Archive mensuelle de mars 2021

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Prix du carburant : au plus haut

Prix du carburant : au plus haut

 

En une semaine le prix de l’essence est passé de 1,37 le litre à 1,50, bref le carburant est au plus haut point pourtant la demande est en baisse de leur de 15 %.

Le baril de brent s’est apprécié de près de 25 % depuis le début de l’année. Exprimés en euros, les prix du brut importé en France ont augmenté de près de 14 % en décembre, puis encore de 10 % en janvier, selon l’Insee.

. Etant donné la remontée inattendue des cours, certains pays veulent rouvrir les vannes, mais l’Arabie saoudite se montre réticente.

En France, la consommation de carburants est remontée par rapport aux deux périodes de confinement (mars-mai et octobre-décembre) mais elle reste inférieure de 15 % à la normale, montrent les chiffres de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) pour le mois de janvier.

Justice : une micro réforme d’ Eric Dupond-Moretti

Justice : une micro réforme d’ Eric Dupond-Moretti

 

 

 

Comme souvent sur des grandes sujets politiques, la réforme avec Macron finit en eau de boudin ou avec des mesurettes. Ce sera encore le cas avec cette réforme de la justice présentée par le ministre Éric Dupond Moretti ; une loi d’ailleurs pas encore rédigée !   mais qui viserait à restaurer la confiance dans les institutions correspondantes critiquées par environ la moitié de la population.

 

Audiences filmées, suppression des crédits de réduction automatique de peine, encadrement des enquêtes préliminaires: le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti dévoile mardi, dans un entretien au Point, les grandes lignes d’un large projet de loi de réforme de la justice.

« Le but de cette loi est de restaurer la confiance de nos concitoyens dans la justice. Ce sera d’ailleurs probablement son nom: +Loi pour la confiance dans l’institution judiciaire+ », affirme Eric Dupond-Moretti.

 

Le ministre souhaite présenter son texte en Conseil des ministres « mi-avril », avant un examen au Parlement un mois plus tard, a confirmé son entourage à l’AFP.

 

Le texte est toujours « en cours de rédaction », selon cette même source.

 

Parmi les dispositions envisagées, le ministre entend « mettre un terme aux crédits de remise de peine automatique (…) mis en place au début des années 2000 dans le seul but de réguler la population pénale, sans le dire ».

 

« Ce que je veux, c’est en finir avec l’hypocrisie et remettre de la vertu dans le système: des remises de peine, oui, si elles profitent à la société, au personnel et au détenu lui-même, qui devra faire, pour en bénéficier, les efforts de réinsertion nécessaires », justifie-t-il.

Autre mesure, déjà effleurée, le garde des Sceaux souhaite « ouvrir les audiences aux caméras » pour « faire oeuvre de pédagogie » et ne plus « seulement filmer les procès pour l’Histoire ».

 

« Il ne s’agit pas de verser dans le trash, le sensationnalisme. L’idée est de prendre les citoyens qui le souhaitent par la main pour les conduire dans la salle où se déroulent les procès et leur montrer comment ça marche », souligne-t-il. Les enregistrements, autorisés par la Chancellerie, seraient ensuite diffusés « à la télévision, essentiellement ».

 

Comme annoncé lors de sa prise de fonctions en juillet, le ministre veut également encadrer l’enquête préliminaire en la limitant à « deux ans maximum, avec prolongation possible d’un an après accord motivé du procureur », et en l’ouvrant « au contradictoire ».

Eric Dupond-Moretti se défend dans Le Point de s’être « inspiré » pour cette proposition de l’enquête préliminaire controversée engagée par le parquet national financier (PNF) pour identifier, en vain, sur les relevés téléphoniques d’avocats la taupe qui avait prévenu Nicolas Sarkozy qu’il était sur écoute.

 

L’ex-président a été condamné lundi dans ce dossier à un an de prison ferme.

 

Visé par l’enquête du PNF, M. Dupond-Moretti avait, encore avocat, déposé une plainte avant de la retirer au soir de son entrée au gouvernement.

Il a ensuite, en tant que ministre, ordonné une enquête administrative contre trois magistrats du PNF. Cette décision lui vaut d’être lui-même visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts ».

