Les oiseaux de plus en plus menacés
Chacun peut constater que le nombre d’oiseaux diminue régulièrement et que nombre d’espèces ont disparu. « Pour les oiseaux, on est passé de 25 à 33 % d’espèces d’oiseaux nicheurs menacés entre 2008 et aujourd’hui » en France, alerte Bruno David, naturaliste, président du Muséum national d’histoire naturelle sur France Info. Le Muséum, l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’UICN publient mercredi 3 mars une liste rouge montrant que près d’une espèce animale sur cinq est en danger dans notre pays.
Un constat alarmant qu’on peut avoir du mal à se figurer, explique Bruno David : « On voit toujours des moineaux, des bouvreuils, des rouges-gorges ou des chardonnerets, qui viennent pourtant de rentrer dans la liste rouge. Mais on a du mal à se souvenir qu’il y en avait plus avant, on ne mesure pas le danger ».
Sans habitat, les animaux disparaissent
Certaines espèces sont proches de la disparition. « Le martinet noir c’est moins 47 % en dix ans, presque la moitié qui a disparu », indique le scientifique. Autre exemple avec l’âpron du Rhone, un poisson qu’on trouve dans le fleuve Rhône : « 90% de son aire de distribution, de son habitat », s’alarme le président du Muséum national d’histoire naturelle.
À l’origine en effet de ces disparitions massives d’espèces « la destruction des habitats ». « On détruit beaucoup de zones humides, on dit que ce sont des réservoirs à moustiques donc on les détruit, pointe Bruno David. On fragmente aussi les paysages : nos infrastructures linéaires, que ce soient des autoroutes, des voies ferrées, des parkings, des zones commerciales, ça fragmente les espaces et fragilise les espèces. Cela les réduit à des sous-populations, qui deviennent plus fragiles ».
Le confinement « n’y a rien changé »
Le scientifique remet en cause l’idée selon laquelle les animaux avaient repris leurs droits avec le confinement : « la nature ne les avait pas vraiment regagnés. Il y a juste des espèces qui sont un peu moins farouches que d’autres, qui se cachent normalement quand on a une activité complète, qui ont eu tendance à ressortir. On a vu circuler des renards en ville, quelques cervidés qui se promenaient. Mais on voit très bien qu’il n’y a rien changé ».
Selon le président du Muséum national d’histoire naturelle, il est urgent de prendre conscience de la situation car l’être humain est « une espèce animale parmi d’autres et que nous dépendons totalement de la biodiversité : pour nous nourrir ou respirer.
« On est adapté à un certain tissu vivant : si on le détruit, on le fait basculer vers de nouveaux équilibres. Peut-être que nous serons en danger. »
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