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Crise sanitaire: trop de sévérité vis-à-vis de l’Europe

Crise sanitaire: trop de sévérité vis-à-vis de l’Europe

Jean-Dominique Giuliani ,  président de la Fondation Robert Schuman considère que les critiques vis-à-vis de l’Europe excessives(dans l’Opinion)

Comment expliquer la débandade actuelle autour du vaccin d’AstraZeneca ?

On se précipite un peu trop pour juger. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui a payé ses vaccins à des prix exorbitants, sont présentés comme des modèles, mais ils ont enregistré à ce jour beaucoup plus de morts que tous les autres. Israël est aussi montré en exemple mais il a accepté de donner toutes les données personnelles de ses habitants à Pfizer. Ce serait impossible chez nous.

Depuis le début de cette crise, l’extrême sensibilité des opinions entraîne celle des gouvernements. Résultat, c’est bretelle, ceinture et parapluie dès qu’il se passe quelque chose. Cette course aux vaccins est suspecte aux yeux de tous les gens un peu sensés. Qu’il y ait une mauvaise surprise avec AstraZeneca – et il n’y en a pas plus qu’avec les autres – fait qu’un mort en Norvège suscite la peur dans toute l’Europe. On n’accepte même pas les risques inhérents à tout vaccin. Quand les gouvernements mis sous pression – quand ils ne sont pas terrorisés par le corps médical qui affiche ses divisions sur la place publique – suspendent les campagnes de vaccination avant de la reprendre bientôt, on est dans le royaume des fous.

Bruxelles n’a-t-il pas failli à cette occasion ?

C’est incontrôlable et ce n’est pas dans ses compétences. On peut le regretter.

« Imaginez qu’on n’ait pas négocié ensemble : les petits pays européens n’auraient pas de vaccins parce qu’ils n’auraient pas été en mesure de négocier avec les grands labos »

On l’accuse d’avoir négocié les prix plutôt que les quantités

D’abord, ce sont des pré-achats, des pré-financements. C’était plutôt intelligent. La réalisation a été un peu gâchée administrativement à Bruxelles, comme elle aurait pu l’être en France ou ailleurs, par un mélange de juridisme et de bureaucratie. Mais d’ici à deux à trois mois, on verra que c’est l’Europe qui fabriquera le plus de vaccins dans le monde. En un an, on a découvert des principes actifs extraordinaires pour lutter contre ce virus, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils soient industrialisés à des milliards de doses en six mois. Imaginez aussi qu’on n’ait pas négocié ensemble : tous les petits pays européens n’auraient pas de vaccins parce qu’ils n’auraient pas été en mesure de négocier avec les grands labos. Ils se seraient fait racketter.

Les autres sont allés très vite, mais regardez les Russes. Ils ont des biologistes d’une très grande qualité – on sait que les poisons sont une spécialité du pays – mais ils sont incapables de vacciner leur population et de produire en grand nombre. C’est un peu comme les Chinois qui se sont targués, l’an dernier, de nous avoir fourni les masques en oubliant qu’au mois de janvier c’était la France qui leur en avait envoyés ! Là, c’est pareil, l’histoire n’est pas finie.

L’Union européenne a-t-elle été naïve ?

Non, elle a été lente, obnubilée par le principe de précaution mais pas plus que l’Allemagne ou la France. Aujourd’hui, la mise en œuvre est compliquée mais les critiques sont un peu excessives. Dans quelques mois, tout cela sera rentré dans l’ordre.

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