Suppression de l’ENA : un coup politique
La suppression de l’ENA est évidemment un coût plus politique dans la mesure où il ne fera que changer de nom pour s’appeler institut du service public.
En fait, les modes de recrutement, le contenu de l’enseignement et le rôle des diplômés ne changeront guère. De toute manière ,on sait depuis longtemps que l’ENA ne sert pas à grand-chose en tout cas du point de vue de l’intérêt général.. Sa caractéristique, c’est sa difficulté à y entrer. Ensuite on ne fait que prolonger les inutiles enseignements de Sciences-po. Comme si la politique était une science alors qu’elle n’est que l’expression de la démocratie et doit donc être représentative de la sociologie. Ce qui est loin d’être le cas puisque l’ENA, demain l’institut du service public, n’est qu’une sorte de mafia ; les élèves valorisent leur carnet d’adresses pour influencer les décisions de l’État. Pour preuve, ils ont complètement noyauté l’administration bien sûr mais aussi les partis politiques et l’économie. Et leur dynamique repose surtout sur le renvoi d’ascenseur.
Les énarques se servent de l’administration pour leur propre promotion et celle des lobbys qui les recrutent.
Les explications de Macon ne peuvent pas convaincre, en fait il tend un coup politique : changer le nom de l’ENA pour ne pas engager la réforme plus fondamentale de l’État et surtout pour ne pas supprimer la consanguinité est narcissique entre la sphère politique, administrative et économique. «Nous devons changer radicalement la façon dont nous recrutons … et bâtir les cheminements de carrière de nos fonctionnaires», a déclaré Macron aux hauts responsables de la fonction publique.
L’ENA, basée à Strasbourg, a été fondée en 1945 par Charles de Gaulle pour former une élite administrative d’après-guerre issue de toutes les classes sociales.
Avec le temps, il a cependant acquis la réputation de sélectionner des étudiants des échelons sociaux supérieurs et d’être déconnecté de la réalité – une image qu’il a eu du mal à redresser.
La tendance croissante des anciens à faire des allers-retours entre les secteurs public et privé n’a fait qu’approfondir la perception publique d’un réseau de vieux garçons déconnecté.
«Nous avons renoncé à construire des carrières de manière transparente et méritocratique. Nous avons construit des refuges d’excellence qui ont continué d’attirer des étudiants à fort potentiel, parfois en brisant le destin des autres, souvent en étant injuste », a ajouté Macron.
Quatre présidents modernes et huit premiers ministres sont Enarques, comme les anciens élèves de l’école sont connus. Il en va de même pour les dirigeants du groupe télécoms Orange, de la banque Société Générale et du groupe de distribution Carrefour.
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