Archive mensuelle de mars 2021

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Birmanie: condamnations des tueries par les Etats-Unis et l’UE

 

L’armée birmane a réprimé dans le sang les manifestations quotidiennes réclamant le retour de la démocratie et la libération des anciens leaders, tuant au total plusieurs centaines de civils. Le nombre de morts est passé à au moins 459, selon l’AAPP, une ONG locale qui recense le nombre des morts depuis le putsch. Les Nations unies ont estimé le nombre de morts de samedi à 107 personnes – dont sept enfants – mais s’attendent à ce que ce bilan augmente encore. Les médias locaux font état de 114 morts.

L’Union européenne, par la voix de son chef de la diplomatie, a de son côté condamné dimanche soir « une escalade de la violence inacceptable », « une voie insensée » choisie par la junte militaire birmane. Dans un communiqué, le Haut représentant de l’UE Josep Borrell a qualifié cette journée de samedi de « jour d’horreur et de honte ».

Covid-19 : des Français déjà contaminés en novembre 2019

Covid-19 : des Français déjà contaminés en novembre 2019 

Ils étaient porteurs du virus dès novembre 2019 sans le savoir. Treize Français ont été testés positifs a posteriori par des chercheurs de l’Inserm. Ils ont trouvé des anticorps dans des prélèvements sanguins effectués dès novembre 2019. mais les contaminés  été avisé qu’en septembre 2020. certains ont présenté les symptômes du Covid, d’autres étaient assymtomatiques.  Témoignages exclusifs de ces nouveaux patients zéro recueillis par la cellule investigation de Radio France.

Quand on leur a fait un prélèvement de sang en novembre et décembre 2019, ils étaient loin de se douter qu’ils étaient porteurs du SARS-CoV-2, et qu’ils deviendraient les premiers Français contaminés bien avant le déclenchement de l’épidémie. C’est en effet près d’un an plus tard, en septembre 2020, qu’ils ont appris qu’ils avaient été infectés. Le professeur Fabrice Carrat, directeur de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm, Sorbonne Université), a eu l’idée d’analyser 9 000 échantillons de sang prélevés sur des participants de la cohorte Constances*. « Depuis 2018, on propose à des volontaires de participer à la mise en place d’une biobanque, explique Marie Zins, la directrice scientifique de ce projet. Ils acceptent que des échantillons de leur sang et de leurs urines soient congelés dans des grandes cuves d’azote pour des recherches ultérieures. Avec le professeur Carrat, nous nous sommes dit que ce serait intéressant de retrouver des traces du virus, c’est-à-dire la présence d’anticorps entre le mois de novembre 2019 et le mois de mars 2020. »

Les 9 000 échantillons de sang des participants ont donc été testés, ce qui a permis d’identifier 176 cas positifs. Un second test, réputé fiable et plus spécifique, a ensuite permis d’éliminer les faux positifs pour n’en retenir plus que treize, dont une dizaine qui avaient été prélevés en novembre et décembre 2019 (voir ici le rapport de l’étude publiée le 6 février 2021). Puis, les personnes ont répondu à des questionnaires qui ont permis d’en savoir plus sur les circonstances de leur infection.

 

Ces cas  appellent plusieurs questions :

1 – Le virus circulait-il en Chine ailleurs qu’à Wuhan avant le début de l’épidémie ? C’est possible, puisque le voyageur français qui a été contaminé dans ce pays ne s’est pas rendu à Wuhan. Il peut cependant avoir été contaminé, par exemple, par une personne qui, elle, venait bien de Wuhan. Néanmoins, le professeur Carrat de l’Inserm « ne pense pas que tout soit né à Wuhan. »

« Ce qui est né à Wuhan, c’est le virus qu’on connaît en France et qui a donné cette pandémie. Ça ne veut pas dire que le virus n’était pas là avant. Il circulait. »

Professeur Carrat (Inserm)  à franceinfo

2 – Si le virus était présent dans d’autres régions en octobre ou novembre 2019, comment expliquer que l’épidémie ait démarré à Wuhan ? Fabrice Carrat émet l’hypothèse que si le virus circulait dans d’autres endroits en Chine, c’est bien à Wuhan qu’il aurait muté pour devenir plus contagieux : « Le virus qui a infecté le couple de voyageurs français en Chine était peut-être un variant qui se transmettait moins bien que celui qui est arrivé le 8 décembre à Wuhan. Et surtout, c’est sans doute un variant qui donnait un peu moins de formes graves« , explique-t-il. Mais pour le professeur, il s’agissait bien du même virus : « Ce n’était pas un coronavirus saisonnier comme ceux qu’on a l’habitude de détecter dans les épidémies hivernales. C’était vraiment le SARS-CoV-2, mais c’était peut-être un variant précurseur à celui qui a donné l’épidémie mondiale. »

3 – Si le virus est arrivé dès le mois de novembre ou d’octobre, pourquoi l’épidémie n’a-t-elle pas démarré plus tôt ? Pour Florence Débarre, qui fait de la modélisation en biologie évolutive au CNRS, les cas n’étaient peut-être pas suffisamment nombreux pour faire démarrer une épidémie. « Si les cas révélés par les travaux du professeur Carrat sont de vrais positifs, il est possible qu’il y ait eu quelques cas, mais que cela se soit arrêté par l’effet du hasard. On a dit qu’une personne en affecte trois en moyenne. Mais c’est une moyenne. Certaines n’infectent personne, alors que d’autres en infectent beaucoup. Donc la probabilité qu’un premier cas donne naissance à une épidémie est relativement faible. »

4 – Enfin, si le virus circulait en France plusieurs mois avant le début de la pandémie, est-il possible que ce virus ne soit pas venu de Chine ? « L’hypothèse la plus probable est que le berceau de la naissance du SARS-CoV-2 soit bien la Chine, explique le professeur Jean-Claude Desenclos, épidémiologiste et ancien directeur scientifique à Santé publique France. L’ancêtre du SARS-CoV-2 le plus proche a déjà été identifié en 2013 en Chine. Donc, tout cela fait un faisceau d’arguments qui rend cette hypothèse la plus vraisemblable. »

*La cohorte Constances est la plus grande cohorte épidémiologique suivie actuellement en France avec 220 000 individus suivis sur le long terme. Elle a été lancée en 2012 et financée par le programme d’investissements d’avenir de l’État. L’objectif est de comprendre quels sont les facteurs qui augmentent les risques de maladie des participants – tous volontaires – comme l’environnement ou le travail.

