Archive mensuelle de mai 2021

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Consultation publique sur la biodiversité !

Consultation publique sur la biodiversité !

 

Encore une consultation dite publique sur la biodiversité qui évidemment va demeurer assez virtuelle comme toutes les autres. En témoigne la pauvreté du discours de la secrétaire d’État en charge de cette question.

A l’occasion de la journée internationale de la biodiversité, la secrétaire d’Etat au ministère de la Transition écologique en charge du dossier lance une consultation publique » inédite »

 

 

Bérangère Abba est secrétaire d’Etat à la biodiversité, chargée de présenter d’ici à la fin de l’année 2021 le troisième volet de la « stratégie nationale de la biodiversité » pour les dix années à venir.

En quoi consiste cette consultation publique pour établir une nouvelle Stratégie nationale de la biodiversité (SNB) ?

On est sur un travail qui s’étale sur toute l’année. Le premier volet a commencé en janvier, lorsque j’ai rencontré les acteurs de la biodiversité en région. Des tables rondes ont été organisées sur les enjeux propres à chaque territoire. J’ai ainsi réuni 600 contributions issues de toutes les régions de France, métropole et Outre-mer compris. Cela a d’ailleurs été un peu disruptif, y compris au ministère parce que d’ordinaire, la stratégie nationale s’écrit avec les experts nationaux. Là, contrairement aux volets précédents de la SNB établis sur les années 2004-2010 et 2011-2020, on part des territoires et du vécu. Le bilan des stratégies précédentes n’est pas bon et, forte de ce constat, j’ai souhaité partir du réel, du concret.

En interpellant également les citoyens ?

Oui, je lance ainsi ce samedi, pour la journée mondiale de la biodiversité, une phase de consultation citoyenne. Les Français vont pouvoir s’exprimer à travers un questionnaire en ligne, et un accès ludique à différentes fiches de connaissances sur le site biodiversite.gouv.fr. Et ce jusqu’à début juillet. C’est un exercice inédit. Nous compilerons ensuite toutes ces consultations au niveau national. Et nous présenterons une première version au congrès mondial de la nature (UICN) qui se déroule cette année à Marseille, début septembre, voulu par le Président pour mobiliser la société sur la biodiversité.

«Il ne faut pas que certaines initiatives portent atteinte à la biodiversité, tout est une affaire d’équilibre»

Pourquoi les SNB précédentes ont-elles échoué ?

On n’était sans doute pas au même niveau de prise de conscience sur la préservation de la nature. Là, les événements climatiques ont été violents et brutaux, et ont sans doute accompagné cette prise de conscience pour réfléchir à des politiques publiques avec plus de moyens et d’engagements. Notre plan de relance y contribue ! Quand on finance la restauration des friches par exemple, on évite d’artificialiser des espaces naturels. On n’est bien sûr qu’au début d’une prise en compte de l’érosion majeure qui est en train de se produire. Il faut sensibiliser, y compris même, j’en prends ma responsabilité, en décloisonnant nos différentes politiques publiques. Il ne faut pas en effet que certaines initiatives portent atteinte à la biodiversité. Tout est une affaire d’équilibre. Et ce qu’on met en œuvre au niveau national doit également correspondre au niveau international. La SNB est un tremplin vers la COP15 qui doit adopter un cadre international pour la biodiversité, et vers la présidence française de l’Union européenne en 2022, qui fera de la protection des forêts tropicales une priorité.

Dans la prise de conscience environnementale justement, on parle davantage climat et moins biodiversité, n’avez-vous pas peur que ce sujet soit éclipsé ?

Il l’est peut-être parce que l’on ne sait pas bien de quoi on parle. C’est silencieux, l’érosion de la biodiversité. Il faudrait davantage évoquer la protection de la nature, le bien-être, la sécurité alimentaire ou la santé environnementale : ces sujets parlent aux Français. Nous vivons quand même l’un des exemples les plus dramatiques de cette érosion avec la crise sanitaire actuelle. C’est une pandémie, et donc un déséquilibre de la nature car certaines espèces sauvages ne trouvent plus leur place au contact de l’homme en raison de trafics d’animaux et de la déforestation. On va y être de plus en plus confrontés, notamment avec la décongélation du permafrost.

N’assiste-t-on pas, parfois, à certaines contradictions entre climat et biodiversité, avec l’implantation par exemple d’énergies renouvelables dans des zones protégées ?

