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Islamo-gauchisme : « poser le problème est une bonne chose »

Islamo-gauchisme : « poser le problème est une bonne chose »

Dans une enquête intitulée Les Fossoyeurs de la République à paraître mercredi*, le journaliste Mohamed Sifaoui décrit la façon dont selon lui les tenants d’un islam politique ont fait de l’enseignement supérieur une cible.

« L’islamo-gauchisme – j’assume pleinement l’utilisation de ce néologisme qui ne fait que montrer la convergence entre l’islam politique et les milieux gauchistes – tue l’université française depuis plusieurs années. Pas seulement à coups de pétitions, de revendications et d’actes militants. Mais aussi, et surtout, en dévitalisant sa pensée. La plupart des universitaires sont aujourd’hui incapables de distinguer ce qui relève de l’islam et ce qui relève de l’islamisme. Ils sont par conséquent prompts à piétiner la liberté d’expression, confondant critique contre le dogme islamiste et attaques contre les musulmans.

On a trop longtemps fustigé le terrorisme, sans nommer sa matrice idéologique, l’islam politique

Ceci est le résultat du travail mené par les activistes. Les Frères musulmans, détachés des codes vestimentaires et langagiers islamistes, ont tout fait pour infiltrer le monde de l’éducation. C’est un de leurs objectifs prioritaires : capter les générations futures. Ce n’est pas un hasard si le fondateur du mouvement, comme ses deux petits-fils, ont eux-mêmes été professeurs. Ils ont œuvré, via l’UOIF [Union des organisations islamiques de France], pour la création des Jeunes Musulmans de France. Et se sont appuyés sur des compagnons de route, souvent recrutés chez les catholiques de gauche, sensibles aux minorités religieuses et peu à la laïcité, pour porter leur message.

 

J’ai moi-même été victime de cet entrisme. En 2018, je devais organiser un séminaire sur la prévention de la radicalisation et la détection des signaux faibles à l’université de la Sorbonne. Des avocats, des policiers, des fonctionnaires et même des imams s’étaient inscrits aux cours. Mais tout a été annulé : des associations islamistes mais aussi des enseignants et des étudiants m’ont dépeint comme un affreux islamophobe. Aujourd’hui, des ministres comme Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal nomment le problème et c’est une bonne chose. On a trop longtemps fustigé le terrorisme, sans nommer sa matrice idéologique, l’islam politique.  »

* Editions de l’Observatoire, 448 pages, 23 euros.

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