 

Marche climat : succès mitigé

Marche  climat : succès mitigé

Un succès mitigé compte tenu de l’ampleur qui vient sans doute pour partie des contradictions des différents protestataires dont certains veulent ignorer les réalités économiques et sociales quand d’autres esiment que la stratégie doit s’inscrire dans le temps long pour faciliter les transitions.

Un total de 44 000 personnes ont manifesté sur le territoire selon le ministère de l’Intérieur, tandis que les organisateurs avancent le chiffre de 110 000 participants.

A Paris, un foule nombreuse a défilé derrière une banderole« Pour une vraie loi climat : Stop au blabla«  dans un cortège festif, animé par des musiciens. Les manifestants rivalisaient de pancartes dénonçant l’attitude du président de la République. « Macron, ta loi en carton, c’est la poubelle jaune » se taillait un franc succès, comme les variations sur  »Sans filtre, tu nous enfumes ».

 

Pour des militants écologistes, il ne reste pas grand chose des 149 propositions de la convention, une fois passées à la moulinette du gouvernement, accusé d’avoir cédé aux lobbies économiques, loin de la promesse d’Emmanuel Macron aux « citoyens » de transmettre leurs mesures « sans filtre ». Une dizaine seulement sur les 150 de la convention ont été retenues sans philtre dans la loi.

Ce lundi débute à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi « Climat et Résilience » en séance plénière. De nombreux manifestants appelaient les parlementaires à améliorer le projet de loi, sur lequel quelque 7 000 amendements ont été déposés.

COVID-19: les drenières mesures sans effet

 

COVID-19: les drenières mesures sans effet

D’après les experts les dernière mesures sont à peu près sans effet sur la situation sanitaire . la troisième vague risque même d’être aussi forte que la première.  Le Pr Rémi Salomon a lui aussi fait part de sa vive « inquiétude » ce dimanche soir sur BFMTV alors que l’épidémie poursuit sa progression sur le territoire national et notamment en région francilienne.
« Le sentiment général est celui d’une très grande inquiétude, d’une très grande anxiété sur ce qui va arriver », a déclaré Rémi Salomon au sujet de la situation hospitalière en Île-de-France, « une anxiété de voir cette troisième vague plus violente que les deux premières ».

Le président de la commission médicale d’établissement a également évoqué le « sentiment de colère de se retrouver dans une situation qui va nous obliger à faire de la médecine de catastrophe » alors que 41 directeurs médicaux de crise de l’AP-HP estiment dans le Journal du Dimanche que les capacités de prise en charge pour les patients Covid seront dépassées d’ici une quinzaine de jours.

  »Nous risquons de nous retrouver dans 10 jours, 15 jours, 3 semaines dans une situation de débordement », a expliqué le pédiatre sur BFMTV.

Si tous les départements de la région Ile-de-France mais aussi d’autres ont été soumis à de nouvelles mesures de freinage, le Pr Rémi Salomon estime que celles-ci n’auront que « peu d’effets » sur la circulation du virus et donc la progression de l’épidémie. »Nous n’allons pas avoir d’autre choix que celui d’un confinement », a assuré le président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Une mesure qui aura déjà des effets d’ici deux à quatre semaines « si c’est bien appliqué.

 

COVID-19: une troisième vague plus fort que la première

COVID-19: une troisième vague plus fort que la première

C’est le pronostic  l’infectiologue Benjamin Davido, sur BFMTV. 

« Aujourd’hui ce qu’on observe, c’est des gens de plus en plus jeunes qui se contaminent, donc on veut pas se retrouver dans une situation où à un moment donné on ne pourra soigner que les gens jeunes », a alerté Benjamin Davido sur BFMTV.

 

« La réalité c’est que par rapport à mars dernier, c’est qu’aujourd’hui ces mêmes réanimations sont à plus de 120% d’occupation des lits parce qu’il y a les malades non-Covid. Et qu’à un moment donné, on ne veut pas avoir à trier entre un infarctus du myocarde et un malade du Covid », a-t-il poursuivi. « Aujourd’hui la situation est beaucoup plus dure y compris que lors de la première vague, et le propre du serment d’Hippocrate c’est de ne pas faire de choix. »

Vendredi, la barre des 200.000 nouveaux cas de contamination en une semaine a été franchie.  »Aujourd’hui, les équipes sont extrêmement fatiguées d’être confrontées quotidiennement à la mort et à l’échec. (…) Il y a un nombre de morts qui est extrêmement important, certains ont pris la métaphore d’un A320 qui s’écraserait tous les jours, et aujourd’hui, on ne peut plus accepter ça en tant que soignant », a ajouté Benjamin Davido.

Investissements étrangers en baisse

Investissements étrangers en baisse

 

Selon le dernier bilan dévoilé par Business France ce jeudi 25 mars, les projets d’investissements étrangers en France ont chuté de 17% entre 2019 et 2020. L’agence a ainsi recensé 1.215 projets contre 1.468 l’année précédente. 

