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« L’enseignement n’est pas une tribune politique »

« L’enseignement n’est pas une tribune politique » 

 

 S’estimant injustement critiqués par leurs collègues de l’IEP de Grenoble, Vincent Tournier et Klaus Kinzler revendiquent dans une tribune au « Monde » la liberté et la raison, rappelant que l’enseignement n’est pas une tribune politique.

Tribune.

 

 La tribune publiée par des enseignants de Science Po Grenoble, très violemment à charge contre nous, soulève des problèmes qui dépassent le cas de nos personnes pour illustrer la crise que traverse actuellement l’université française.

Certes, les signataires ont pris soin de dénoncer fermement les affichages sauvages qui ont vu nos deux noms apparaître sur les murs de l’Institut d’études politiques (IEP), situation qui nous vaut d’être placés sous protection policière.

Toutefois, comme le démontre la suite de leur tribune, l’objectif est ailleurs. Pour les signataires, il s’agit d’abord de soutenir, sans craindre les contradictions et les invectives (merci pour la « pensée réactionnaire »), que le vrai problème réside, premièrement, dans notre refus d’utiliser le terme « islamophobie » lors d’un cycle officiel de conférences à l’IEP et, deuxièmement, dans notre manque supposé de rigueur en tant qu’enseignants. En clair, nous serions de mauvais enseignants et de vrais idéologues, tout le contraire évidemment de nos accusateurs.

Cette version est commode. Elle permet de botter en touche la question centrale de la liberté d’expression. Pour eux, cette liberté ne serait absolument pas en cause ici puisque, disent-ils, nous sommes les seuls censeurs et que, de surcroît, nous avons eu tout le loisir de nous exprimer dans les médias.

Ce faisant, ils se gardent bien de discuter les raisons pour lesquelles nous nous sommes opposés à la notion d’islamophobie, ce que nous avons fait par ailleurs (Le Point du 10 mars et du 16 mars), comme ils se gardent bien de rappeler que, quinze jours avant l’affichage de nos noms, un syndicat étudiant avait souhaité faire interdire l’un de nos enseignements (un simple cours à option !) et lancé un appel public à la délation sur Facebook. Pourquoi de tels agissements ne sont-ils pas rappelés, et pourquoi nos accusateurs ne se sont-ils pas insurgés à ce moment-là ?

Prétendue vérité scientifique

Au lieu de s’expliquer, nos collègues préfèrent nous accuser d’avoir, dans nos enseignements, « refusé de respecter (…) les principes du débat d’idées », en l’occurrence « la nécessité de faire reposer son enseignement et ses recherches sur l’analyse des faits et de les séparer clairement de l’expression de valeurs, de la manifestation de préjugés et de l’invective ».

Nous souscrivons évidemment à cet idéal. L’enseignement n’est pas une tribune politique. Toutefois, prétendre qu’il est possible de séparer radicalement les faits et les opinions n’est guère convaincant et sert souvent à masquer une instrumentalisation asymétrique de la neutralité.

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