électorale continue depuis vingt ans. Interrogée par le JDD, elle explique les raisons d’une participation aussi faible et se projette vers l’élection présidentielle de l’an prochain : « La campagne de 2022 peut faire revenir aux urnes celles et ceux qui ne se seront pas déplacés cette année. »

Une telle abstention était-elle à redouter?
Il n’y a rien de surprenant à ce que cette démobilisation électorale, qui affecte depuis vingt ans tous les scrutins intermédiaires et s’amplifie de façon continue, passe un nouveau cap aujourd’hui. Espérons qu’il provoquera un électrochoc du monde politique sur ses pratiques, qui ne soit pas seulement de façade. Car cette désertion citoyenne ne signifie pas que les Français se désintéressent de la politique ; elle marque une distance forte aux institutions et une défiance quasi généralisée à l’égard des élus, ce qui n’est pas la même chose.

Pourquoi les jeunes ont-ils boudé les urnes?
Les jeunes sont des votants particulièrement intermittents. Aux législatives de 2017, seuls 27% des 18-30 ans avaient voté. Que leur participation ne dépasse pas 10 à 15% pour un scrutin régional et départemental sans véritable campagne n’est donc pas étonnant. L’excitation du premier vote à 18 ans n’a pas complètement disparu. Mais ensuite, le vote devient fortement irrégulier et ne se régularise qu’une fois la vie personnelle et professionnelle stabilisée, dans le prolongement d’autres formes d’intégration sociale. S’ajoute aussi un facteur générationnel : ceux qui ont 20 ans aujourd’hui ne culpabilisent plus de s’abstenir quand ils ne comprennent ni les enjeux ni les offres. Alors que les catégories plus âgées continuent de voter par devoir, même lorsqu’elles sont désenchantées. Pour remobiliser les jeunes, les partis devront donc clarifier leurs positions et leurs programmes et faire montre de pédagogie. La valse des étiquettes et les alliances à géométrie variable ont montré à quel point les candidats étaient cette année restés indifférents aux besoins de clarté des électeurs.

Les formations dont l’électorat est plus jeune [RN, EELV] sont désavantagées quand l’abstention est élevée

L’abstention a-t‑elle une signification territoriale?
L’âge n’est pas le seul déterminant de l’abstention. La situation économique et le niveau de diplôme jouent également. Le 20 juin, comme lors de scrutins précédents, on a encore moins voté dans les quartiers populaires des métropoles que dans les centres-villes privilégiés ou les campagnes. Dans les zones rurales, dont la population est plus âgée et moins mobile, la pression sociale au vote reste aussi plus forte, du fait de l’interconnaissance. Même avec ce niveau très élevé d’abstention, on continue d’enregistrer des inégalités socioterritoriales de participation électorale.

L’abstention pénalise-t‑elle davantage certains partis?
Les formations dont l’électorat est plus jeune [RN, EELV] sont désavantagées quand l’abstention est élevée, car leurs électeurs potentiels restent plus difficiles à mobiliser. À l’inverse, le PS ou surtout LR, dont les sympathisants sont plus âgés, apparaissent moins impactés. Les déterminants sociodémographiques de la participation se cumulent, neutralisent ou compensent des niveaux variables de politisation. Et les formes comme l’intensité de la campagne peuvent produire des effets d’entraînement jusqu’au dernier moment. Ça explique que les sondeurs peinent à anticiper l’abstention et ses effets sur les résultats électoraux.

 

Quels sont les dangers d’une telle désaffection?
Le fait que la petite partie de la population qui vote constamment soit beaucoup plus âgée que la moyenne risque de renforcer le sentiment d’abandon, et donc l’auto-exclusion des jeunes de la civilisation électorale. Car les élus tendent à s’adresser prioritairement, tant dans leurs programmes qu’à travers leurs politiques publiques, à ceux qui votent.

Ceux qui s’abstiennent lors des scrutins locaux continuent de se mobiliser pour la présidentielle (!)

Est-ce de mauvais augure pour la présidentielle?
Il n’y a pas, jusque-là, de rupture avec le vote : ceux qui s’abstiennent très largement lors des scrutins locaux continuent de se mobiliser massivement pour la présidentielle, même si c’est un peu moins à chaque fois. À la condition qu’elle soit de forte intensité, porteuse d’offres politiques clivées et de figures incarnant des promesses de changement, qu’elle ne soit pas mise en scène comme jouée d’avance et que les procédures électorales facilitent la participation de tous, la campagne présidentielle de 2022 peut faire revenir aux urnes celles et ceux qui ne se seront pas déplacés cette année.

Loi Terrorisme : les libertés menacées ?

Loi Terrorisme : les libertés menacées ?

 

Une nouvelle fois Amnesty International pousse des cris d’Orphée à propos d’une loi qui n’est même pas encore complètement discutée au Parlement et qui doit évidemment concilier la prévention contre le terrorisme et le respect des libertés.