Le garde des Sceaux veut par ailleurs mieux protéger le secret professionnel des avocats, en l’inscrivant dans la procédure pénale, et en ne rendant possibles les perquisitions de cabinet, les écoutes téléphoniques et l’accès aux factures téléphoniques détaillées (les « fadettes ») « que si l’avocat concerné est suspecté d’avoir commis une infraction ».

Grand défenseur de la cour d’assises, où il a arraché plus de 140 acquittements en 36 ans de carrière, l’ex-pénaliste annonce vouloir réformer cette « justice rendue par le peuple au nom du peuple français », en augmentant notamment le nombre de jurés.

Les cours d’assises sont actuellement composées en première instance de trois magistrats professionnels et de six citoyens tirés au sort. « Je souhaite revenir à un système où une majorité de jurés sera à nouveau nécessaire pour entrer en voie de condamnation » et ainsi « en aucun cas se retrouver sous influence » des magistrats, explique Eric Dupond-Moretti.

Elections Ile-de-France : Valérie Pécresse nettement en tête ?

Elections Ile-de-France : Valérie Pécresse nettement en tête ?

Selon le sondage qu’elle a commandé à l’Ifop* pour son mouvement Libres ! – et dont le JDD dévoile les résultats –, la présidente sortante de la Région Île-de-France fait largement la course en tête, loin devant tous ses challengers. Créditée de 33% des intentions de vote au premier tour, la candidate de la droite (soutenue par LR et l’UDI) obtient un score plus de deux fois supérieur à celui de Jordan Bardella (15%), le représentant du Rassemblement national. Celui-ci est suivi de près par Audrey Pulvar (13%), à la tête d’une liste PS-PRG, et par Laurent Saint-Martin (13% également), le candidat LREM, épaulé par le MoDem et Agir. Puis, juste derrière, par Julien Bayou (11%), pour EELV et Génération.s, et Clémentine Autain (10%), pour LFI et le PCF. Une liste Debout la France récolterait 4% des suffrages.

A gauche, aucune liste ne bénéficie vraiment d’une dynamique qui lui permettrait de revendiquer un « vote utile ». Dispersées, elles arrivent dans un mouchoir de poche et se neutralisent.

* Enquête réalisée du 23 au 26 février auprès d’un échantillon de 1.001 Franciliens inscrits sur les listes électorales.

Un retour de l’inflation ?

Un retour de l’inflation ?

La plupart des experts écarte le risque d’un revers de main considérant que les banques centrales et y compris la banque centrale européennes seront toujours prêtes à déverser autant il le faut des liquidités à taux presque zéro pour combattre ce retour. Reste que les banques centrales ne sont pas les seuls décideurs en matière de hausse des prix. Cela dépendra aussi de l’évolution du cours de certaine matières premières et du dynamisme de la reprise. Sans parler des ajustements de parité monétaire surtout par rapport au dollar monnaie d’échange internationale dominante.

Cette inflation pourrait être alimentée par la croissance des demandes de pays asiatiques et des États-Unis. Dans ce dernier pays, un immense plan de près de 2000 milliards devrait contribuer à la relance. En même temps, les prix devraient être tirés vers le haut. Pour l’Europe, la vraie reprise n’est pas au rendez-vous avec une crise sanitaire toujours grave. Pourtant les prix sont aussi sur une tendance haussière (exemple carburant au plus haut). En janvier, l’inflation a bondi à 0,9% sur un an dans la zone euro, contre -0,3% en décembre, tirée par les prix des services ou des biens industriels dans le sillage de l’augmentation des cours des matières premières.

Après avoir fortement baissé en 2020, l’inflation devrait continuer de repartir cette année, dans la foulée de la reprise économique espérée avec la levée progressive des restrictions d’activité face à l’épidémie.

Et elle est de nouveau surveillée comme le lait sur le feu. Un mouvement qui vient des Etats-Unis, où elle atteignait 1,4% l’an dernier et où les investisseurs s’attendent à la voir grimper en conséquence du gigantesque plan de relance à 1.900 milliards de dollars annoncé par Joe Biden.

Cela s’est reflété par une augmentation des taux d’intérêts sur les bons du Trésor américain à 10 ans, et dans la foulée de ceux des emprunts d’Etats de la zone euro. Jeudi, le taux d’emprunt à 10 ans de la France est même redevenu positif, après des mois en territoire négatif.