Les données de Business France dressent un tableau sombre des projets d’investissements en France. En effet, tous les types de décisions sont en berne par rapport en 2019. Ceux concernant des projets de reprise-extension plongent de 53%. Viennent ensuite les rachats-extension (-19%), les créations (-17%) et les extensions (-17%). « La part des implantations de nouveaux sites en France se maintient à 52% de l’ensemble des investissements, soit 637 décisions. Les extensions représentant 41% de l’ensemble des investissements » indiquent les auteurs du rapport.

 Business France a ainsi enregistré une chute de 13% des créations d’emplois entre 2019 et 2020 (39.500 contre 34.500). La chute des opportunités d’emplois relatifs à des projets de création est particulièrement spectaculaire (-24% ; 15.300 en 2019 contre 11.700 en 2020).  Si des grands acteurs comme Siemens ont fait des annonces importantes en termes de créations d’emplois (850 notamment dans la mobilité électrique), la liste des plans sociaux et des coupes dans les effectifs ne cesse de s’allonger depuis plus d’un an.

 

 

Une crise économique inédite

 

Une crise économique inédite

Robert Boyer, figure de l’Ecole de la Régulation et spécialiste des crises, livre un décryptage éclairant sur le choc qui secoue toute l’économie internationale depuis un an et ses possibles débouchés.
(La tribune)

 Quelles leçons pouvons-nous tirer des pandémies du passé sur les plans économique et sanitaire ?

ROBERT BOYER- La première leçon est que les populations ont eu l’illusion depuis les Trente glorieuses que les pandémies appartenaient au passé. Or l’histoire longue montre la succession des pandémies. Plusieurs enseignements précieux peuvent être retenus. De façon récurrente, les épidémies surprennent les médecins car il s’agit d’un nouveau virus ou d’une nouvelle bactérie : comment se transmettent-ils et comment les combattre ? La seconde leçon est que ces pandémies peuvent durer de deux à vingt ans, donc ce ne sont pas des chocs ponctuels, ne serait-ce que du fait de l’incertitude des mutations des virus. Les pouvoirs publics mettent en place des quarantaines et l’équivalent des conseils scientifiques contemporains. Nombre des dispositifs publics sont souvent inventés lors de ces périodes.

Les pandémies ont aussi une dimension religieuse. Les croyants expliquent que c’est le retour de Dieu et d’autres invoquent la vengeance de la Terre, la déesse Gaïa. Enfin, elles sont aussi l’occasion de notables progrès en matière de santé publique. En fait, ce qui paraît neuf aux contemporains vient souvent de l’ignorance de l’histoire, car les pandémies n’ont cessé de marquer l’évolution de l’humanité. La stupéfaction causée par le probable retour des pandémies montre combien nous avons surestimé le pouvoir de la médecine et négligé la prévention.

 

La pandémie rebat-elle les cartes de la mondialisation et des relations internationales ?

Oui, absolument. Avant même la Covid-19, l’Europe souffrait déjà de déséquilibres majeurs. D’un côté, les pays du Nord affichaient excédents commerciaux et poursuite de l’amélioration du niveau de vie comme il est observé en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark. De l’autre côté, dans le Sud, en Espagne, en Italie ou en France, soit les niveaux de vie stagnent, soit le déficit commercial se creuse.

Dans la première phase de la crise sanitaire, le Nord s’en est mieux tiré que le Sud. L’Allemagne a d’abord été vue comme un modèle, même si cette perception a changé avec l’explosion des variants au printemps 2021. Par la suite, la crise sanitaire a été extrêmement sévère en Italie, en Espagne et en France, autant de pays dont l’activité touristique s’est effondrée. De ce fait, la pandémie a aggravé les déséquilibres structurels de la zone Euro. L’industrie manufacturière a repris sa tendance de long terme alors que le tourisme est toujours arrêté. Lors du sommet de juin 2020, le Conseil européen a décidé de dépenser 850 milliards d’euros pour compenser ces déséquilibres car ils mettent en péril l’euro, mais il tarde à être mis en œuvre alors que s’annonce une troisième vague de la pandémie.

A l’échelle de la planète, tous les regards se sont tournés vers l’Asie. Les pays asiatiques vont-ils être les grands gagnants ?

A l’échelle mondiale, la gestion catastrophique de la pandémie aux Etats-Unis a donné la primauté à l’Asie. Beaucoup de pays de l’Asie de l’est ont mieux traité la pandémie que les pays européens ou ceux de l’Amérique. En conséquence, ils bénéficient d’un retour de la croissance, plus problématique. En Europe, la crise sanitaire a accéléré le basculement du monde vers les capitalismes asiatiques.

Les économies qui sortent renforcées de la crise sont celles qui sont déjà bien avancées dans la numérisation des services de plateforme et/ou dans les industries biotechnologiques appliquées à la médecine. Sur ces deux critères, le Vieux continent sort relativement affaibli. L’Union européenne n’a pas été capable de produire des vaccins en temps utiles et elle n’a pas de champion parmi les GAFAM. L’Europe est marginalisée, malgré la volonté du président Biden de s’allier avec les pays démocratiques, et elle n’a plus la place privilégiée qu’elle avait dans les relations américaines depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

La diplomatie sanitaire vient confirmer ce basculement géopolitique, lorsque, par exemple en 2020, la Chine a envoyé des masques à l’Europe. En 2021, la Chine et la Russie déploient une vigoureuse diplomatie du vaccin pour accroître leur influence sur les pays africains et les pays latino-américains. Ainsi la pandémie marque une accélération de la polarisation géopolitique alors même qu’elle était un défi commun.

Un nationalisme sanitaire est récurrent et il ajoute une tension supplémentaire à la stabilité des relations internationales. L’année 2020 a quelques chances de faire date dans l’histoire des sociétés et de l’économie mondiale.

 

Dans votre dernier ouvrage, vous travaillez sur plusieurs hypothèses. Sur quels types de capitalisme cette crise pourrait-elle déboucher ?

