Non à l’idéologie victimaire en tout genre

Non  à la victimisation en tout genre

« Vouloir que l’autre nous reconnaisse, c’est avouer que nous ne pouvons exister par nous-mêmes. Cette victimisation est une fuite pour ne pas faire soi-même le travail de sa propre construction », affirme Sylvie Charpinet lectrice du Monde. .

Je suis une femme, mais avant tout, je suis une personne, un corps, un cerveau, une âme et le plus important est que tout fonctionne correctement. J’ai décidé de prendre la plume pour dire « stop » à tous ceux qui véhiculent la stigmatisation des particularités de toute sorte.
Nous sommes tous particuliers et pourtant si semblables. Nos natures sont différentes et nos différences constituent notre force humaine, notre liberté d’être.

Cessons de considérer chaque particularité comme constitutive d’une minorité et cessons ce jeu de la victimisation de la minorité. A mon sens, à trop vouloir défendre telle ou telle caractéristique humaine, nous l’isolons du groupe et la réduisons à sa caricature. Pire, une telle posture l’affaiblit et aggrave l’isolement contre lequel nous nous érigeons. Derrière la volonté de défendre ou de protéger, elle déséquilibre la structure humaine et sociale en mettant chaque spécificité dans une case qu’elle verrouille in fine.

La liberté ainsi invoquée à travers l’affirmation de nos identités quelles qu’elles soient se retrouve à attendre l’approbation de sa reconnaissance par le groupe. Or, cette liberté ne peut être atteinte que par le fait d’être soi-même individuellement.

Cessons de vouloir que la société nous libère de nous-mêmes. Cessons de vouloir que la société valide notre essence-même d’ETRE pour être. En effet, cette reconnaissance ne peut avoir lieu que si l’être existe par lui-même et non par l’image qu’il renvoie de lui dans le corps sociétal.

Vouloir que l’autre nous reconnaisse, c’est avouer que nous ne pouvons exister par nous-mêmes. Cette victimisation est une fuite pour ne pas faire soi-même le travail de sa propre construction. Dans ce contexte, vouloir défendre une particularité, c’est faire l’aveu de sa fragilité, voire de son impuissance.

L’action doit venir de l’individu, individuellement et en groupe. Défendre les femmes, c’est cesser de les opposer aux hommes ; c’est cesser de juger ces derniers comme des prédateurs, sournois et pervers. Défendre les femmes, c’est être femme en intégrant sa part de féminité et sa part de masculinité. Défendre les femmes, c’est défendre les hommes, car l’un ne peut exister sans l’autre.

Le respect de soi vaut le respect de l’autre. Etre féministe est donc un contresens. Y a-t-il un homme qui s’est déjà déterminé comme « masculiniste » ? Non. Alors, si une femme veut être libre, elle doit agir, par elle-même, pour elle-même. Si un individu veut être libre, il doit agir, par lui-même, pour lui-même.

Cette tendance actuelle à la victimisation en tout genre a l’effet inverse de celui recherché. L’affirmation de nos identités ne peut avoir lieu que par l’amour de nous-mêmes et non par notre propre rejet dissimulé, sous couvert que ce sont les autres qui ne nous aiment pas et qui nous malmènent.

Cette liberté tant convoitée se trouve, avant tout, non pas dans toujours plus de protections des singularités – lesquelles protections finiront par limiter cette liberté -, mais dans l’estime de soi et la reconnaissance de soi par soi. Exister, c’est agir et agir, c’est exister. C’est là la condition de notre liberté, à chacun.

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