Le fantasme de la ville numérisée !

Un plaidoyer pour la métropolisolation et le fantasme de la numérisation comme projet de civilisation urbaine

par David Lacombled président de la Villa numéris

Alors que des périodes plus ou moins confinées imposent, depuis plus d’an, à rester près de chez soi, les habitants des villes redécouvrent leur environnement. De nombreux parisiens en partagent actuellement des photos en l’assortissant d’un hashtag #saccageaparis sur les réseaux sociaux. Au point d’apparaître comme « un frein au destin national d’Anne Hidalgo ». Dès lors, il serait en effet difficile de promettre « ce que j’ai fait pour la capitale, je le ferai pour la France ».

Nous avons déjà regretté ici être dans un pays, la France, où la propreté est l’affaire de personne. Là où c’est l’affaire de tous chez la plupart de nos voisins. Détourner le regard ne suffit pas à régler les problèmes. La technologie pourrait être d’un grand secours à l’affirmation d’une volonté politique.

Bien-être. L’ambition d’amener la nature en centre urbain a succédé à l’utopie de construire des villes à la campagne. Dans un contexte d’inexorable métropolisation, elle reflète l’aspiration des citoyens à une meilleure qualité de vie, d’une écologie de soi-même et de son environnement.

Comme le relèvent Eric Verdeil et l’atelier de cartographie de Sciences Po dans leur Atlas des mondes urbains, « par leur concentration d’activités et de rejets domestiques et industriels, les villes sont des sites majeurs d’une pollution de l’atmosphère, de l’eau et des sols qui pèsent lourdement sur la santé de leurs habitants ​». C’est dire s’il est urgent d’y prêter attention.

Pour Carlos Moreno, auteur du très remarqué Droit de Cité, de la ville-monde à la ville du quart d’heure, « ​le monde n’évolue pas en douceur, il bascule d’une culture étatique, selon les sources idéologiques du XIXe siècle, vers une culture du XXIe siècle, urbaine, servicielle, numérique et ubiquitaire, sur laquelle il faut construire d’autres repères ​».

Promesse. L’annonce d’un accord entre Veolia et Suez porte la promesse d’un champion tricolore de la transition écologique. Bien que numéro 1 et numéro 2 mondiaux, la part de marché mondiale reste relativement faible tant le marché est morcelé. Alors que le recours à la technologie et à l’exploitation des données s’accroît, l’effet de taille pourrait s’avérer important.

Charge aux acteurs privés et publics d’œuvrer ensemble pour proposer un nouveau contrat de vie urbaine

Aujourd’hui, la collecte et le tri des déchets ménagers, le ramassage des encombrants et le nettoyage de la voirie, le traitement et la distribution de l’eau sont optimisés à la faveur d’une gestion toujours plus automatisée. Charge aux acteurs privés et publics d’œuvrer ensemble pour proposer un nouveau contrat de vie urbaine.

Ainsi, une métropole comme Dijon a créé un poste de commandement unique pour optimiser et mutualiser les équipements urbains, OnDijon, avec pour ambition d’améliorer le quotidien des habitants tout en maîtrisant les coûts. Les entreprises et les collectivités y coopèrent. Les citoyens interagissent. Les informations sont accessibles.

Dans notre monde numérisé, les données ouvertes permettent en outre de se mesurer et de se comparer. C’est bien sur une mine de données disponibles que l’association Villes et villages où il fait bon vivre établit son palmarès annuel de près de 35 000 communes françaises, dont l’édition 2021 vient d’être révélée, croisant des critères objectifs – plus de 180 – provenant principalement de l’INSEE et d’organismes publics officiels.

Pour être toujours plus attractives, les communes doivent faire montre de leur capacité à maîtriser les technologies pour toujours mieux répondre aux exigences de leurs habitants.

David Lacombled est président de la Villa numéris

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