La grande misère des rémunérations de l’aide à domicile

 

 

 

Les économistes Antoine Bozio, Amélie Carrère et Delphine Roy préviennent, dans une tribune au « Monde », qu’une politique de maintien à domicile des personnes âgées dépendantes implique des recrutements massifs de professionnels compétents. Cela passe par une plus grande attractivité des métiers et surtout une amélioration de la rémunération. Par exemple les assistantes de vie qui se rende chaque jour chez les personnes dépendantes subissent des conditions de travail scandaleuses qui ne prennent pas en compte le plus souvent ni les temps de trajet, ni le vrai coût de déplacement ni les temps d’attente entre deux visites aux personnes. Résultat beaucoup gagnent moins de 1000 € pour des amplitudes de 10 à 14 heures.

 

Tribune. Vieillir n’est pas une maladie. Pourtant, en vieillissant, nous risquons tous de perdre progressivement des capacités physiques, sensorielles ou cognitives. Ces difficultés liées à l’avancée en âge se traduisent par des besoins d’aide multiples. Le défi de la dépendance est de les connaître, de les anticiper et de proposer des solutions d’accompagnement pour éviter des situations catastrophiques d’abandon à domicile, d’épuisement des aidants de l’entourage ou de passage non souhaité en établissement.

 

Les personnes âgées souhaitent, massivement, vieillir chez elles. Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l’autonomie, déclarait récemment vouloir encourager le « virage domiciliaire » nécessaire au maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie. Prenons au sérieux ce « virage domiciliaire », et voyons ce qu’il implique, à l’heure où l’on se prépare à l’arrivée au grand âge des générations du baby-boom.

Tout d’abord, il faudra recruter beaucoup d’intervenants à domicile, car toutes les projections concordent sur un point : les besoins vont fortement augmenter dans des métiers qui ont déjà du mal à recruter. Les rémunérations y sont faibles et les conditions de travail difficiles, avec beaucoup d’horaires atypiques et de temps partiel.

 

L’attractivité des métiers de l’aide à domicile et l’organisation économique globale du secteur sont donc au cœur du sujet : salaires, qualifications, conditions de travail, viabilité économique des structures, etc. La refonte de la grille salariale de la branche de l’aide à domicile va dans le bon sens puisqu’elle entraînera une augmentation salariale de 2 % à 15 % pour les 200 000 intervenantes (97 % sont des femmes) des services d’aide et de soins à domicile associatifs. Pour attirer de nouvelles personnes vers ces métiers, d’autres efforts sur les conditions de travail et la rémunération dans le secteur privé sont à prévoir, qui auront également un impact sur le coût de l’aide, et donc les tarifs.


Augmenter les tarifs implique de relever les montants des plans de l’allocation personnalisée d’autonomie, pour éviter que des heures à un tarif plus élevé signifient, mécaniquement, moins d’heures d’aide pour les personnes âgées. Selon le rapport Libault, en ajoutant à quelques mesures nouvelles les effets de la démographie, le besoin de financement supplémentaire s’élèverait à 6,2 milliards d’euros en 2024, et 9,2 milliards en 2030.

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