De ce point de vue la tribune dans le JDD de Anne-Sophie Simpere, responsable plaidoyer « libertés » à Amnesty International France a du mal à convaincre que la France se rapproche de pays liberticides comme la Hongrie ou la Pologne ou encore que l’union européenne pourrait porter atteinte aux droits fondamentaux. Il flotte sur cette tribune un parfum de gauchisme.

 

Tribune dans le JDD de Anne-Sophie Simpere,

 

 

« Ce mardi 29 juin, les sénateurs vont avoir deux jours pour examiner le projet de loi sur le terrorisme et le renseignement. Cette loi modifierait durablement le droit français en rendant permanentes des mesures d’urgence et en renforçant les pouvoirs de surveillance de l’État. Sur le volet renseignement, le projet confirme et renforce les dispositifs de la loi de 2015, qui avait, à l’époque, provoqué une levée de boucliers. Début juin, les députés ont expédié les débats sur cette partie en quelques heures et rapidement adopté le texte.

Il n’y aura pas de deuxième lecture : le gouvernement a engagé une procédure accélérée. Les parlementaires sont en train de voter au pas de course des dispositions attentatoires à nos droits et libertés.

Si le Conseil constitutionnel peut censurer des dispositions, le signal envoyé par les autorités est très préoccupant

Que recouvre ce projet de loi ‘relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement’? Il rend permanentes des mesures issues de l’état d’urgence déclaré après les attentats de 2015, mesures qui renforcent les pouvoirs des préfets au détriment du judiciaire. Elles permettent d’imposer des assignations à résidence ou des perquisitions, sur la base d’éléments vagues et de simples soupçons de l’Administration. C’est une violation des engagements internationaux de la France sur le droit à un procès équitable.

Ces dispositions existent déjà dans la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (Silt), mais elles devaient s’éteindre en 2021. Elles pourraient maintenant être définitivement intégrées au droit français. Le gouvernement n’a pas tenu compte des avis très critiques formulés par les rapporteurs spéciaux des Nations unies, le défenseur des droits et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de même qu’il a ignoré les appels en faveur d’une évaluation indépendante des impacts de ces mesures sur les droits humains. En revanche, il durcit encore les dispositifs en proposant d’allonger les durées des assignations ou de les cumuler avec d’autres ­interdictions.

En 2015, les experts des droits humains avaient aussi dénoncé la loi sur le renseignement, qui autorisait une surveillance très large sur la base d’une liste extensive de motifs d’intérêt public mal définis, et ce, sans contrôle judiciaire préalable. Le projet de loi qui arrive au Sénat confirme et étend ces principes. Le recours aux algorithmes ou « boîtes noires », qui permettent une surveillance de masse, était encore expérimental : il deviendrait définitif.

Les échanges d’informations entre l’Administration et les services de renseignement sont facilités, y compris pour des éléments relevant d’un secret protégé par la loi, professionnel ou médical. Plusieurs dispositions prévoient également ­l’extension de la conservation des données par les services de ­renseignement.

Un « effet cliquet » qui rend très difficile tout retour en arrière

Ce texte arrive peu après la proposition de loi sur la ‘sécurité globale’ et le projet de loi ‘confortant les principes républicains’, qui portent eux aussi atteinte au socle des droits fondamentaux. Si le Conseil constitutionnel peut encore censurer certaines dispositions, le signal envoyé par les autorités est très préoccupant.

Ces dernières années, de graves reculs ont eu lieu dans d’autres pays, y compris européens, comme la ­Hongrie ou la Pologne. Il ne s’agit pas de comparer sans prendre en compte les différences. Mais l’expérience montre que la dégradation de la situation des droits humains est un processus qui peut être très rapide et se produire même au sein de l’Union européenne. Par ailleurs, il existe un ‘effet cliquet’ qui rend très difficile tout retour en arrière. Les attaques contre la justice, l’obstination à ignorer les recommandations des institutions internationales, ou les critiques contre les droits fondamentaux, présentés comme des entraves aux pouvoirs des autorités, sont des signes qui devraient nous alarmer.

La lutte contre le terrorisme est souvent brandie pour justifier de tels reculs. Protéger les populations des violences est un objectif légitime, mais prendre des mesures qui génèrent des discriminations, portent atteinte à la liberté de mouvement, au droit à la vie privée, étouffent la liberté ­d’expression, d’association ou de réunion pacifique ou menacent le droit à un procès équitable est illégal au regard du droit international et bien souvent contre-productif. Les sénateurs devront s’en souvenir, on ne protège pas nos libertés en limitant nos droits. »

Politique- L’abstention témoigne d’une démocratie à la dérive

Politique- L’abstention témoigne d’une démocratie à la dérive

 

Par Gaston René Bessay, Expert Consultant international

Certes l’abstention aux régionales a été exceptionnellement massive. Cependant ce mouvement n’est pas nouveau , il affecte à peu près toutes les élections dans des proportions cependant différentes. Cela témoigne à l’évidence d’une sorte de désintérêt voire de mépris vis-à-vis de la chose publique et surtout du système politique.