Il ne faut pas opposer énergies renouvelables et biodiversité. Je crois vraiment que l’on doit concilier ces enjeux et le dialogue doit permettre d’éviter les polémiques. Quand ce sujet sera totalement installé, la société civile ira beaucoup plus vite. Ma responsabilité est de percer des lignes pour anticiper ces débats et trouver une cohérence entre nos différents objectifs. Je fais beaucoup d’interministériel en ce sens, pour mobiliser plus largement. Et les concertations avec les territoires sont essentielles : plus on dessine ça ensemble, plus on emporte de l’adhésion.

Le nouveau management dans l’industrie automobile

Le nouveau management  dans l’industrie automobile

 

 Pionnière du programme électrique de Renault, puis Directrice des talents de Renault et PSA, Béatrice Foucher nous partage son expérience et ses vécus comme dirigeante et comme femme de l’automobile… pour faire de DS la marque de la transition énergétique ( dans l’Opinion)

 

 

Diriger une nouvelle marque « premium », sur un marché dominé par la concurrence internationale, dans un groupe en pleine transformation : le défi a immédiatement attiré Béatrice Foucher. La Directrice Générale de DS Automobiles compte bien imposer la marque française comme une référence mêlant audace et maîtrise technologique, pour l’asseoir durablement sur le segment de la voiture électrifiée haut de gamme. Elle est l’invitée du huitième épisode d’Open Mic, un podcast qui va à la rencontre de Forward Looking Leaders, ces dirigeants visionnaires qui questionnent le statu quo et font évoluer les règles du jeu pour le bien commun, présenté par l’Opinion et Beyond Associés.

Extraits :

« On entend dans les médias de ci de là que les Français se sont cassé les dents sur le premium, sur des voitures chères avec des ingrédients exceptionnels, que ce soit des ingrédients techniques ou des ingrédients de qualité de vie. Rien n’est inéluctable. Je ne vois pas pourquoi une marque française ne saurait pas avoir du succès à ce niveau-là, à ce niveau de prix et pour créer un niveau de satisfaction pour les clients. Donc non, on y va. »

« Ce qui est intéressant, c’est qu’on a une collaboration avec des des métiers d’art. D’ailleurs, on est en train de lancer un appel à création auprès d’un certain nombre d’artistes. On va bientôt pouvoir communiquer là dessus. Et puis, à un moment donné, on va élire le meilleur artiste qui aura collaboré avec nous et on va chercher un certain nombre d’ingrédients du savoir faire français. Que ce soit dans les montres, dans les cuirs, dans la confection d’autres matériaux et on les met dans la voiture. »

Cet élan a été un peu freiné par la crise de la Covid. Comment avez-vous géré cette crise ?

« On a d’abord appris que lorsqu’on a une marque à la notiriété naissante, on doit sans cesse communiquer de façon diversifiée, avec des choses un peu nouvelles. On a aussi appris qu’on étaient forts parce qu’on étaient soudés et qu’on avait une vision. »

« Néanmoins cette crise nous a secoué. On a appris à travailler en digital même si on fabrique toujours à la main. On a été entrechoqués par deux choses : une exognèse, la réglementation, notamment sur l’électrique et une semi endogène, qui est l’arrivée très accélérée de la connectivité dans l’automobile. »

« Il est clair que sur l’électriqur, le marché européen, et demain les marchés américain et chinois, sont drivés par la réglementation. Ce qu’on demande aujourd’hui à l’industrie automobile est incroyable, cela fait plus de 100 que l’on roule avec de l’énergie fossile. Aller vers l’électrique, c’est ne pas en revenir. »

Piloter en période d’accélération technologique impressionnante, qu’est-ce que ça change ?

« On passe d’un pilotage dynamique et exigeant à un management de rupture. On parle d’une temporalité quasiment à la journée au sein de l’industrie automobile, ce qui change tout à la façon de faire, avec des décisions brutales comme d’arrêter des moteurs thermiques quasiment du jour au lendemain. »

« Les gens se rendent compte et comprennent que l’on ne peut plus rester assis sur la même branche. Ils ont le sentiment qu’on leur demande de scier la branche sur laquelle ils sont assis, mais on leur dit qu’ils ne sont justement plus assis dessus. Ce qui est assez intéressant en termes de management. »

Pourquoi ce choix de passer du top management à une direction talents ?

« C’est la seule partie de ma carrière qui n’était pas réfléhcie. A un moment donné, j’ai bien aimé m’occuper de manager, d’accompagner. A un moment j’ai voulu travailler sur la valeur intrinsèque d’une boîte : les gens. J’ai suivi mon instinct et c’est vraiment une expérience merveilleuse. »

« J’en retire qu’il faut réellement accompagner le développement des gens. Il y a toujours une place, l’intérieur comme à l’extrérieur de l’entreprise, pour une personne. J’ai aussi adoré construire un programme de développement exclusivement réservé aux femmes. »

L’argent sale des cryptomonnaies

L’argent sale des cryptomonnaies 

 

Trois experts de la gestion des risques et du numérique, Marianne Collin, Charles Cuvelliez et Jean-Jacques Quisquater, analysent, dans une tribune au « Monde », les limites des superviseurs des marchés financiers confrontés à l’usage croissant des cryptomonnaies.

 

Tribune.

Il existe à peu près 8 000 cryptomonnaies, et donc 8 000 manières de blanchir de l’argent ou de financer le terrorisme, diront les détracteurs du bitcoin et de ses variantes. Le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme à grande échelle restent encore du domaine du risque. Mais il vaut mieux prévenir que combattre un tel fléau, pour autant qu’on prenne bien la mesure du risque !

Les cryptomonnaies, c’est comme le cash mais, à la différence du cash, qui passe de la main à la main, les montants et les distances entre contreparties impliquées dans le paiement n’ont pas de limite avec les cryptomonnaies. C’est le premier problème.


Les cadres réglementaires qui visent à limiter le blanchiment d’argent (Anti-Money Laundering, AML) et le financement du terrorisme (Countering the Financing of Terrorism, CFT) se basent sur le repérage par les intermédiaires techniques (banques, prestataires spécialisés) qui acheminent les paiements jusqu’à leurs commanditaires (avocats, notaires) : ils ont l’obligation d’identifier correctement tous les clients et d’enquêter de manière approfondie le cas échéant, d’enregistrer les transactions, de mettre en place des contrôles internes AML/CFT, de rapporter aux autorités les cas suspects.

Mais dans le cas des cryptomonnaies, il n’y a pas d’intermédiaires. C’est le deuxième problème. On ne peut donc récupérer un semblant de contrôle que quand les cryptomonnaies rentrent dans le système financier traditionnel, soumis aux procédures AML/CFT. C’est comme pour le cash, lorsque de grosses quantités de liquide alimentant soudainement un compte bancaire déclenchent des alertes… Sauf que les prestataires actifs dans les cryptomonnaies ne sont pas soumis à ces procédures. On peut les classer en trois catégories.

Il y a les émetteurs de cryptomonnaies (on devrait parler de cryptoactifs car les cryptomonnaies sont bien peu utilisées pour payer) qui les enregistrent, les distribuent sur les marchés, les proposent aux investisseurs… Il y a ceux qui en organisent la vente et l’achat, fixent les prix en fonction de l’offre et la demande, procèdent au transfert de cryptoactifs entre vendeur et acquéreur, ou les conservent comme tiers de confiance. Ils peuvent même fournir les services financiers en support d’une transaction entre contreparties.

Enfin, il y a les acteurs techniques qui fournissent l’infrastructure adéquate. C’est tout cet écosystème bigarré qu’il faut mettre au pas. Le Financial Stability Institute (FSI) de la Banque des règlements internationaux a examiné la façon dont s’organisait dans plusieurs juridictions la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme via les cryptoactifs (« Supervising cryptoassets for anti-money laundering », avril 2021).

Israël – Palestine : La négociation seule solution

Israël – Palestine : La négociation seule solution

 

La dernière confrontation entre Israël et le Hamas confirme l’impossibilité de résoudre ce conflit par la voie des armes. Soit les parties en cause parviennent à une solution à deux Etats, encore possible, soit l’embrasement devient permanent, soulignent, dans une tribune au « Monde », trois représentants des mouvements juifs pour la paix, David Chemla, Alain Rozenkier et Méïr Waintrater.

 

Tribune.

