Crise sanitaire et résilience de l’économie

Crise sanitaire et résilience de l’économie 

 

Pour Eric Albert, Correspondant du monde à Londres, si  la casse sociale est réelle dans certains secteurs et auprès de nombreux travailleurs précaires, l’impact économique de l’épidémie de Covid-19 est bien moins violent que prévu il y a un an, analyse Eric Albert, correspondant du « Monde » à Londres, dans sa chronique.

 

Chronique.

De son propre aveu, Gilles Moëc est plutôt du genre pessimiste. Le travail de l’économiste en chef d’Axa est de scruter les nuages à l’horizon et de déceler les signes avant-coureurs de possibles crises, ce qui ne prête guère à un optimisme débridé. Et, pourtant, mi-mars, un an après le début de la pandémie de Covid-19, il faisait un constat plutôt positif : « Le système a tenu. » Contrairement aux prévisions les plus sombres du printemps 2020, l’économie a résisté, le chômage n’a pas explosé et les entreprises n’ont pas connu une grande vague de faillites. Quant à la crise sur les marchés financiers, « elle a duré trois semaines », rappelle-t-il.


Il ne s’agit pas de mettre la tête dans le sable. Les restaurateurs, les gérants de boîte de nuit ou encore les employés du secteur touristique risquent de ne pas apprécier une dose d’optimisme en pleine troisième vague. La casse sociale est réelle, en particulier chez les plus précaires, qui travaillent majoritairement dans les secteurs les plus touchés par la crise. Un peu partout en Europe, les banques alimentaires ont connu une recrudescence des demandes.


Le choc est pourtant bien plus faible que ne semblent l’indiquer les statistiques économiques. En 2020, le PIB de la zone euro a chuté de 6,6 %, celui de la France de 8,1 %, celui de l’Espagne de 10,8 %. Du jamais-vu. Dans le même temps, le chômage n’est passé que de 7,3 % à 8,3 % en un an dans la zone euro. Les mesures de chômage partiel ont joué leur rôle d’amortisseur. Contrairement à ce qui était craint au début de la pandémie, cette augmentation limitée du chômage ne vient pas d’une population qui aurait renoncé à chercher un emploi, sortant des statistiques : le taux d’inactivité est resté stable, autour de 26,6 % en zone euro.

L’intervention tous azimuts des banques centrales et des gouvernements a fonctionné. L’économie a été artificiellement maintenue en vie, à coups de milliers de milliards d’euros, venant essentiellement de la planche à billets, qui a tourné comme jamais. Ce constat est important parce qu’il comporte des leçons pour la reprise, quand les restrictions sanitaires seront progressivement retirées. Dans la mesure où le tissu économique n’a pas été complètement détruit, le rebond pourrait être très fort.


On l’a noté au troisième trimestre 2020, quand la reprise de la consommation a surpris positivement. On le constate de nouveau aux Etats-Unis, en avance sur l’Europe en termes de vaccination, où la croissance semble repartie de plus belle.

0 Réponses à “Crise sanitaire et résilience de l’économie”


  • Aucun commentaire

Laisser un Commentaire




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol