Abeille et agriculture : une conciliation possible

Abeille et agriculture : une conciliation possible

Le plan pollinisateur annoncé par le gouvernement doit avant tout consolider la collaboration entre agriculteurs et apiculteurs, plutôt que de nous focaliser sur l’interdiction de certains produits de traitement que nos voisins européens continueront à utiliser, estiment Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Eric Lelong président de l’interprofession apicole Interapi, dans une tribune au « Monde ».

Tribune.

 

A force de les opposer, on en vient à oublier que les activités agricoles et apicoles sont non seulement complémentaires, mais interdépendantes. Les cultures et les aménagements mellifères (jachères, haies) des champs agricoles permettent à l’apiculteur de garantir à ses abeilles une alimentation variée toute l’année.

On l’ignore trop souvent, mais les périodes de disette des abeilles sont fréquentes entre les floraisons de grandes cultures (colza, tournesol…), notamment en fin de printemps et d’été. Elles se sont d’ailleurs accentuées avec le changement climatique, qui a des conséquences à la fois sur la ressource alimentaire, la santé des colonies et leur synchronisation avec les floraisons. C’est pourquoi les agriculteurs sont source de solutions pour les pollinisateurs.

L’agriculteur est lui dépendant de la bonne pollinisation de ses cultures pour assurer sa production, tant en quantité qu’en qualité, de colza, d’arbres fruitiers, de melon, de semences…

 

En France, c’est 70 % des six mille espèces de plantes recensées, sauvages et cultivées, qui sont pollinisées par les insectes. Sans ces pollinisateurs, c’est notre souveraineté agricole et donc alimentaire qui est remise en cause. Protéger et développer cette diversité d’espèces constitue donc un enjeu fort pour tous. 

Pour qu’elle soit fructueuse, cette complémentarité repose sur une cohabitation en bonne intelligence.

Dans nos territoires, les apiculteurs et les agriculteurs s’y emploient au travers d’une multitude d’initiatives, loin des idées reçues. Ils veillent, ensemble, à favoriser une meilleure coopération, car c’est avant tout une question de volonté, de formation, d’information et d’adaptation : renforcement des échanges entre parties prenantes sur les pratiques et contraintes de chacun, de manière à engager des actions préventives de protection des ruches, adaptation des pratiques agricoles pour favoriser la présence de pollinisateurs.

 

Des solutions constructives et partagées naissent ainsi, par exemple en privilégiant des traitements de protection des plantes adaptés aux spécificités mellifères, en adaptant les calendriers de traitement et les dates de semis, en pratiquant la fauche tardive, afin de renforcer et de diversifier les ressources mellifères entre deux cultures… 

Miser uniquement sur un renforcement du volet réglementaire reviendrait à entraver une dynamique pourtant déjà engagée dans nombre de territoires

Ces démarches concertées ont prouvé leur efficacité. C’est pourquoi nous insistons pour que le futur plan pollinisateurs proposé par le gouvernement consolide ce dialogue et permette aux agriculteurs et aux apiculteurs d’accroître ce travail en bonne intelligence. Miser uniquement sur un renforcement du volet réglementaire reviendrait à entraver une dynamique pourtant déjà engagée dans nombre de territoires.

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