Après la signature des « accords d’Abraham » [traités de paix signés en 2020 entre Israël d’une part, les Emirats arabes unis et Bahreïn d’autre part], le gouvernement Netanyahou avait affirmé que la région était entrée dans une nouvelle dynamique de paix. Une telle approche reléguait le conflit avec les Palestiniens à une place secondaire où il ne mettrait pas en péril les nouveaux équilibres régionaux.

Cependant, l’actualité s’est imposée à tous ; la démonstration a été faite que le conflit israélo-palestinien demeure le nœud du problème, et qu’en l’absence d’une solution politique, ce conflit continuera de se manifester toutes les quelques années par une nouvelle éruption de violences. Après une dizaine de jours, on peut tirer un premier bilan de ce nouveau round de violences – alors que les pressions internationales, et américaines en premier lieu, viennent de pousser à l’instauration d’un fragile cessez-le-feu.


Sur le plan du bilan humain, après l’envoi de plus de 3 000 roquettes sur les villes israéliennes du Nord comme du Sud, on dénombre à la date du 21 mai, 12 morts civils en Israël, dont deux enfants, et des centaines de blessés. A Gaza, les bombardements israéliens auraient entraîné, selon le ministère palestinien de la santé, la mort de 230 Palestiniens, dont au moins [décompte au 19 mai] 61 enfants, et 1 442 blessés (les Israéliens affirment que 150 militants du Hamas et du Djihad islamique font partie des victimes palestiniennes).

Au-delà des décomptes macabres qui reflètent l’asymétrie des forces en présence – poussant certains à conclure que la responsabilité de ce nouveau conflit incombe toujours au plus fort –, il importe de bien comprendre les raisons de ce nouvel embrasement, afin de dégager une perspective de sortie de crise. Pourquoi un tel embrasement en ce moment ? Il y a, comme toujours au Moyen-Orient, plusieurs grilles de lecture des événements. Elles sont probablement toutes justes, mais certaines sont plus déterminantes que d’autres.

Premier niveau : il s’agit d’une réaction à des semaines de provocations effectuées par des groupes d’extrémistes juifs qui, sous la conduite du député kahaniste nouvellement élu à la Knesset, Itamar Ben Gvir, étaient venus soutenir le projet d’expulsion du quartier Cheikh Jarrah (situé à Jérusalem-Est) de treize familles palestiniennes, soit plus de 300 personnes.


Ces Palestiniens sont des descendants de réfugiés qui, ayant abandonné leurs biens situés à Jérusalem-Ouest (devenue israélienne lors de la guerre de 1948), furent en 1952 relogés par la Jordanie dans des maisons dont les propriétaires juifs avaient été expulsés en 1948 par les forces jordaniennes.

Covid: « La France au-dessus de la mortalité moyenne dans le monde »

Covid: « La France au-dessus de la mortalité moyenne dans le monde

L’épidémiologiste et spécialiste de la prévention des infections, Didier Pittet, dresse dans le JDD un bilan de la gestion de la crise sanitaire en France.

 

Dans leur rapport rendu public mardi, l’équipe de chercheurs chargée par Emmanuel Macron il y a près d’un an d’évaluer la gestion de la pandémie en dresse le bilan le plus complet à ce jour, balayant les champs sanitaire, économique et social. Ce travail, nourri de comparaisons internationales, fourmillant de données inédites, esquisse un tableau au scalpel – mais nuancé – des forces et faiblesses hexagonales, et propose plusieurs pistes de réformes structurelles. Le Président, attendu lundi à l’Assemblée mondiale de la santé, entend faire de la France, selon l’Élysée, « un des pays pilotes d’un exercice de revue par les pairs, justement, de nos systèmes d’alerte et de préparation aux pandémies ». Pour l’épidémiologiste et spécialiste de la prévention des infections Didier Pittet, le médecin suisse qui a piloté les investigations de ces experts indépendants, la mortalité constitue l’indicateur le plus pertinent pour mesurer l’ampleur de la tragédie.

Pourquoi avez-vous privilégié l’étude de la mortalité pour évaluer la gestion de la crise sanitaire?
Le nombre de cas de Covid-19 reflète en partie les capacités des pays à tester ; celui des hospitalisations est lié aux dimensions du système de santé. Nous avons préféré évaluer l’excès de mortalité. En pondérant par la démographie de chaque État – un pays vieillissant est forcément plus touché par une maladie qui frappe les personnes âgées –, on obtient un indice pertinent qui facilite l’exercice de comparaison.

