Pour l’organisation d’Etats généraux de l’automobile

Pour l’organisation d’Etats généraux de l’automobile 

 

Le syndicaliste Stéphane Destugues et l’économiste Alain Grandjean appellent, dans une tribune au « Monde », à ne pas laisser à « un petit cercle de décideurs » le soin de décider la transition de toute une industrie vers la mobilité électrique

 

Tribune. 

Nouvelles voitures tricolores made in China, délocalisations de la fabrication de moteurs ou de véhicules hybrides, menaces sur les fonderies ou encore sur le dernier fabricant de jantes alu en France… Les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le secteur automobile et le dialogue social trop souvent malmené ne laisse aucune prise pour faire émerger les projets alternatifs.

Les quelques bonnes nouvelles, pour l’automobile et la production de batteries, se comptent sur les doigts d’une main. Elles ne suffisent pas à compenser la menace : selon l’Observatoire de la métallurgie, 100 000 emplois pourraient disparaître dans les quinze ans à venir. C’est tout un pays qui, avec impuissance et malgré les milliards investis dans le plan de relance, voit un de ses piliers industriels larguer les amarres.


A qui la faute ? Le virage vers l’électrique, la fin programmée du moteur diesel et essence, soutenus par les normes européennes, ont bon dos. Soyons honnêtes, la crise de l’industrie automobile française n’a pas attendu le véhicule électrique. Depuis dix ans, la filière française a déjà perdu la moitié de ses effectifs, non pas sous l’effet des normes environnementales, mais bien du fait du désinvestissement dans l’appareil productif et des stratégies des donneurs d’ordre, constructeurs et équipementiers, qui désertent le territoire national.

Faire émerger une filière batterie intégrée

En Europe, seule la France a connu, depuis le début des années 2000, un tel mouvement de délocalisation de la valeur ajoutée de sa production automobile. La possible division par deux des emplois dans les quinze ans à venir ne sera que le prolongement de l’histoire, si, une fois de plus, on se contente de pointer du doigt les normes et la fin des ventes de véhicules polluants.

La première urgence est de ne plus considérer l’emploi comme une variable d’ajustement de stratégies de court terme. Les salariés doivent pouvoir anticiper et négocier les choix opérés et bénéficier d’un accompagnement dans leur parcours de vie. Dialogue et accompagnement sont de la responsabilité du gouvernement et des constructeurs dans les dix ans à venir.

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