Crainte de hausse des taux ?

Crainte de hausse des taux ?

 

La banque centrale européenne est face à un dilemme : encourager une certaine inflation pour faciliter la reprise et en même temps éviter une flambée inflationniste qui pourrait tuer la croissance. La marge est étroite mais la banque centrale à travers les propos de Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque Centrale européenne, affirme qu’elle utilisera les moyens nécessaires pour contrôler la hausse des taux.

Le problème c’est que les banques centrales ne sont pas les seuls à décider de l’inflation et que par exemple la hausse des matières premières pourrait contaminer la production et les prix des biens de consommation.

L’institution de Francfort « ne doit pas hésiter » à utiliser l’intégralité de l’enveloppe de sa principale arme anti-crise, le programme d’achat d’urgence face à la pandémie (PEPP), soit 1.850 milliards d’euros, a encore suggéré M. Panetta.

La présidente de l’institut monétaire, Christine Lagarde, et d’autres membres du directoire, ont déjà signalé ces derniers jours qu’ils ne resteraient pas les bras croisés si les rendements obligataires devaient grimper de manière incontrôlable.

A quelques jours de la prochaine réunion devant décider de la politique monétaire en zone euro, le 11 mars, M. Panetta évoque désormais clairement la possibilité d’un « engagement ferme à contrôler » la courbe des taux.

L’objectif: « préserver des conditions de financement favorables pour soutenir la reprise » économique européenne et la hausse de l’inflation à un niveau proche mais inférieur à 2%, objectif de la BCE pour sa politique monétaire.

 

Le rendement du Bund à 10 ans a récemment atteint des niveaux légèrement supérieurs à -0,25%, au plus haut depuis mars 2020, alors que le rendement obligataire américain à dix ans évolue autour de 1,50% après une remontée galopante.

La hausse des matières premières prélude à une plus large inflation ?

La hausse des matières premières prélude à une plus large inflation ?

 

 

La hausse des coûts de production découle surtout de l’augmentation du prix des matières premières. Les matières premières dont  la hausse évolue entre plus 10 et 40 %. Le cuivre, lui s’envole et voit son prix doubler. Nécessairement,  cette hausse des coûts de production devra se faire sentir sur les prix industriels et les prix des biens manufacturiers.

L’indice FIM Mecastar de la fédération a ainsi enregistré des augmentations de 10% à 40% sur la période septembre-décembre 2020 pour plusieurs matières premières comme l’aluminium, le bronze en lingot, le fil de cuivre, le laiton en lingot…

Cela s’explique entre autres par la forte reprise économique au cours du second semestre, notamment dans l’industrie et le bâtiment, ainsi que par la demande asiatique et en particulier chinoise très soutenue, alors que les producteurs avaient réduit leur production pour s’adapter à une demande en berne au moment des confinements.

Les utilisateurs de plastiques sont dans la même situation avec un « phénomène de raréfaction, de pénurie [qui] provoque une forte hausse des prix », constate Jean Martin, délégué général de Polyvia, la fédération professionnelle du secteur plasturgie et composites. En janvier, les augmentations de prix se sont établies entre 5% et 25%.  »On voit apparaître, et c’est encore plus inquiétant, des ruptures », souligne-t-il.

 

Coronavirus France : toujours haut niveau avec 23.000 nouveaux cas

Coronavirus France : toujours haut niveau avec 23.000 nouveaux cas

22.857 cas de contaminations en 24 heures et 417 décès supplémentaires dus à l’épidémie, montrent les données publiées mardi par les services du ministère de la Santé.

Les décès liés à la pandémie ont augmenté de 300 en 24 heures dans les hôpitaux et de 117 depuis vendredi dans les Ehpad, portant le total à 87.220 morts depuis le début de l’épidémie dans le pays.

Le ministère de la Santé indique que 3.586 cas graves de COVID-19 sont actuellement traités en réanimation, soit 42 cas de plus que la veille. Le nombre total de personnes hospitalisées en raison du COVID-19 a en revanche baissé de 167 à 25.263.