Comment la France se situe-t‑elle en matière de nombre de décès?
Contrairement à l’Allemagne et à l’Europe du Nord, qui s’en sortent assez bien, la France fait partie des pays très affectés par la crise, comme la majorité de ses voisins et les États-Unis. Au 1er mars 2021, avec 1.332 décès par million d’habitants, elle se situe au-dessus de la moyenne européenne [1.092 décès par million], même si la situation du continent s’avère extrêmement variable, de 135 décès par million en Finlande à plus de 1 900 en République tchèque. Comme l’Italie ou l’Espagne, la France a été surprise par la première vague. L’excès de mortalité, qui reste important, a été moindre pendant la deuxième vague.

Nos données le montrent : quand on perd le contrôle du virus, il fauche même de jeunes vies

Que signifie cet excès de mortalité?
La mortalité en excès est supérieure dans les pays qui ont eu la malchance d’être saisis les premiers ou qui ont moins bien géré la crise sanitaire, ainsi que dans les pays pauvres, où le système de santé est défaillant. Le délai de réaction avant de prendre des mesures restrictives, l’intensité du freinage jouent un rôle important. Nos données permettent aussi de mesurer l’ampleur de la tragédie : le monde n’avait jamais connu une telle hécatombe depuis la grippe espagnole de 1918-1919.

La deuxième vague a-t‑elle été mieux gérée chez nous?
La France a progressé entre les deux vagues et corrigé certaines des erreurs initiales. Après le drame dans les Ehpad au printemps dernier, les personnes âgées ont été mieux protégées à l’automne. En revanche, en ­Belgique, l’excès de mortalité, déjà très important au printemps 2020, est resté considérable six mois plus tard. Aux États-Unis, il a été continu depuis le début de la première vague. Dans toutes les classes d’âge : de jeunes diabétiques ou obèses sont morts, ont fait des séjours dans des services de soins intensifs! C’est pourtant le pays au monde qui consacre la part la plus importante de son PIB à la santé. Cela témoigne d’une mauvaise gestion politique de la pandémie. Laisser courir un virus, c’est criminel. Nos données le montrent : quand on en perd le contrôle, il fauche même de jeunes vies.

Vous pointez un manque d’anticipation récurrent en France. À quoi est-il dû?
Lors de la première vague, le ministère de la Santé a compris très tôt que la situation était grave mais l’intendance n’a pas suivi. Le fiasco des masques est connu : la menace pandémique a été négligée à partir des années 2010. Les stocks de masques n’ont pas été reconstitués et les hôpitaux chargés d’une partie de leur gestion n’ont pas compris qu’elle leur incombait. L’agence Santé publique France n’a ni les compétences ni les moyens de faire de la logistique. La solution, ce serait un stock tournant de masques partagé entre les hôpitaux, qui en consomment beaucoup. Et de recentrer cette structure sur une mission de surveillance des risques, de recherche et de santé publique. Ce défaut d’anticipation se retrouve avec les tests. L’Institut Pasteur en a mis un au point très vite, mais son déploiement a tardé. En revanche, à la fin du premier confinement, la France a su anticiper à travers la mission Castex de déconfinement.

L’hypercentralisation française a-t‑elle pesé sur la gestion de crise?
Pour lutter contre une épidémie, la gestion territoriale est la plus pertinente même si ça rend la situation complexe à appréhender pour les citoyens. La France, pays très centralisé, s’y est mise à partir de la fin de l’été 2020, en déclinant localement un plan national. Certes le deuxième confinement est survenu tard, mais il a été précédé par des couvre-feux localisés qui ont eu un effet. Le fédéralisme à l’allemande, lui, a atteint ses limites pendant la deuxième vague.

Quels sont les principaux succès français?
La gratuité des tests, le fait d’avoir laissé les écoles ouvertes le plus longtemps possible pour limiter la fracture sociale, toute la politique économique de soutien aux entreprises et aux ménages, la réactivité exceptionnelle de l’Assurance maladie qui a créé des brigades de recherche des cas contact, etc.

