Menace des institutions des handicapés ?
Dans une tribune au « Monde », les membres de deux collectifs de professionnels et de parents s’alarment de la réforme Sérafin-ph qui menace les institutions médico-sociales pour enfants, jeunes et adultes handicapés au profit de « plates-formes de service ».
C’est pourquoi les autorités commencent à fermer ces équipements pour y substituer des « plates-formes de services » délivrant des indications de soins en regard de besoins identifiés, sans institution, sans collectif, sans salariés. C’est oublier que les institutions médico-sociales pour enfants, jeunes et adultes handicapés, très souvent créées à l’initiative de parents, ont été d’emblée conçues comme des lieux de vie essentiels pour permettre l’accompagnement et les soins personnalisés.
45 000 places manquantes en institutions
Les « plates-formes de services » proposent des « parcours », dont le financement repose sur Sérafin-ph (Services et établissements : réforme pour une adéquation des financements aux parcours des personnes handicapées) : un diagnostic des « besoins » de la personne handicapée est réalisé, auxquels on fait correspondre une prescription de services, à assurer par des professionnels le plus souvent sous statut d’autoentrepreneurs.
Dans la mesure où nombre de besoins essentiels, comme la stabilité d’un cadre de vie au milieu de camarades ou une prise en charge globale, ne sont pas pris en compte dans les évaluations initiales, ce dispositif est beaucoup moins onéreux. Sérafin-ph n’est qu’une variante de la tarification à l’activité (T2A), dont les effets à l’hôpital sont dénoncés de toutes parts, et plus encore depuis la pandémie.
Alors qu’on évalue à 45 000 les places manquantes en institutions, proposer des « parcours » hors-sol, dont la famille sera finalement le seul garant, n’est rien d’autre qu’une régression de la politique solidaire du handicap, une mystification. L’inclusion fonctionne comme un mantra, sans aucun débat sur l’évolution en cours du secteur médico-social.
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