Globalement les Français ne croient pas en la capacité des responsables politiques à faire changer de manière significative et positivement l’environnement social, économique, ou sociétal. Ce n’est pas seulement du désenchantement mais une sorte de rejet pour un système démocratique usé jusqu’à la corde.

Pour résumer,  les échéances électorales sont à peu près le seul acte démocratique qui permet à tous les électeurs de s’exprimer. En gros, une sorte de vision très primaire de la démocratie : on dépose une fois de temps en temps un bulletin de vote dans l’urne, ensuite les élus font ce qu’ils veulent, ce qu’ils peuvent ou rien du tout.

De toute évidence,  il manque l’essentiel, c’est-à-dire de la chair autour de la démocratie, c’est-à-dire une capacité permanente à associer les acteurs aux actions d’intérêt général. Pour faire semblant on crée sans arrêt de nouvelles ministructures où sont désignés dans la plupart des cas des incompétents notoires, des arrivistes ou encore des bobos.

On reproche à ces s institutions de concertation l’insuffisance de leurs travaux. Ce n’est pas sans raison. Ceci étant lorsque les réflexions et propositions sont pertinentes, elles sont rarement prises en compte. Cela vaut surtout pour le niveau national mais tout autant pour les autres échelons de décision y compris le niveau local.

Le sommet de l’hypocrisie est sans doute atteint lorsque à l’initiative d’élus écolos ou de macronistes, on désigne au hasard des citoyens pour siéger dans ces organismes de concertation. Du coup on a vite fait de démonter les propositions ésotériques de ces organismes.

La période se caractérise en effet par une grande complexification des problématiques économique, technologique, environnementale et sociétale.En plus avec des interactions systémiques multiples qui échappent aux analyses simplistes

L’étude trop fragmentée et  trop partisane des phénomènes constitue un des facteurs explicatifs essentiels  de l’incompréhension des transformations structurelles que nous vivons.  La compréhension de la  complexité des transformations en cours implique une dépassement des clivages partisans , une  ouverture d’esprit aux idées différentes. La pluralité des approches permet d’éviter le sectarisme.  L’indépendance et la pertinence de l’information constituent un enjeu stratégique pour comprendre les mutations actuelles et au-delà pour les maîtriser. Autant d’exigences qui échappent  le plus souvent aux grilles d’analyse obsolète de nombre de partis politiques.

Une nouvelle démocratie passe aussi par une modification du processus d’émergence des futurs élus..

Aujourd’hui n’importe qui peut se présenter sans aucune compétence, sans aucune expérience, sans aucune légitimité. Ainsi par exemple un énarque peut se parachuter dans une région dont il ne connaît rien pour devenir député. C’est aussi le même phénomène souvent rencontré aux autres niveaux d’élection où n’importe quel citoyen lambda prétend pouvoir diriger une communauté de citoyens alors qu’il n’a préalablement aucun passé social. C’est ainsi l’occasion pour nombre d’opportunistes de faire des petites carrières politiques bien rémunérées.

Difficile de comprendre ce simplisme dans l’émergence des candidats à la candidature. En général dans les organisations sociales,  on estime qu’il faut presque 10 ans pour former un responsable  national. En politique en quelques mois n’importe qui peut se parachuter et devenir responsable du pays.

Autre élément complexe de la problématique démocratique , la contradiction permanente entre le souci de plaire à l’électeur pour être élu et l’efficacité. Une contradiction permanente gérée par la démagogie et le mensonge. De ce point de vue, un minimum d’éthique serait nécessaire. Cette contradiction centrale alimente tous les rejets du politique.

Il faut aussi convenir que les médias et autres institutions intermédiaires ne jouent pas suffisamment leur rôle de filtre d’évaluation et d’animation du débat. Pas étonnant, la plupart des médias nationaux comme régionaux dépendent d’intérêts financiers qui soutiennent des candidats qui leur sont proches. Le pire est sans doute atteint avec la presse régionale et locale dont la ligne éditoriale se résume à la tribune des chats écrasés, des louanges éhontés en faveur des élus en place et à la reprise bête et méchante des informations des agences. Les autres médias ne sont guère non plus à la hauteur qu’il s’agisse de la télévision, des radios ou même d’Internet où la pire côtoie le meilleur surtout en plus avec l’anonymat qui encourage n’importe quelle dérive.

Pour tout dire, ce ne sont pas simplement les modalités d’élections qui sont à revoir ( vote obligatoire, vote par Internet etc.) mais le contenu même et les modalités de gestion d’une démocratie vivante. Ce n’est pas le référendum à tout faire qui réglera cette question complexe mais sans doute un long débat, profond, argumentée, large pour moderniser un système démocratique demeuré à l’èré néandertalienne.

 

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