A la COP 26: pour une relance verte
Constatant que les engagements pris en 2015 lors de la COP21 sont très loin de répondre aux objectifs, Laurent Fabius, Alok Sharma et Laurence Tubiana appellent à poursuivre l’action commune pour orienter le monde vers une reprise verte.
AGlasgow (Ecosse), le monde doit honorer les engagements définis par l’accord de Paris pour l’avenir de notre planète. A son adoption en 2015, l’accord de Paris a fait naître un espoir pour notre planète : il marquait le moment où les dirigeants mondiaux ont véritablement décidé de lutter contre le changement climatique et de contenir ses pires conséquences.
Cet accord historique a tracé une voie permettant de limiter le réchauffement du globe à nettement moins de 2 °C de plus que les niveaux pré-industriels, avec l’espoir de ne pas dépasser 1,5 °C d’augmentation.
Cela, bien entendu, n’a pas instantanément résolu le problème, et la crise climatique continue de s’aggraver. Les banquises disparaissent, le courant du Gulf Stream est à son plus bas niveau depuis un millénaire, inondations et sécheresses menacent vies et moyens de subsistance aux quatre coins de la planète.
A la fin février, les Nations unies (ONU) ont adressé au monde un signal d’alarme. On doit écouter ce signal. Qualifié d’« alerte rouge » pour notre planète, le récent rapport de l’ONU sur l’évaluation des objectifs de réduction des émissions mondiales d’ici à 2030 souligne que les engagements climatiques collectifs, qui ont été pris jusqu’à présent, sont très loin de pouvoir répondre aux objectifs convenus à Paris en 2015.
Cela devra impérativement changer lorsque les pays du monde se retrouveront cet automne à Glasgow. Nous devons, à cette occasion, obtenir des engagements fermes à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cela implique des actes forts – à la fois des décisions cohérentes à court terme, des objectifs renforcés à l’horizon 2030, intégrés à des stratégies à long terme ouvrant des orientations claires pour la neutralité carbone d’ici à 2050.
Nous avons besoin d’un nouveau paquet de soutien aux pays en développement, comme le prévoit clairement l’accord de Paris. Le chemin vers cet objectif commence la semaine prochaine avec la Conférence ministérielle sur le climat et le développement, organisée par le Royaume-Uni, et se poursuit avec les réunions du Fonds monétaire international (FMI), du G7 et du G20.
Il faut donc se féliciter de la décision prise, la semaine dernière, par les ministres des finances du G7, qui sont convenus de créer des fonds de réserve d’urgence pour les pays en développement confrontés aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
Mais cela doit être le début d’une action plus large visant à offrir un allègement de la dette et un soutien financier plus importants et de meilleure qualité à ceux qui en ont le plus besoin. L’engagement de ne laisser personne de côté est au cœur de l’accord de Paris. Six ans plus tard, ce mantra est toujours d’actualité : il incombe à toutes les grandes économies de se mobiliser et d’aider les personnes dans le besoin. Il est impératif que les pays contributeurs honorent leur engagement collectif à consacrer au moins 100 milliards de dollars [85 milliards d’euros] par an à aider les pays les plus menacés par les conséquences du réchauffement climatique. Le sommet ministériel international Climat et Développement, prévu fin mars, s’attachera à mobiliser les esprits autour de cet objectif.
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