Depuis le début des années 2000, le capitalisme numérique de plateforme n’a cessé de monter en puissance et la Covid-19 accélère encore ce mouvement. L’essor de la télémédecine, le commerce à distance, l’information en temps continu ont permis que des rendements croissants s’expriment à l’échelle mondiale. Les GAFAM sont les plateformes accessibles au monde entier à l’exception de la Chine qui a ses propres champions de l’économie numérique. Ces rendements croissants à l’échelle de la planète ont créé une interdépendance sans précédent. Auparavant, les marchés étaient souvent locaux, nationaux ou régionaux à l’échelle d’un continent. Les GAFAM ont créé les infrastructures d’un marché mondial.

Ces plateformes mondiales ont profité de « la société du sans contact »…

Il s’agit d’un changement majeur. Dans le contexte de la pandémie, ces plateformes prospèrent en profitant par exemple de la nécessité de distanciation physique et de la réduction des relations face à face. En un sens, elles ont annulé la distance et le temps. Les transactions, les consultations médicales, les cours, les réunions professionnelles étaient toujours possibles et le télétravail explosent. Si les marchés financiers ont tenu, c’est parce qu’ils croient à l’avenir du numérique et de la biopharmacie. Compte tenu de l’incertitude, les marchés ont trouvé leur boussole et bouée de sauvetage. Cette crise aurait dû déstabiliser les bourses. Or même si elles se sont fracassées au début de la pandémie, le succès des GAFAM et l’annonce des vaccins ont boosté l’optimisme des financiers donc les cours boursiers. Ce n’est une crise terrible que pour le capitalisme traditionnel, tout particulièrement en matière de services. Cette crise est un remarquable accélérateur de la mondialisation et de la numérisation des entreprises. Cette crise n’est en rien une réédition de celle des années 1930.

Vous avez travaillé sur la période de l’entre-deux guerres. De nombreux observateurs espèrent un retour aux « années folles », les fameuses « roaring twenties ». Cette comparaison vous paraît-elle pertinente ?

Lorsqu’une guerre s’achève, elle a causé tant de souffrances et de morts que les sociétés aspirent à revenir à une économie de paix, car l’horizon est dégagé. Lorsqu’en France est déclarée la guerre avec le virus, la situation est bien différente. Le virus est en chacun, et il circule au sein de la société et non à l’extérieur. Déclarer la guerre au virus, c’est entrer en conflit avec soi-même, réduire les interactions sociales et susciter une suspicion locale pour mieux garantir la sécurité sanitaire. De plus, la fin de la pandémie est incertaine car le virus ne signe pas d’armistice ou de capitulation. Sans retour durable de la confiance, pas de possibilité d’années folles. Il est possible qu’explose la consommation si la sécurité sanitaire est restaurée à l’échelle de la planète. L’instantanéité de la sortie de la guerre rend possible les années folles. Il faut se rappeler que cette décennie débouche sur la crise de 1929. Les pays vont sans doute cheminer longtemps d’une incertitude sanitaire à une autre. Cette décennie pourrait ressembler plutôt à des années piteuses. L’erreur des gouvernements est de considérer que la dépense publique est un substitut à la santé publique. Si les Etats ne la restaurent pas, l’aide publique va continuer à alimenter l’épargne des plus riches et la crise va continuer d’aggraver la paupérisation des plus vulnérables. La proposition selon laquelle « il faudrait serrer les vis en amont d’un retour des années folles » est donc prématurée.

 

L’économiste Robert Boyer, polytechnicien et ancien directeur de recherche au CNRS, anime l’association Recherches et régulation et collabore à l’institut des Amériques.

Cette crise peut-elle déboucher sur une économie plus respectueuse de l’environnement ?

La pandémie tient à la rencontre de l’urbanisation en Chine, liée à son dynamisme économique, et des habitudes alimentaires de la population. La transmission du virus des animaux à l’homme passe par la rencontre entre la vie économique et sociale et la vie animale. Au moment du confinement, la pollution urbaine a été grandement réduite et les émissions de CO2 ont baissé drastiquement. Un mode de vie frugal permettrait donc de freiner le réchauffement climatique. Il faut néanmoins rappeler que ce mode de vie était contraint et non choisi. L’opinion publique est-elle prête à accepter un mode de vie spartiate ? Certainement pas, car nous vivons dans une société de consommation et les firmes sont poussées à vendre toujours plus de biens marqués par une obsolescence programmée. Cette tension est patente. Il est possible de lutter contre le réchauffement climatique mais il faut changer le régime d’accumulation de la plupart des économies. Les consommateurs ne sont pas forcément prêts. Idéalement, une majorité d’opinion peut s’entendre pour sauver l’accord de Paris mais il est difficile de trouver le compromis politique correspondant. Surtout, les inégalités ont été aggravées par la pandémie. Si des mesures de compensation très fortes ne sont pas prévues, les plus vulnérables subissent les coûts de l’ajustement climatique. Le grand danger est de favoriser les régimes populistes qui ont prospéré depuis une décennie. Jamais la tâche politique n’a été aussi difficile : comment gouverner des sociétés fragmentées et travaillées par les inégalités ?

Vous citez John Maynard Keynes : « Les économistes sont présentement au volant de notre société, alors qu’ils devraient être sur la banquette arrière. » Quelle place les économistes devraient-ils avoir dans notre société ?

En 2020, les épidémiologistes et leurs modèles ont remplacé les économistes et leurs formalisations. Certes, des économistes renommés sont revenus sur le devant de la scène pour établir des scénarios de résorption des déficits publics. Or la sécurité sanitaire est la clé de la prospérité économique. Pour ce faire, les diverses spécialités médicales doivent s’accorder sur un diagnostic et des moyens de lutte. Sur cette base, les économistes pourront travailler sur une sortie du marasme économique. On est frappé maintenant par le relatif consensus des économistes de tous bords qui affirment qu’il ne faut surtout pas d’austérité budgétaire prématurée. L’économiste est actuellement sur la banquette arrière. Cette modestie est bienvenue car beaucoup de concepts de l’économie standard ont été invalidés et ils doivent être remplacés.

