Monnaie: Mythe ou créature de l’Etat
La théorie monétaire moderne qui révolutionne les approches de l’Etat, de la dette publique et de l’emploi trouve un regain d’intérêt auprès des gouvernements, car elle permet de répondre à la doctrine du « quoi qu’il en coûte » liée à la crise du Covid, explique, dans une tribune au « Monde », l’économiste Jean-François Ponsot.
La théorie monétaire moderne, en anglais Modern Monetary Theory (MMT) entreprend d’interroger le rôle de l’Etat et de son financement. Elle est devenue populaire au-delà des cercles académiques en 2019 à l’occasion des primaires des élections américaines. Bernie Sanders s’en est largement inspiré pour son programme. Puis ce fut le tour de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni.
La traduction récente de deux ouvrages de vulgarisation rédigés par Stéphanie Kelton, Le Mythe du déficit (Les liens qui libèrent, 368 pages, 23,50 euros), et Pavlina Tcherneva, La Garantie d’emploi (La Découverte, 152 pages, 18 euros) est l’occasion pour les Français de découvrir ce courant théorique qui suscite débats et controverses.
Comme son nom l’indique, la théorie monétaire moderne s’intéresse d’abord à la monnaie. L’approche est originale car elle place d’emblée la monnaie au départ du raisonnement économique ; elle la réhabilite, alors que les économistes sont plutôt perturbés par la monnaie.
La MMT adopte une position à front renversé. La monnaie n’est pas nocive et elle est avant tout une créature de… l’Etat. Elle adopte une conception chartaliste de la monnaie défendue notamment par Keynes, en 1930 : la fonction première de la monnaie est celle de l’unité de compte qui doit être la seule à circuler.
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