L’intérim en pleine crise

  • L’intérim en pleine crise

 

 

On sait évidemment que l’intérim est la première variable d’ajustement. C’est aussi un indicateur avancé de la conjoncture. Or l’intérim est en pleine dépression. Alexandre Viros, le président du groupe Adecco, revient dans le journal la tribune sur l’état du marché de l’intérim en France et sur les difficiles prévisions des prochains mois.

 

 

Un an après le début du 1er confinement, comment se porte le marché de l’intérim en France ?

ALEXANDRE VIROS - Le secteur du travail intérimaire est le premier à réagir aux mouvements de l’économie en se contractant quand ça va mal et en progressant fortement quand ça reprend. Schématiquement, ce qu’on constate en France c’est que le travail intérimaire a perdu cinq ans en l’espace de douze mois puisque le volume de l’intérim en 2020 équivaut à celui de 2015. Parallèlement, le taux de chômage est celui de 2016. Sur le marché de l’emploi, on peut donc considérer que quatre à cinq ans de progrès se sont évaporés. Pour autant, on n’est pas du tout devant une situation uniforme. Il y a des différences très marquées entre les secteurs d’activité, beaucoup plus que lors de la crise de 2008.

Quelles sont les grandes tendances que vous constatez sur le marché du travail ?

Cette crise est particulièrement hétérogène. Il y a des métiers et secteurs économiques à l’arrêt, très atteint et probablement durablement atteint. C’est le cas du tourisme, de l’évènementiel, des métiers de bouche, des cafés, hôtels et restaurants. C’est aussi le cas de l’aéronautique avec aucune projection de reprise à moyen terme, ce qui implique des changements assez profonds puisqu’on peut, par exemple, se demander si les voyages d’affaires retrouveront un jour leur niveau d’avant la crise.

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