Réforme assurance-chômage : une réforme très politique

Réforme assurance-chômage : une réforme très politique

 

Finalement , la réforme de l’assurance-chômage a surtout une vocation politique. Elle vise à montrer que la volonté réformatrice du chef de l’État s. Pourtant l’enjeu financier avancé est assez secondaire au regard de la situation budgétaire globale. La nouvelle réforme va priver 800 000 chômeurs de l’ancienne indemnisation. Ils perdront 20 % en moyenne. Les bénéfices pour l’État qui en faite gère maintenant de fêtes assurance-chômage seront inférieur à 1 milliard. Une goutte d’eau dans la mer de l’endettement français. Une réforme en outre assez inopportune dans un contexte de crise économique grave y compris en 2021 puisque pratiquement on ne prévoit plus de croissance pour l’année en cours. Certes il y a eu quelques  assouplissements mais qui sont insuffisants selon les syndicats « Ce ne sont pas les règles de 2019 qui étaient encore plus dures mais c’est une réforme qui va faire beaucoup de mal. C’est un choix politique pour faire la réforme pour la cocher mais ça paraît un peu hors sol », a critiqué à l’AFP Laurent Berger (CFDT).

Reconnaissant « des désaccords de fond », Elisabeth Borne a estimé avoir « maintenu le cap de la réforme, lutter contre la précarité et réduire les inégalités de traitement entre demandeurs d’emploi », alors qu’elle était interpellée à l’Assemblée nationale par plusieurs députés de gauche dénonçant une réforme « rétrograde ».

Décidée en juillet 2019 après l’échec d’une négociation sociale très encadrée par l’exécutif, la réforme visait à réaliser de 1 à 1,3 milliard d’économies par an en durcissant les règles d’indemnisation et en luttant contre les recours excessifs aux contrats courts, le tout dans un marché de l’emploi alors dynamique.

Bitcoin : en pointe dans la guerre des monnaies

Bitcoin : en pointe dans la guerre des monnaies

 

Pour le professeur émérite à l’Université de Paris I Christian de Boissieu, il se profile une nouvelle guerre des monnaies aux enjeux éminemment politiques et elle opposera des monnaies officielles (comme l’euro numérique) aux monnaies privées (comme le Bitcoin). Tribune dans le Figaro.

 

Christian de Boissieu est Professeur émérite à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), vice-Président du Cercle des économistes, ancien Président du Conseil d’Analyse Economique.


Jusqu’à présent, la guerre des monnaies désigne surtout les dévaluations compétitives, le désir de certains pays d’améliorer leur compétitivité grâce à la sous-évaluation de leur taux de change. Se profile une nouvelle guerre des monnaies, celle qui oppose monnaies publiques (ou officielles) et monnaies privées et dont les enjeux, éminemment politiques, touchent au pouvoir, au contrôle et à la souveraineté nationale. Car, comme le disait l’économiste britannique Roy Harrod, «la monnaie est pouvoir», et pas seulement pouvoir d’achat…Le monopole public de l’émission monétaire, déjà tombé avec l’essor des banques commerciales, risque de perdre ce qui lui reste avec l’essor de monnaies privées.

Le succès du bitcoin illustre l’essor des cryptomonnaies, ces monnaies digitales d’initiative privée, aux cours instables pour beaucoup d’entre elles, et dépourvues de banques centrales à même de servir de «prêteur de dernier ressort» en cas de coup de tabac. Certes, le bitcoin et les autres cryptomonnaies ne remplissent pas toutes les fonctions d’une monnaie complète, mais elles viennent quand même concurrencer les monnaies officielles pour certains usages. L’arrivée annoncée de Facebook en 2021 avec sa monnaie Libra, récemment rebaptisée Diem, donnerait une énorme impulsion à l’essor des cryptomonnaies privées puisque le géant américain compte 2,5 milliards d’utilisateurs!

Face à la privatisation de la monnaie, qui nous ramène loin en arrière dans l’histoire, les pouvoirs publics ne sont pas en reste. Un peu partout, les banques centrales travaillent sur le lancement de monnaies digitales publiques. La BCE est totalement sur cette ligne, avec le projet d’un euro numérique évoqué à plusieurs reprises par Christine Lagarde.

Les banques centrales veulent reprendre la main face à des initiatives monétaires privées, en particulier celle de Facebook.

Pourquoi un tel engouement? Les banques centrales ne font que mettre en œuvre, chacune dans sa sphère de contrôle, les nouvelles technologies du digital qu’il s’agisse de la blockchain, de l’intelligence artificielle… Des technologies qui relèvent au départ d’initiatives privées et décentralisées, comme en témoigne le travail pionnier de S. Nakamoto en 2009 qui liait d’emblée la technologie (la blockchain) et la cryptomonnaie (en l’espèce le bitcoin). Une seconde raison est stratégique: les banques centrales veulent reprendre la main face à des initiatives monétaires privées, en particulier celle de Facebook.

Prenons l’exemple de l’euro numérique. Il sera émis par la BCE, comme le sont aujourd’hui les billets en euros, et à ce titre, comme les billets ou comme les réserves des banques commerciales auprès de la banque centrale, il représentera une créance de ceux qui le détiendront vis-à-vis de la BCE. Sous cet angle-là, essentiel, il diffère des cryptomonnaies (bitcoin, ethereum,…) qui sont des dettes pour des émetteurs privés. L’euro numérique viendrait compléter le cash, souvent sans doute se substituer pour partie à lui.

Partout, la part du cash dans le total des moyens de paiement baisse tendanciellement, sous l’effet des vagues successives d’innovations technologiques: cartes de paiement et de crédit, Internet, IA,… Je ne crois pas à la disparition du cash. Une partie des transactions courantes va continuer à se faire en cash pour des raisons d’habitude et de commodité, sans oublier que l’économie informelle, présente même dans les pays les plus avancés, fonctionne, pour des raisons faciles à comprendre, avec le cash.

L’euro numérique s’échangera à la parité 1/1 contre toutes les autres formes de l’euro, ce qui paraît évident. Il sera donc un «stable coin», tout comme le Diem est prévu comme étant un «stable coin» par rapport au dollar. Cette propriété évitera la volatilité des cours inhérente à de nombreuses cryptomonnaies qui ne sont pas ancrées sur une ou plusieurs monnaies publiques.

Le digital élargit le champ des possibles, en même temps qu’il peut se prêter à des intrusions malveillantes sous forme de cyberattaques

L’euro numérique sera non seulement une mise à jour technologique de la monnaie unique européenne. Pour tous, les entreprises et les ménages comme pour les institutions financières, il va réduire les coûts de transaction, accélérer et sécuriser les règlements. Le digital élargit le champ des possibles, en même temps qu’il peut se prêter à des intrusions malveillantes sous forme de cyberattaques.

Avec les monnaies digitales des banques centrales, l’articulation entre monnaies publiques et monnaies privées deviendra essentielle. Le bitcoin et les autres cryptomonnaies-que les banques centrales préfèrent appeler crypto-actifs car elles contestent leur caractère pleinement monétaire-sont livrées pour leur prix au jeu permanent de la loi de l’offre et de la demande. Ce qu’il faut bien appeler «la folie bitcoin», avec des prix astronomiques, l’illustre amplement en ce moment.

Par définition l’euro numérique aura, lui, la BCE comme prêteur de dernier ressort. Monnaies digitales publiques et privées seront concurrentes. Je renverrai volontiers ici aux travaux de Hayek sur la concurrence monétaire et les déterminants de celle-ci, en particulier sur ce qui fait la qualité d’une monnaie: la stabilité de sa valeur, la profondeur des marchés financiers auxquels elle est adossée et la quantité de ladite devise n’étant qu’un élément de qualité parmi d’autres.

Mais monnaies digitales publiques et privées seront aussi complémentaires. La convertibilité entre elles, dans les deux sens et avec des points de passage nombreux, sera une information cruciale pour la lutte contre l’évasion fiscale, contre le blanchiment de l’argent sale et contre le financement du terrorisme.

Vaccination : la France veut accélérer la cadence…… du discours

Vaccination : la France veut accélérer la cadence…… du discours

Il est clair que devant les critiques de plus en plus nombreuses concernant la faillite du dispositif de vaccination, le gouvernement tente de combler le vide par un flot de discours. Un jour, on annonce la vaccination possible de  telle catégorie d’âge supplémentaire, un autre jour on annonce la possibilité de se faire vacciner par telle  catégorie professionnelle médicale.

 

Tout cela ne change pas grand-chose au fait  que la France manque cruellement de doses. On répartit un peu plus la misère, c’est tout. La réalité c’est que la France a vacciné 2,5 millions de personnes en deux mois. Théoriquement pour atteindre l’objectif du gouvernement il faudrait vacciner au moins 5 millions de personnes par mois, on est loin du compte mais en mars tout ira mieux annonce le gouvernement qui promet d’avoir vacciné 9 millions de personnes les trois premiers mois de l’année.

 Devant la carence globale d’approvisionnement, la France a donc choisi de privilégier les plus fragiles en tout cas certain d’entre eux. Par exemple pour la tranche des plus de 75 ans, seulement 25 % étaient pour l’instant vaccinés. L’annonce des autres tranches d’âge vaccinables constitue davantage un effet de l’annonce qu’une réalité.

Réforme des retraites : on verra plus tard ( Elisabeth Borne)

Réforme des retraites : on verra plus tard ( Elisabeth Borne)

 

La ministre du travail, qui ne s’éloigne pas d’une iota du discours officiel présidentiel, affirme que la réforme des retraites est forcément nécessaire mais qu’on verra plus tard. Plus tard, c’est sans doute renvoyer aux calendes grecques tout cas aux calendes présidentielles car le sujet est évidemment explosif.

 

En attendant il faut déjà faire avaler la réforme de l’assurance-chômage contestée par tous les syndicats. «Aujourd’hui, la priorité c’est de gérer la crise et d’en sortir. C’est une réforme nécessaire mais elle doit se faire dans le dialogue social. Pour cela, il faut que le contexte ait évolué», déclare la ministre dans un entretien au Parisien mis en ligne ce mardi soir. «Je ne sais pas de quoi seront faits les prochains mois. On verra en fonction de l’évolution de la situation.

 

À ce stade, il n’y a pas de rencontre à ce sujet prévu dans l’agenda social», ajoute-t-elle.

Élisabeth Borne, qui a présenté ce mardi les arbitrages de l’exécutif pour adapter la réforme de l’assurance-chômage à la crise, entend mener à partir d’avril une réflexion sur la gouvernance de l’Unédic, . En clair il faut faire aussi avaler une couleuvre et passer de la gestion paritaire à une gestion étatique. Ce qui ne constitue pas vraiment une garantie de gestion .

Confinement aussi dans le Pas-de-Calais

Confinement aussi dans le Pas-de-Calais

Le week-end, le Pas-de-Calais pourrait être confiné à l’image de Nice et de Dunkerque. C’est en tout cas la proposition conjointe des élus locaux et du préfet local. Le maire d’Arras est «convaincu que Matignon va valider ces propositions», selon la Voix du Nord . D’autres mesures vont également être proposées, «avec cette exigence des élus du Pas-de-Calais de voir en parallèle concrètement la vaccination s’organiser», a expliqué au média local le maire d’Arras Frédéric Leturque. «La situation est grave. Quand on entend que le Pas-de-Calais est le deuxième département de France concernant le taux d’incidence… Si ces mesures permettent de sauver des vies, on veut bien faire l’effort mais si nous n’avons pas les vaccins en face, c’est un effort pour rien», a réagi de son côté dans la soirée Natacha Bouchart, maire LR de Calais, toujours auprès de la Voix du Nord.

Le taux d’incidence dans le Pas-de-Calais est de 402 malades pour 100.000 habitants. Avant le Pas-de-Calais, Dunkerque, Nice et leurs environs ont connu un premier week-end confinés samedi et dimanche dernier.

Pour un RSA jeune

Pour un RSA jeune

TRIBUNE

Pour Laurent Berger,Secrétaire général de la CFDT,

Pascal Brice,Président de la Fédération des acteurs de la solidarité,

Paul Mayaux,Président de la Fédération des associations générales étudiantes, la crise sanitaire risque de faire basculer des milliers de jeunes dans la grande précarité. Les mesures d’aide doivent s’inscrire dans la durée et ne laisser aucun jeune sans ressources monétaires, écrivent ces responsables d’organisations syndicales et associatives dans une tribune au « Monde ».

 

Tribune

 

Notre jeunesse est diverse mais elle a désormais en commun d’être en grande fragilité. De plus en plus de jeunes apparaissent dans les distributions alimentaires des associations. De nombreux étudiants subissent la solitude, à laquelle s’ajoute la disparition des emplois qui leur permettaient d’améliorer leurs revenus. Pour les enfants des familles qui n’ont pas pu épargner pendant cette crise s’ouvre une perspective d’amplification de ces déterminismes sociaux qui font l’une des particularités les plus inacceptables de la pauvreté.

Nous nous inquiétons aussi pour les jeunes sans emploi ni formation qui sont déjà confrontés à la pauvreté ou, étant à la limite, vont s’y trouver poussés si rien n’est fait. Ce sont des dizaines de milliers de jeunes qui peuvent basculer dans la grande précarité, voire dans la rue. Ce qu’ils vivent nous préoccupe de longue date.

Avant cette crise, plus de 10 % des jeunes étaient sans emploi, sans études, sans formation. Les taux de chômage et de pauvreté des jeunes atteignaient déjà plus de 20 % (selon l’Insee). Pour ces jeunes-là, et pour toutes celles et ceux qui risquent de les rejoindre avec cette crise, il y a urgence.

Un accompagnement dans la durée

D’importantes mesures ont été prises pour les jeunes par le gouvernement. La prise en charge du chômage partiel a permis à nombre de familles de continuer à les aider. Des mesures plus ciblées ont été les bienvenues, comme les aides en faveur des bénéficiaires de l’aide personnalisée au logement (APL) ou l’ensemble des soutiens du plan « 1 jeune, 1 solution ».

« L’extension du RSA aux moins de 25 ans est l’option la plus simple. Elle aurait le mérite de ne pas ajouter un nouveau dispositif à tous ceux qui existent déjà »

Mais cela ne suffit pas, ne suffit plus. La pauvreté des jeunes est ancienne et cette crise va produire des effets durables. Les soutiens doivent donc être présents, non pas de manière ponctuelle mais dans la durée, pour offrir une solution adaptée à chaque situation. De nombreuses solutions ont été évoquées dans le débat public. Nous n’avons pour notre part d’autre religion que celle de l’efficacité pour accompagner les jeunes dans la construction et la réalisation de leurs choix.

L’extension du revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans est l’option la plus simple. Elle aurait le mérite de ne pas ajouter un nouveau dispositif à tous ceux qui existent déjà. L’accès effectif aux droits sociaux est d’ailleurs l’un des enjeux, avec le relèvement des minima. Il serait en tout état de cause paradoxal de prendre appui sur les insuffisances du RSA pour récuser son extension aux jeunes. L’accompagnement des allocataires du RSA est insuffisant et il convient précisément que les pouvoirs publics fassent le nécessaire pour y remédier.

Islamo-gauchisme : Dérive ou curiosité ?

Islamo-gauchisme : Dérive ou curiosité ?

 

 

Dans les universités, l’arrivée de nouvelles problématiques, comme les « gender studies », les « animal studies » ou les « postcolonial studies » permet aux jeunes chercheurs de porter un regard différent sur leur discipline, constate la doctorante en langue et littérature françaises Loriane Lafont, dans une tribune au « Monde ». ( pourquoi ce recours inutile à l’anglais qui ne confère aucune pertinence supplémentaire à la contribution, bien au contraire  ? NDLR)

Tribune.

 

A en croire certains, « l’islamo-gauchisme » – terme dont la violence n’a d’égale que le vide qu’il représente – prospérerait allègrement sur les campus américains qui seraient même sa terre d’élection et de naissance. Oui, les gender studies, les animal studies et les postcolonial studies sont présentes aux Etats-Unis, au même titre que l’étude du Nouveau Testament, que celle de Pascal et de Simone Weil, sans que ces deux derniers sujets d’étude ou de plus « classiques » encore soient délaissés ou en voie de disparition.

Je crois pouvoir témoigner, de la place qui est la mienne, que la présence relativement nouvelle de ces objets d’étude dans l’offre des cours proposés aux étudiants a suscité un intérêt motivé par une saine curiosité à leurs égards.

Le constat est là : les universités américaines – les très grandes en tout cas – ont une offre de cours souvent plus large et diversifiée que ce qui est proposé en France en sciences humaines et sociales, au sens où des cours portant spécifiquement sur ces questions ont été créés, lorsque les institutions françaises préfèrent envisager la thématique du genre, de manière plus ponctuelle et transversale…

Est-ce à dire que l’on ne fait plus que des gender studies ou des postcolonial studies sur les campus américains au détriment de tout le reste ? Il me semble pouvoir dire que la réponse est non. Est-ce que ces problématiques suscitent un intérêt vivace et permettent de renouveler la recherche scientifique sur certains sujets en les abordant sous un nouvel angle ? Il me semble que la réponse est oui, et que l’introduction de ces nouveaux champs d’étude à l’université est largement bénéfique au sens où des aspects naguère éludés ou négligés sont désormais pris en considération.

Poser des questions ne devrait jamais être pris comme une menace ou un danger. L’idée que le pouvoir politique, en revanche, se mêle de venir « faire la police » chez les universitaires et parmi les chercheurs est insoutenable

Il faut arrêter d’adopter ce raisonnement binaire qui consiste à penser que, quand l’on s’intéresse à des questions de genre ou de « race » – au sens que ce mot a aux Etats-Unis –, on ne s’intéresse plus, par exemple, à des questions dites traditionnelles, au sens où elles sont travaillées depuis plus longtemps à l’université.

Sur les campus américains, on n’est pas sommé de choisir (en tout cas pas tout de suite) entre les mathématiques et la théorie littéraire, ni entre les animal studies – c’est-à-dire la manière dont sont représentés les animaux à une certaine époque et ce que cette représentation dit du rapport au monde des hommes et des femmes d’alors – et les questions religieuses.

La question environnementale hypothéquée par dans la politique étrangère de l’Europe

La question environnementale hypothéquée par dans la politique étrangère de l’Europe 

 

Cinq experts observent, dans une tribune au « Monde », que l’objectif européen de neutralité carbone pour 2050 va modifier profondément les relations de l’Union avec les pays étrangers fournisseurs d’énergie, dont certains devront céder la place à de nouveaux venus.

 

Tribune.

 

L’objectif de neutralité climatique de l’Union européenne (UE) d’ici à 2050, le « Green Deal » [« pacte vert »], n’est pas seulement un exercice révolutionnaire de modification des habitudes du continent en matière d’énergie, de consommation et de voyage. Il implique également des changements majeurs dans la politique étrangère et les relations diplomatiques de l’Europe.

Aujourd’hui, environ 70 % du bouquet énergétique de l’UE continuent de reposer sur les combustibles fossiles, tandis que les énergies renouvelables représentent moins de 15 %. Cette situation va complètement changer au cours des trente prochaines années si le Green Deal européen est couronné de succès.

Une baisse massive de la consommation de combustibles fossiles restructurera les relations de l’UE avec ses principaux fournisseurs, notamment la Russie, l’Algérie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et la Libye, dont les économies dépendent fortement des exportations d’énergie vers l’Europe. La fin de la dépendance de l’Europe à l’égard des combustibles fossiles leur porterait préjudice et pourrait même déstabiliser leurs gouvernements.

 

Comme l’Europe représente environ 20 % des importations mondiales de pétrole brut, une forte baisse de la demande européenne affecterait aussi le marché mondial du pétrole en faisant baisser les prix, ce qui nuirait même aux producteurs qui exportent relativement peu d’énergie vers l’Europe, comme l’Arabie saoudite. 

Dans une étude récente, nous avons décrit comment les effets géopolitiques du Green Deal européen se feront sentir au-delà des marchés de l’énergie (« The geopolitics of the European Green Deal », Bruegel, 2 février 2021). Les industries européennes s’inquiètent de leur compétitivité par rapport à leurs homologues étrangères, car elles devront payer des prix plus élevés pour le carbone et se conformer à des lois environnementales plus strictes.

Le Green Deal européen protégerait ces entreprises en introduisant un mécanisme dit « d’ajustement aux frontières », ou un tarif sur les biens importés basé sur leur contenu en carbone, équivalent au prix du carbone national. Une telle mesure aura inévitablement des répercussions sur les flux commerciaux et la politique mondiale.

 

Si certains pays seront désavantagés par le Green Deal européen, d’autres en bénéficieront. Une Europe plus verte devrait importer davantage de produits et d’intrants énergétiques propres. La Chine en bénéficierait, car elle domine le marché des minéraux dits de terres rares, qui sont essentiels pour les éoliennes, les moteurs de véhicules électriques et les applications dans d’autres domaines des technologies propres. 

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