La recherche des cas contact pour casser les chaînes de contamination ne vous semble néanmoins pas optimale. Qu’est-ce qui a péché?
D’abord, le nombre trop important de nouveaux cas quotidien. À plus de 20.000 par jour, la mission est impossible. L’idéal serait d’arriver à 5.000 ou moins. La faiblesse de l’épidémiologie de terrain est aussi en cause. Pour réaliser des investigations autour d’un cluster, il faut de fins limiers habitués à gérer des épidémies. Au plus près des gens, ils remontent les chaînes de contamination, déclenchent des opérations de dépistage ciblées. Les enquêteurs par téléphone de l’Assurance maladie ne sont pas armés pour faire ce travail de détective ; les spécialistes des agences régionales de santé sont trop peu nombreux.

Le ministère de la Santé a-t‑il été à la hauteur de la tâche?
Ce ministère a été privé de nombreuses forces au cours de la dernière décennie au moins. Certains points d’organisation ont été défaillants : inflation des cellules de crise aux missions parfois floues, manque d’intelligence collective, coupure avec les agences sanitaires. L’hyperadministration et la bureaucratisation ont ralenti la gestion de la crise. Tout comme le manque de moyens humains. Le ministère était à l’os ; il a fait face. Les meilleures volontés ont dû gérer la crise le nez dans le guidon. Il faut doter ce ministère des meilleurs experts et leur permettre de penser au long terme.

Les agences régionales de santé ont beaucoup été critiquées ; vous partagez ces doutes?
Comme partout au sein des agences et du ministère de la Santé, l’engagement des équipes a été total, jour et nuit, week-end compris, mais nous estimons qu’il faut augmenter leur capacité de réaction en cas de crise en leur donnant plus de moyens, en les transformant. Les ARS aussi doivent pouvoir recruter les meilleurs et être renforcées à l’échelle des départements pour une gestion main dans la main avec les préfets. C’est une des clés pour doter la France d’une santé publique digne de ce nom.

Economie, politique, société: les plus lus

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Les cryptomonnaies visées par le Trésor américain

Les cryptomonnaies visées par le Trésor américain

Le Trésor américain envisage des mesures pour réguler notamment la spéculation sur les cryptomonnaies. Le Trésor américain veut d’obliger les intermédiaires financiers et les particuliers de rendre compte à l’Internal Revenue Service (IRS) de tout transfert de cryptomonnaie d’un montant égal ou supérieur à 10.000 dollars.

Le fisc américain prive ainsi cette forme de paiement d’un avantage par rapport aux monnaies ordinaires. Lorsque la régulation entrera en vigueur, employer le bitcoin, l’ethereum ou le litecoin, ne permettra plus de cacher des transferts d’actifs.

Vaccins Covid-19: Pfizer et AstraZeneca efficaces contre le variant indien

Vaccins Covid-19: Pfizer et AstraZeneca efficaces contre le variant indien

Les vaccins de Pfizer/BioNTech et d’AstraZeneca/Oxford se révèlent presque aussi efficaces contre le variant indien du coronavirus que contre le variant anglais, a indiqué samedi une étude des autorités de santé en Angleterre, Public Health England (PHE).Selon l’étude de PHE, qui a été menée entre le 5 avril et le 16 mai, le vaccin Pfizer/BioNTech était efficace à 88% contre la maladie symptomatique du variant indien deux semaines après la deuxième dose, comparé à 93% d’efficacité contre le variant anglais. Sur la même période, le sérum d’AstraZeneca est efficace à 60%, contre 66% contre le variant anglais qui avait été détecté dans le Kent.

«La police sans justice c’est le totalitarisme»….ou l’anarchie !

«La police sans justice c’est le totalitarisme»….ou l’anarchie!

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a défendu la justice face aux accusations de laxisme. Il a notamment déclaré : «La police sans la justice, c’est le totalitarisme; la justice sans la police, c’est l’impuissance ».

 

Mais il aurait pu dire la justice sans la police c’est l’anarchie ; un mot plus adapté pour qualifier nombre de ghettos hors la république et ses règles. Pour preuve 60 à 70 % des peines de prison prononcées ne sont pas effectuées. Et ce ne sont pas les chiffres avancés par le Garde des Sceaux qui contredisent  la gravité de l’insécurité en France. Le garde des Sceaux a en effet rappelé une partie du bilan chiffré de la réponse pénale qu’il avait déjà déroulé mardi devant les députés: «en 2019, 132.000 peines d’emprisonnement ferme ont été prononcées, contre 120.000 en 2015»

 

Le ministre de la justice s’oppose aussi aux peines plancher.

Covid: un variant bordelais ?

Covid: un variant bordelais ? 