 

La dette Covid enflamme les débats entre les économistes. Quel regard portez-vous sur ces discussions ?

Le marasme vient essentiellement d’une congélation de l’économie puis de la difficulté d’en sortir. Il faut d’abord surmonter les causes de la crise sanitaire et restaurer un monde viable car la plupart des économies sont dysfonctionnelles. Ce n’est qu’ultérieurement que les économistes pourront reprendre leur rôle de conseiller privilégié du prince. Cette prise de conscience est en cours. Le gouverneur de la Réserve fédérale américaine (FED) Jérôme Powel a rappelé qu’il ajustait sa politique monétaire sur l’évolution de l’épidémie. La chancelière Angela Merkel a de longue date rappelé que son agenda est de répondre à l’incertitude liée au virus. Le président de la République vient d’adopter la même modestie.

 

Vous appelez à ré-encastrer l’économie dans les sociétés comme l’économiste autrichien Karl Polanyi auteur de la Grande transformation.

Lorsqu’il a écrit cet ouvrage dans les années 1940, il partait de l’observation des désastres provoqués par la libéralisation tous azimuts et l’aggravation des inégalités. Le système créé était tellement instable qu’il s’est effondré et a débouché sur la crise de 1929 et la montée des totalitarismes. La question que pose Karl Polanyi est celle des relations sociales qui sont fondatrices d’une économie gouvernée par le marché. D’abord, le travail est le support de la dignité et de la vie. Il est inimaginable qu’une personne au chômage doive périr d’inanition. Ensuite, la monnaie doit être pensée comme l’institution de base d’une économie marchande, elle est un élément stabilisateur de l’économie sous le contrôle du politique, principe important quant aux espoirs que suscite le bitcoin, source de spéculation et de volatilité extrême. La préservation de la nature est le troisième pilier de toute économie car elle ne doit pas être vue sous le prisme de la marchandisation des services écologiques. Le travail, la monnaie et la nature sont des marchandises fictives qui ne peuvent être régulés par une pure logique marchande.

Avec la pandémie, on a redécouvert la limite des mécanismes marchands qui s’avèrent incapables d’assurer une coordination des stratégies de sortie de la crise sanitaire. Il ressort que l’Etat est le seul acteur à pouvoir assurer un risque systémique. Il a dû intervenir en tant qu’assureur en dernier ressort face aux compagnies d’assurance qui refusaient d’indemniser les entreprises empêchées de produire. Mais, surtout, il se doit d’organiser la lutte contre la pandémie et afficher des objectifs par rapport auxquels les acteurs peuvent former leurs anticipations et décisions. La pandémie a rappelé que les économies ont besoin d’un Etat, précisément pour gérer les trois marchandises fictives que sont le travail (subvention du temps partiel), la monnaie (changement de la politique des Banques Centrales) et la nature (plans d’investissement « vert »).

L’économie comme discipline est avant tout une science sociale. Elle est complètement immergée dans l’histoire, dans la sociologie et la politique. Cette crise de 2020 va rester dans l’histoire à un double titre. Dans l’histoire des capitalismes car, pour la première fois, la presque totalité des pays partagent la même expérience au même moment. Dans l’histoire de la discipline économique car le temps est venu d’un aggiornamento des théories pour qu’elles puissent éclairer les enjeux de l’époque.

 

Quel regard portez-vous sur la théorie monétaire moderne (MMT) en vogue aux Etats-Unis ?

C’est une bonne idée au départ. Il est sain de démystifier le caractère prétendument naturel de la monnaie. C’est avant tout une construction sociale. Le politique a le droit d’intervenir. En Grande-Bretagne, le Trésor public et la Banque centrale ont fusionnés, soit un retour sur le dogme de la nécessaire indépendance des banques centrales. Le Trésor public monétise le déficit public britannique et, pour autant, l’économie britannique ne s’est pas effondrée malgré les errements dans la gestion de la crise sanitaire. Lors des grandes crises, tous les outils doivent être mobilisés. La BCE en rachetant massivement les titres des dettes publiques nationales a rusé avec ses statuts mais elle a contribué à éviter un effondrement des économies. On est aux antipodes des conceptions qui ont inspiré la fondation de l’euro.

En revanche, il est dangereux d’adopter les ultimes conséquences de la MMT selon laquelle la politique budgétaire permet toujours et partout d’atteindre le plein emploi et d’y demeurer. En effet, les Etats-Unis ont la chance d’avoir le dollar comme monnaie de réserve mondiale. Cette théorie monétaire moderne est, peut être, fondée pour un pays dont le dollar est la monnaie de réserve mondiale. En Europe, l’euro n’a pas ce statut et ne bénéficie pas des lois extraterritorialité dont jouit le dollar. De plus, en économie ouverte, cette théorie doit tenir compte du fait que le creusement du déficit extérieur limite fortement la possibilité de plein emploi pour des pays dont le système productif est peu compétitif. Qui songerait à appliquer la MMT aux économies de l’Amérique ?

1.5 millions jeunes décrocheurs en France

 

1.5 millions jeunes  décrocheurs en France

 

 

En 2008, le ratio des jeunes décrocheurs a bondi de deux points passant de 12,6% à 14,7% , au total 1.5 millions sont dans cette situation. 

 C’est à la fois la conséquence de l’écroulement du niveau scolaire et du  système d’orientation. .

