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Métiers de l’humain: en voie de prolétarisation

 Métiers de l’humain: en voie  de prolétarisation 

 

Daniel Goldberg, Président de l’Uriopss Ile-de-France, union régionale membre de l’Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux-Uniops dénonce dans le Monde  la prolétarisation des métiers de l’humain

Par manque d’attrait des métiers de l’accompagnement social, médico-social et sanitaire, la pénurie de professionnels s’approche d’un point de rupture dans une région déjà sous-dotée, alerte le dirigeant associatif, qui appelle les candidats aux élections régionales à organiser des Assises pour l’emploi francilien des solidarités.

Un seul exemple celui des assistants de vie qui se rende chaque jour chez les personnes dépendantes et dont dans la plupart du cas les temps d’attente, les temps de transport voire les frais de transport ne sont pas ou partiellement pris en compte. Résultat des amplitudes de 12 heures pour parfois des salaires de 800 €

 

 

Tribune.
 Avec le recul de la pandémie, l’envie légitime de « passer à autre chose » risque de faire oublier les principes qui ont guidé nos vies depuis plus d’un an : la solidarité, l’attention aux autres, notre nécessaire interdépendance, quels que soient le statut social ou le lieu d’habitation. De faire oublier celles et ceux qui sont en première ligne pour soigner, accompagner, enseigner, nous protéger, mais aussi pour nous permettre de nous nourrir ou pour nettoyer nos rues. De faire oublier enfin que l’Ile-de-France, déjà fragmentée, a durement montré sa fragilité face à la pandémie. 

L’erreur fondamentale serait de tout recommencer comme avant. Or, l’Ile-de-France est à la croisée des chemins entre une attractivité qui ne profite pas à toutes les parties de son territoire, notamment celles qui connaissent la pauvreté généralisée, un coût de la vie qui freine l’accès de nombreuses familles à des besoins essentiels, des fractures territoriales qui génèrent des tensions et la fragilisent dans son ensemble, et des aspirations à un mode de vie plus doux qui incitent à des départs.

Quand s’ajoutent à cela des vulnérabilités personnelles – une maladie, un accident ou une difficulté sociale, transitoire comme pérenne –, alors la sous-dotation en équipements et services ainsi que leur répartition inégale se vivent très concrètement et au quotidien. Beaucoup de Franciliens peinent ainsi à se voir assurer une dignité dans tous leurs parcours de vie.

Les associations de la solidarité et de la santé agissent tous les jours auprès des personnes en situation de perte d’autonomie, de handicap ou d’exclusion, auprès des malades et des jeunes à protéger. Par leur agilité et leur innovation, elles ont tenu au plus fort de la crise.

Elles ont donc la légitimité du terrain pour vouloir dorénavant une mobilisation réelle et efficace face aux vulnérabilités de nos existences, à de nouveaux risques épidémiologiques comme à ceux liés aux transformations climatiques, et cela dans tous leurs impacts sanitaires, sociaux, sociétaux et économiques.

S’engager pour une société inclusive et bienveillante qui garantit une égale attention au respect des droits des personnes, quelle que soit leur condition, c’est cela une Ile-de-France résolument humaine.

Mais, la pénurie de professionnels met les associations en grande difficulté pour remplir leurs missions. Cette fragilisation par manque d’attrait des métiers de l’humain s’approche d’un point de rupture dans bien des cas. Et ce sont les responsables des associations qui doivent faire avec un fonctionnement qui peut être dégradé, au détriment des personnes vulnérables.

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