Un variant exceptionnellement rare provenant de la souche anglaise a touché un quartier à Bordeaux. Une opération massive de dépistage et de vaccination va concerner tout le quartier.

 «On travaille avec le ministère (de la Santé, ndlr) pour obtenir des doses supplémentaires afin de lancer cette vaccination anticipée sans conditions» dès que possible, à dit le professeur Dehail., l’idée étant ensuite de l’élargir «à la ville et à la métropole». «Il s’agit d’un variant déjà identifié au niveau national mais très rare jusqu’à présent, a-t-il précisé. C’est un ‘Variant of concern’ (VoC), soit préoccupant, comme par exemple les variants anglais et indien. Sa souche est anglaise mais avec une mutation. Il est connu, il a aussi été vu en Île-de-France.» «Mais il s’était très peu exprimé jusqu’à présent tant au niveau national qu’au niveau international. A priori, il n’y avait encore jamais eu de cluster comme ça dans la population générale», a ajouté le professeur Dehail.

 

Le cluster s’élève à au moins 46 personnes, sans compter le retour des résultats de la première journée du dépistage massif lancé vendredi. Aucun de ces cas positifs n’a été vacciné et «aucun n’a été hospitalisé, ils ont les symptômes habituels ou pas de symptômes», d’après le directeur médical de l’ARS. «Nous n’avons pas de raison de penser que ces cas seront plus graves et que ce variant est résistant aux vaccins à ARN messager» de Pfizer et Moderna, a-t-il commenté. «Nous ne sommes pas inquiets et la population n’a pas de raison de l’être mais c’est l’occasion de rappeler que le virus circule toujours et qu’il ne faut pas considérer la levée des restrictions comme un retour à la vie d’avant sans limites», a-t-il mis en garde.

 

A ce stade, cinq variants sont classés comme «variants préoccupants» en France, selon l’agence sanitaire: les variants anglais, sud-africain, brésilien, indien (qui vient de rejoindre cette liste selon le point diffusé vendredi) et celui détecté à Bordeaux (comptabilisé avec un autre, quasi-similaire, appelé VOC 20I/484K).

Protection vaccins Covid : les anticorps persistent: pendant 13 moi

Protection vaccins Covid : les anticorps persistent: pendant 13 mois

 

Une étude du CHU de Strasbourg souligne que la vaccination, même à dose unique, «renforce la protection contre les variants.» .  Les anticorps dirigés contre la protéine spike du virus du Covid-19 persistent «jusqu’à 13 mois après l’infection», selon une étude du CHU de Strasbourg dévoilée jeudi 20 mai, qui n’a pas encore été publiée dans une revue scientifique.

 

Une étude italienne publiée début mai avait annoncé que les anticorps neutralisant le Covid-19 restaient dans le sang pendant au moins huit mois après une infection. L’étude strasbourgeoise, conduite notamment par la biologiste Floriane Gallais et pilotée par la professeure Samira Fafi-Kremer, a suivi pendant plus d’un an 1309 personnes, dont 393 avaient déjà contracté le Covid-19.

 

«Occupez-vous de vos enfants !» : La mère de la jeune fille tuée par un adolescent

«Occupez-vous de vos enfants !» : La mère de la jeune fille tuée par un adolescent

Marjorie, la jeune fille tuée d’un coup de couteau et son agresseur s’étaient donné rendez-vous au pied de l’un des immeubles de la cité à la suite «d’échanges véhéments» sur un groupe Snapchat au sujet de la petite sœur de la victime. C’est là que le jeune garçon l’a tuée d’un coup de couteau «en plein cœur».

 

Odile, la mère, a fait preuve d’une dignité remarquable en déclarant :

. «Aimons-nous les uns les autres» avant de se lancer dans un vibrant plaidoyer en faveur de l’éducation : «Je m’adresse tout particulièrement aux parents. Aimez vos enfants, parlez avec vos enfants, aimez-les, dansez avec eux. Je dansais avec Marjorie. Faites des réunions avec vos enfants, discutez avec eux, cherchez à savoir ce qu’ils font dans la vie, soyez auprès d’eux, embrassez-les, dites-leur que vous les aimez, car cette parole je n’ai pas eu le temps de la dire à Marjorie une dernière fois. Là où elle est je pense qu’elle m’entend. Marjorie, je t’aime.»