Sur le vieux Continent, la France apparaît en deça (28% pour 12 % en moyenne), Pays-Bas (5,7%), la Suède (6,3%) et le Luxembourg (6,5%). A l’opposé, l’Italie (22%), la Grèce (17,7%) et la Roumanie (16,8%) apparaissent tout en bas du tableau. De tels contrastes au sein de l’Europe sont dus à des différences de traitement du chômage, à la couverture sociale et au rapport au travail.  la précarité augmente par ailleurs avec la détérioration de la croissance. Notons cependant que la France est plus mal classée que la Roumanie  dont le système scolaire n’est pas meilleur que celui de la France mais que leurs ressortissants acceptent plus volontiers des travaux manuels y compris à l’étranger.

Un dépeçage partiel de Suez par Ardian et un fonds américain

La folle entreprise de vente par appartement de Suez au profit de  Veolia n’aura peut-être pas lieu mais le dépeçage de Suez  risque de se produire quand même avec la vente de l’activité internationale de l’eau de Suez à Ardian et à un fonds américain! .
s Mathias Burghardt fait valoir que l’offre d’Ardian Infrastructure (associé au fonds américain GIP) qui reprendrait « Suez France et plusieurs activités à l’international encore à définir », aurait pour effet de « rédui(re) considérablement le chèque que doit faire Veolia pour son OPA ainsi que son endettement pour réaliser l’opération »
Mathias Burghardt, patron du fonds Ardian Infrastructure qui, avec le fonds GIP, propose de reprendre les activités France et « Eau et Technologie » à l’international de Suez pour 11,9 milliards d’euros, se dit « assez confiant » pour obtenir « un compromis » avec Veolia.

Le patron du fonds Ardian Infrastructure, Mathias Burghardt, se dit « assez confiant » sur« un compromis » dans la bataille entre les groupes de traitement de l’eau et des déchets, Veolia et Suez, dans un entretien avec le Journal du Dimanche. « Je suis assez confiant. Je crois qu’il y aura un compromis », déclare Mathias Burghardt qui propose d’acheter une partie de Suez – une offre soutenue par la direction de Suez mais rejetée par Veolia qui veut de son côté s’offrir l’intégralité de son grand concurrent français.

« On aura tout tenté pour trouver une solution », assure-t-il, jugeant que « ce serait un énorme gâchis pour les salariés et le tissu industriel français si on ne trouvait pas un compromis ». Mathias Burghardt fait valoir que l’offre d’Ardian Infrastructure (associé au fonds américain GIP) qui reprendrait « Suez France et plusieurs activités à l’international encore à définir », aurait pour effet de « rédui(re) considérablement le chèque que doit faire Veolia pour son OPA ainsi que son endettement pour réaliser l’opération ». Il assure aussi que cette offre apporterait à Veolia « une solution à ses problèmes de concurrence auprès des autorités qui pourraient être saisies »« Et nous préservons l’emploi », ajoute-t-il.

Malgré le rejet rapide par Veolia de cette solution, le dirigeant d’Ardian considère qu’ils sont « un peu revenus là-dessus, ce qui prouve qu’ils commencent à voir l’avantage de notre offre »« Notre projet est compatible avec le leur et acceptable », poursuit-il, ajoutant que « la solution qui est aujourd’hui envisagée permet de maintenir deux champions français ».

Le consortium Ardian-GIP a proposé de reprendre les activités France et « Eau et Technologie » à l’international de Suez pour 11,9 milliards d’euros. Ce projet, soutenu par Suez, a été rejeté par Veolia qui a lancé une OPA sur son concurrent après avoir acquis 29,9% de Suez auprès d’Engie.

 

Relance économique : L’Europe en retard sur les Etats-Unis

 

Relance économique : L’Europe en retard sur les Etats-Unis

 

Nicolas Goetzmann , responsable de la recherche et de la stratégie macroéconomique à la Financière de la Cité l’Europe est en retard par rapport aux Etats-Unis en matière de soutien à l’économie -intreview Le Figaro)


Quelles sont les différences entre les plans de relance européen et américain?

Nicolas GOETZMANN. - Les prévisions de croissance dont nous disposons aujourd’hui permettent de mesurer les effets de ces plans de relance, que cela soit en Europe, aux États-Unis, et même en France. La Banque centrale européenne considère que le PIB de la zone euro reviendra à son niveau de 2019 au cours du second trimestre 2022, la Banque de France fait la même prévision pour la France. À l’inverse, selon les estimations faites par la banque Goldman Sachs, le PIB américain pourrait revenir à son niveau d’avant crise dès le second trimestre 2021, ce qui montre un décalage d’une année en faveur des États-Unis.

Selon ces mêmes prévisions, la croissance de la zone euro, entre 2019 et 2022, sera de 1.7 %, de 0.7 % pour la France, et de 8.4 % pour les États-Unis. C’est donc un gouffre qui sépare les deux continents pour ces prochains mois et années, et ce résultat est principalement le fruit des différences entre les plans de relance.

Il est évident que les États-Unis – ne bénéficiant pas de filets de sécurité sociaux suffisants – ont été amenés à dépenser davantage pendant la crise pour soutenir sa population.Au cours des 12 derniers mois, les États-Unis ont modifié leur stratégie de politique monétaire et ont mis en place une succession de plans de relance budgétaire pour un total de 5500 milliards de dollars, soit 26 % de leur PIB. Au niveau français, notre soutien budgétaire «de crise» a été de 86 milliards d’euros, soit 3.5 % du PIB, tandis que le plan de relance européen représente 750 milliards, soit un total de 6 % de PIB à dépenser au cours d’une période comprise entre 2021 et 2026, soit environ 1 point de PIB par an.

Il est évident que les États-Unis – ne bénéficiant pas de filets de sécurité sociaux suffisants – ont été amenés à dépenser davantage pendant la crise pour soutenir sa population. Mais cette «justification» ne suffit pas à expliquer le sous dimensionnement européen, parce que les chèques qui ont été envoyés à la population américaine ont permis d’expérimenter une nouvelle approche. Au lendemain des crises de 2000 et 2008, les équipes de la Réserve fédérale des États-Unis s’étaient penchées sur l’efficacité des mesures budgétaires en période de crise et en ont conclu que le simple envoi de chèques était très efficace.

