Cancel- culture : pathologisation et paresse de la pensée
Avec le concept d’intersectionnalité, les sociologues occupent le terrain d’une pensée éclatée. Un peu d’ailleurs comme dans d’autres disciplines, la complexité de la société et son rythme d’évolution contraingnent en quelque sorte à s’éparpiller en même temps qu’à se spécialiser dans un espace scientifique particulier pas forcément en cohérence avec une approche plus globale et plus universelle. Vulgairement, la cancel culture découpe l’analyse en rondelles de saucisson sur un présupposé victimaire.
L’ intersectionnalité entend analyser les différents systèmes de domination fondés sur le genre, la race, la classe mais aussi sur d’ autres formes d’oppression de type sexuel , colonial, ou autre avec une extension par les réseaux militants à deux nombreuses causes minoritaires et victimaires.
Il y a évidemment des avancées intellectuelles dans cette approche qui nous revient des États-Unis et de sa gauche radicale mais aussi beaucoup de confusion et peut-être autant de paresse. La sociologie est en effet surtout en France une vaste auberge espagnole qui produit le pire, le meilleur, aussi l’insignifiant. On voit d’ailleurs mal émerger de grands intellectuels dans cette discipline depuis la disparition de Foucault, Durkheim ou encore Bourdieu dont d’ailleurs certaines des analyses sont aujourd’hui parfois discutées tout simplement parce que devenu obsolète pour certaines.
Par contre, se développe une véritable armée de sociologues hyperspécialisés et qui d’un coup pratiquent des formes de globalisation de l’analyse de la société avec des transitions plus proches du militantisme que de la démarche scientifique.
Peu ou pas de grands intellectuels sociologues ne parviennent à imposer une certaine cohérence face à cette espèce de balkanisation de la pensée sociologique. Pas étonnant d’ailleurs car la France compte une armée de sociologues de niveaux très disparates et surtout trop nombreux. La France est d’ailleurs l’un des pays qui proportionnellement formt le plus de sociologues dans le monde et les départements universitaires de sociologie sont trop souvent le refuge d’étudiants comme de professeurs à la foie approximatifs, verbeux et finalement paresseux
La nouvelle approche à la mode finalement ressemble un peu à la dialectique marxiste qui consistait à pathologiser la pensée. Penser autrement devient automatiquement une maladie. Du cou,p le débat est immédiatement fermé et la raison condamnée à se soumettre à la dictature victimaire de tout poil.
D’une certaine façon , cette approche sociologique victimaire, se rapproche de la dialectique marxiste qui permettait de ranger le monde en deux catégories des bons et des méchants, des exploiteurs et des exploités, des dominants et des dominés.
L’approche marxiste est morte du fait de son simplisme tout autant que de la dictature intellectuelle qu’elle entendait imposer. Il en sera sans doute de même avec cette nouvelle mode des approches genrées.
Notons d’ailleurs que les approches sociologiques sont particulièrement rares sur les terrains fondamentaux du changement des modes de production, de consommation, des technologies et des grandes tendances sociétales majoritaires. En effet, le courant évoqué est surtout très minoritaire sans doute parce qu’il est trop militant, trop partiel, trop partial et trop paresseux.
Encore une fois la société dans tous ces domaines se caractérisent par de changements fondamentaux à savoir la nature des évolutions et le rythme de ces transformations. Cela avec des interactions pas uniquement sociale mais aussi économiques, technologiques, environnementales dont précisément l’approche intersectionnelle ne sait pas rendre compte. Par paresse sans doute autant que par incompétence. Et la sémantique alambiquée et pseudo scientifique tente de masquer la faiblesse du contenu.
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