 

Et de prévenir : «Occupez-vous de vos enfants, ce n’est pas à la justice de s’occuper de vos enfants». «Il faut que ça change, a-t-elle poursuivi. Aujourd’hui c’est moi, hier c’en était d’autres, demain à qui le tour ? Posez-vous la question : le prochain sur la liste, qui ? (…) Tant que vous pouvez dire à vos enfants que vous les aimez, dites-le, n’ayez pas peur de le dire, parce qu’ils peuvent ne jamais rentrer le soir».

 

Des risques de guerre d’ici 2030 (Général Lecointre)

Des risques de guerre d’ici 2030 (Général Lecointre)

 

 

Dans le Figaro le général. Chef d’État major fait l’hypothèse que des conflits de niveau supérieur risquent de se produire d’ici 2030. Un pronostic probable compte tenu des tensions géopolitiques dans nombre de régions du monde. Le général insiste sur le risque provenant du monde arabe au musulman.

 

Pour autant, le général n’attire pas les conséquences sur l’évolution de l’armée. En effet, les conflits seront caractérisés par de véritables guerres mais aussi par le développement du terrorisme. Ne  compter que sur une armée technologique sera largement insuffisant pour battre ce terrorisme. Preuve en est par exemple en Israël.

 

La question du service militaire obligatoire devrait ce reposer car il faudra bien davantage de militaires pour lutter en France comme à l’étranger contre le terrorisme. Pour preuve, les insuffisances de la force Barkhane qui doit combattre un ennemi avec 5000 hommes sur un territoire cinq fois grand comme la France. Autre exemple la participation encore de 7000 soldats de l’armée à l’opération sentinelle. L’un des problèmes c’est que le corporatisme militaire freine aussi le retour du service militaire obligatoire.

 

Interview dans le Figaro

 

François LECOINTRE.-

 

Les tensions seront encore plus fortes qu’aujourd’hui avec des risques de dérapages supérieurs. À la fin de la guerre froide, certains ont cru naïvement à la «fin de l’histoire» et qu’il n’y aurait plus de conflits majeurs. Mais il y avait déjà là les germes d’une frustration interne d’une partie des pays en développement, et en particulier du monde arabo-musulman. Elle s’est aussi exprimée contre un monde occidental, perçu comme dominateur et hégémonique. Cette frustration a engendré une volonté de revanche. Nous en avons vu les conséquences au début des années 2000 puis avec les attentats en France. Nous les verrons longtemps encore. Ce danger est immédiatement perceptible pour nos sociétés parce qu’il s’exprime sous la forme du terrorisme. Des acteurs régionaux fondent aussi une partie de leurs revendications sur un nationalisme exacerbé. À ces menaces s’ajoutent d’autres phénomènes en Afrique notamment. 

Covid France : baisse continue

Covid France : baisse continue

Le nombre de malades du Covid-19 dans les hôpitaux français est passé sous la barre des 20.000, un reflux observé également pour les malades en services de réanimation, selon les données publiées samedi par Santé publique France. Les hôpitaux de l’Hexagone accueillent actuellement 19.765 malades du Covid-19, dont 468 admis ces dernières 24 heures. C’est la première fois depuis le 27 octobre dernier que ce nombre est inférieur à 20.000. Quatre-vingt-neuf personnes sont décédées de cette maladie à l’hôpital (111 selon les données publiées vendredi), portant à plus de 108.500 le bilan depuis le début de l’épidémie, début 2020.

Concernant la vaccination, le  gouvernement vise 30 millions de premières injections à la mi-juin. .

Rugby : cinquième titre pour le Stade toulousain en Champions Cup

Rugby : cinquième titre pour le Stade toulousain en Champions Cup

Gagnant contre La Rochelle à Twickenham (22-17), le Stade toulousain devient le club plus titré en Champions Cup de rugby.

 

Les  Rouge et Noir ont remporté la Champions Cup pour la cinquième fois (après 1996, 2003, 2005 et 2010), devenant le club le plus titré sur la scène européenne devant le Leinster (Irlande). Les coéquipiers d’Antoine Dupont, capitaine en l’absence de Julien Marchand (suspendu), ont ferraillé dur contre des Rochelais surpuissants qui ont fini par payer cher l’exclusion définitive de Levani Botia peu avant la demi-heure de jeu pour un plaquage sur Maxime Médard (22-17).

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