Il ne s’agit pas ici d’un simple filet de sécurité comme ceux dont nous disposons en Europe, il s’agit de submerger le niveau de revenu de la population pour que celle-ci consomme fortement, rapidement, et que l’économie américaine retrouve son niveau d’avant crise au plus vite. Sur les douze derniers mois, les revenus des ménages américains ont progressé de près de 6 % (en ajustant de l’inflation) soit la plus forte progression observée depuis 1999, qui était une année de forte croissance.

Comment expliquer une telle différence?

La différence d’approche est fondamentale. Nous assistons à un véritable bouleversement structurel aux États-Unis dont l’objectif est de corriger, non pas seulement la crise liée à l’épidémie, mais également des années – des décennies – d’une croissance considérée comme sous optimale. L’enjeu économique se résume en une phrase ; ce qui était autrefois considéré comme une période de «surchauffe économique» doit aujourd’hui être considéré comme l’état normal de l’économie. L’objectif des autorités américaines est de placer l’économie dans une situation de plein régime, et ce, de façon durable. Même si ce mot n’a pas de réelle signification, il s’agit de rompre avec ce qui a été appelé «néolibéralisme» depuis 40 ans.

Ce bouleversement est en gestation depuis plusieurs années, il a même été bi partisan sur le terrain politique. Les innovations monétaires en cours ont été portées par des hommes nommés par l’administration républicaine ; Richard Clarida et Jerome Powell, qui sont aujourd’hui soutenus dans leur approche par l’administration Biden. De la même façon, les plans de relance budgétaire ont débuté dès le mois de mars 2020, sur proposition démocrate, mais avec l’appui de l’administration républicaine. Nous avons parfois l’impression que cette «révolution» est le fruit de la dernière élection, mais elle est en réalité le résultat d’un aggiornamento économique qui s’est opéré au sein même de la «technocratie» américaine.

Nous sommes en train de changer d’ère économique et il semble que les capitales européennes, en France et en Allemagne notamment, ne parviennent pas à s’en rendre compte.Ce sont des hommes du cœur du système qui sont en train de tout changer. Paradoxalement, c’est donc la capacité de la technocratie à se réinventer, à abandonner ses anciens totems, et à s’emparer de la vivacité du débat académique existant aux États-Unis depuis la Grande crise financière qui est le moteur de cette transformation. Le politique ne s’est saisi de ces questions que dans un second temps.

Cette transformation a pour enjeu d’en finir avec l’idée d’un déclin économique perçu comme une fatalité occidentale. La Banque Goldman Sachs anticipe désormais un taux de chômage de 3.2 % à horizon 2023 pour les États-Unis, ce qui serait le plus bas niveau atteint depuis 1953. Nous sommes en train de changer d’ère économique et il semble que les capitales européennes, en France et en Allemagne notamment, ne parviennent pas à s’en rendre compte. Que cela soit sur la question monétaire ou budgétaire, nos représentants nationaux et européens restent encore attachés à d’anciens totems économiques, malgré la faiblesse des résultats obtenus au cours de ces dernières années.

L’Europe et l’Amérique connaissent-elles une crise de même ampleur?

La chute du PIB 2020 n’a été que de 3.5 % aux États-Unis, contre – 6.9 % au sein de la zone euro et -8.3 % pour la France. Mais ce résultat était déjà le fruit des plans de relance. Au mois de juin 2020, les estimations de chute du PIB américain dépassait les 6 %, mais l’intervention des autorités a permis de neutraliser une part substantielle de cette perte. Pour l’année 2021 et la reprise, il faut évidemment prendre en compte l’impact de la campagne de vaccination américaine, mais celle-ci a été réfléchie et construite dès le mois de mars 2020, alors que les Européens ne semblaient pas y croire, ce n’est donc pas une question de chance mais bien d’une capacité de gestion de crise.

De part et d’autre de l’Atlantique, faut-il s’inquiéter pour la dette?

Les taux d’intérêts restent à des plus bas historiques, les investisseurs sont toujours prêts à accepter une rémunération minimale – si ce n’est négative – pour prêter leur épargne aux États. Mais la question relative à la dette est mal posée dans le débat public. La cause de nos déficits est à chercher dans la trop faible croissance que nous connaissons ; nous compensons cette faible croissance par le recours aux déficits. Puis, l’accumulation de ces déficits produit une augmentation de la taille de la dette. La cause est donc la croissance, mais nous cherchons à lutter contre ce phénomène en baissant les dépenses, ce qui va conduire à une nouvelle baisse de la croissance qui va aboutir à plus de déficits et de dette. Cette approche est un cercle vicieux.

Si la Banque centrale européenne soutenait l’économie de la zone euro avec la même force le font les États-Unis, notre croissance serait bien plus forte, et nos besoins en déficits seraient alors considérablement diminués, et permettraient une réduction de l’endettement.La question est donc celle du soutien à la croissance, et là nous revenons à la question des Banques centrales. Si la Banque centrale européenne soutenait l’économie de la zone euro avec la même force le font les États-Unis, notre croissance serait bien plus forte, et nos besoins en déficits seraient alors considérablement diminués, et permettraient une réduction de l’endettement.

D’un point de vue plus large, cette différence stratégique entre États-Unis et Europe aura pour conséquence de voir les États-Unis résister à la volonté de la Chine de dépasser le PIB américain d’ici 2030. En s’appuyant sur un nouveau corpus économique, il devient probable que ce scénario de dépassement des États-Unis par la Chine ne se réalise jamais. Pour le PIB de l’Union européenne, par contre, le dépassement par la Chine pourrait intervenir dès ce premier trimestre 2021, et en l’absence de prise de conscience de la nécessité de changer d’approche, l’écart entre Chine et États-Unis d’un côté, et Europe de l’autre, continuera de croître année après année.

