Le nouveau management dans l’industrie automobile
Pionnière du programme électrique de Renault, puis Directrice des talents de Renault et PSA, Béatrice Foucher nous partage son expérience et ses vécus comme dirigeante et comme femme de l’automobile… pour faire de DS la marque de la transition énergétique ( dans l’Opinion)
Diriger une nouvelle marque « premium », sur un marché dominé par la concurrence internationale, dans un groupe en pleine transformation : le défi a immédiatement attiré Béatrice Foucher. La Directrice Générale de DS Automobiles compte bien imposer la marque française comme une référence mêlant audace et maîtrise technologique, pour l’asseoir durablement sur le segment de la voiture électrifiée haut de gamme. Elle est l’invitée du huitième épisode d’Open Mic, un podcast qui va à la rencontre de Forward Looking Leaders, ces dirigeants visionnaires qui questionnent le statu quo et font évoluer les règles du jeu pour le bien commun, présenté par l’Opinion et Beyond Associés.
Extraits :
« On entend dans les médias de ci de là que les Français se sont cassé les dents sur le premium, sur des voitures chères avec des ingrédients exceptionnels, que ce soit des ingrédients techniques ou des ingrédients de qualité de vie. Rien n’est inéluctable. Je ne vois pas pourquoi une marque française ne saurait pas avoir du succès à ce niveau-là, à ce niveau de prix et pour créer un niveau de satisfaction pour les clients. Donc non, on y va. »
« Ce qui est intéressant, c’est qu’on a une collaboration avec des des métiers d’art. D’ailleurs, on est en train de lancer un appel à création auprès d’un certain nombre d’artistes. On va bientôt pouvoir communiquer là dessus. Et puis, à un moment donné, on va élire le meilleur artiste qui aura collaboré avec nous et on va chercher un certain nombre d’ingrédients du savoir faire français. Que ce soit dans les montres, dans les cuirs, dans la confection d’autres matériaux et on les met dans la voiture. »
Cet élan a été un peu freiné par la crise de la Covid. Comment avez-vous géré cette crise ?
« On a d’abord appris que lorsqu’on a une marque à la notiriété naissante, on doit sans cesse communiquer de façon diversifiée, avec des choses un peu nouvelles. On a aussi appris qu’on étaient forts parce qu’on étaient soudés et qu’on avait une vision. »
« Néanmoins cette crise nous a secoué. On a appris à travailler en digital même si on fabrique toujours à la main. On a été entrechoqués par deux choses : une exognèse, la réglementation, notamment sur l’électrique et une semi endogène, qui est l’arrivée très accélérée de la connectivité dans l’automobile. »
« Il est clair que sur l’électriqur, le marché européen, et demain les marchés américain et chinois, sont drivés par la réglementation. Ce qu’on demande aujourd’hui à l’industrie automobile est incroyable, cela fait plus de 100 que l’on roule avec de l’énergie fossile. Aller vers l’électrique, c’est ne pas en revenir. »
Piloter en période d’accélération technologique impressionnante, qu’est-ce que ça change ?
« On passe d’un pilotage dynamique et exigeant à un management de rupture. On parle d’une temporalité quasiment à la journée au sein de l’industrie automobile, ce qui change tout à la façon de faire, avec des décisions brutales comme d’arrêter des moteurs thermiques quasiment du jour au lendemain. »
« Les gens se rendent compte et comprennent que l’on ne peut plus rester assis sur la même branche. Ils ont le sentiment qu’on leur demande de scier la branche sur laquelle ils sont assis, mais on leur dit qu’ils ne sont justement plus assis dessus. Ce qui est assez intéressant en termes de management. »
Pourquoi ce choix de passer du top management à une direction talents ?
« C’est la seule partie de ma carrière qui n’était pas réfléhcie. A un moment donné, j’ai bien aimé m’occuper de manager, d’accompagner. A un moment j’ai voulu travailler sur la valeur intrinsèque d’une boîte : les gens. J’ai suivi mon instinct et c’est vraiment une expérience merveilleuse. »
« J’en retire qu’il faut réellement accompagner le développement des gens. Il y a toujours une place, l’intérieur comme à l’extrérieur de l’entreprise, pour une personne. J’ai aussi adoré construire un programme de développement exclusivement réservé aux femmes. »
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