Covid: Macron paralysé

Covid: Macron paralysé

 

 

Pendant des semaines et des mois le crachoir médiatique a été colonisé par le président de la république. mais depuis que la troisième vague qui envahit le pays, c’est l’immobilisme et presque le silence; Macron fait t savoir qu’il prendra « les mesures qui s’imposent  » mais que rien n’est décidé. bref,  Macron est paralysé par la peur de mécontenter l’opinion publique; comme chef de guerre on fiat meieux en matière de courage.

«Rien n’est décidé» quant à un nouveau tour de vis face à l’épidémie du Covid, assure Emmanuel Macron dans le Journal du Dimanche où il promet de rattraper «dans quelques semaines» les Britanniques en termes de personnes vaccinées. «Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l’efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s’imposent. Mais à cette heure rien n’est décidé», souligne le chef de l’État dans cet entretien réalisé vendredi soir, alors que la situation sanitaire est de nouveau qualifiée de «critique» par l’exécutif.

Comme lors de sa conférence de presse jeudi soir à l’issue d’un sommet européen, Emmanuel Macron défend son choix de ne pas avoir reconfiné fin janvier, contre l’avis de nombreux scientifiques. «L’unanimité scientifique n’a jamais été au rendez-vous. Et parfois, les faits du lendemain viennent contrecarrer les certitudes de la veille. Certains nous disaient : “En février, vous allez prendre le mur”. On ne s’est pas pris le mur (…) On a pris des mesures proportionnées à la situation.»

Concernant les établissements scolaires, le chef de l’État répète que «la fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou, mais elle doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps.» Emmanuel Macron «assume totalement» par ailleurs la stratégie française de déployer le vaccin par catégories d’âge, alors que la vaccination a été ouverte  aux plus de 70 ans samedi. Le seul problème cet l’absence de doses suffisantes!

 

Racialisme: Pulvar dérape encore

 

Racialisme: Pulvar dérape encore

Encore un dérapage d’Audrey Pulvar de plus en plus gauche bobo (elle est chargée de l’agriculture auprès d’Anne Hidalgo !) qui approuve la ligne racialiste qui exclut les blancs supposés tous coupables de discriminations genrées. Faute de programme, une partie de la gauche substitue la problématique raciale à la problématique plus générale du programme politique. Ou un repli sectaire en forme déjà d’acceptation de la marginalisation de la gauche minoritaire dans le pays se repliant sur l’extrémisme et les bobos;. .Selon l’écrivain et philosophe, les propos d’Audrey Pulvar sur les réunions «non-mixtes» entretiennent «un climat d’affrontement».Pascal BRUCKNER philosophe dénonce ce repli sectaire. dans LE FIGARO.

- Sur BFM-TV, Audrey Pulvar a jugé qu’on peut demander aux Blancs «de se taire» lors d’une réunion non-mixte. Selon vous, certaines discriminations se justifient-elles au nom de l’antiracisme?

Pascal BRUCKNER. - En tenant ces propos, Audrey Pulvar franchit la ligne rouge. Elle rejoint le camp des «fous de la race» et devient le symptôme d’un phénomène plus large, au terme duquel pourrait apparaître la justification de l’apartheid au nom de l’antiracisme. Au XXe siècle, les organisations antiracistes prônaient un idéal universaliste et combattaient toute forme de ségrégation, désormais de nouvelles associations ethniques ont pour principe de base de dénoncer les coupables: les hommes blancs et les femmes blanches. Dans cette optique, naître blanc, c’est naître avec un casier judiciaire plein et naître non-blanc c’est naître avec un passeport de victime éternelle. Dans

 

Covid-19 : nouveau pic

Covid-19 : nouveau pic

 

4.900 malades en réanimation , soit presque le pic de la deuxième vague à l’automne, selon les données de Santé publique France (SPF).

Au total, 4872 malades étaient en réanimation dimanche contre 4791 samedi. Un chiffre qui se rapproche de celui de la 2e vague à l’automne qui avait culminé le 16 novembre à 4903 malades. Au cours des dernières 24 heures, les admissions en réanimation ont légèrement ralenti, s’élevant à 238 contre 332 patients la veille.

Le nombre total de personnes hospitalisées en France à cause du Covid-19 était de 27.712 dimanche dont 1.017 nouvelles admissions contre 27.259 samedi. En 24 heures, 131 patients sont morts à l’hôpital des suites du Covid-19, contre 194 la veille.

En Île-de-France, 41 directeurs médicaux de crise de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) évoquent une «situation de médecine de catastrophe», disant se préparer à devoir «faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possibles», dans une tribune publiée par le JDD.

Dans une autre tribune dans Le Monde, neuf médecins de l’AP-HP étrillent la gestion de crise de l’exécutif, estimant qu’«en imposant aux soignants de décider quel patient doit vivre, le gouvernement se déresponsabilise de façon hypocrite».

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Economie, politique, société: les plus lus

Covid: très haut niveau

Covid: très haut niveau 

Encore plus de 40 000 nouvelles contaminations et 194 patients s morts à l’hôpital des suites du Covid-19 ces dernières 24h en France selon Santé Publique France.

Le nombre total de personnes hospitalisées en France à cause du Covid-19 était de 27.259 samedi dont 1.567 nouvelles admissions en 24 heures. Cela représente 17 patients de plus par rapport à vendredi en comptant les sorties d’hôpital.

Le nombre de malades en réanimation s’élève à 4.791 samedi contre 4.766 la veille, soit 25 admissions supplémentaires en tenant compte des entrées (+332) et des sorties.

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