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Archive mensuelle de février 2021

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Economie, social, société : les plus lus

Sondage Macron : baisse

Popularité Macron : en baisse

 

D’après le JDD, qui n’a pas peur de se contredire, MACRON EST EN BAISSE. Pourtant le JDD , il y a quelques jours, affirmait le contraire  à partir de son propre sondage.

Il est vrai que l’information récente du JDD est la synthèse de tous les sondages réalisés sur le sujet.

Après avoir atteint un plus haut depuis 7 mois en novembre 2020, dans le contexte de la mise en place d’un second confinement, la popularité d’Emmanuel Macron repart légèrement à la baisse. La cote du chef de l’Etat a ainsi recueilli en janvier 39% d’avis favorables, selon la moyenne que le JDD tire depuis mai 2017 de sept baromètres différents. Soit une baisse de 0,4 points en un mois et de 2,5 points en deux mois.

Dans le détail, la popularité d’Emmanuel Macron se situe en novembre dans un intervalle qui va de 35% à 45% de satisfaction, avec des évolutions diverses en fonction des instituts.

  • Il prend 2 points en un mois dans le baromètre Ifop-JDD (de 38% à 40%), de 3 points dans l’enquête d’Elabe (de 32% à 35%) et progresse de 4 points dans le baromètre Ifop-Paris Match (de 41% à 45%). ( notons que le JDD et Paris-Match sont la propriété de Lagardère soutien indéfectible de Macron)
  • En revanche, il chute de 4 points dans le sondage d’Harris Interactive (de 49% à 45%),  de 3 points dans celui de BVA (de 40% à 37%) et de Ipsos (de 38% à 35%) et de 2 points chez Kantar (de 38% à 36%). 8 points dans le baromètre Ifop-Paris Match (de 38% à 46%) et 11 points chez Kantar (de 29% à 40%).

Rappelons qu’au-delà de la question exacte qui est posée, les différences d’une enquête à l’autre peuvent aussi relever de la méthodologie utilisée par chacun des instituts (mode de collecte, taille et « redressement » de l’échantillon…)….et de la sensibilité politique!

Droits Télé foot : une offre d’Amazon « intéressante » mais scandaleuse

Droits Télé foot : une offre d’Amazon « intéressante » mais scandaleuse

Il faut vraiment que le football français soit tombé bien bas comme ses dirigeants pour trouver que l’offre d’Amazon est intéressante pour la reprise de diffusion des droits télés. On se demande bien ce que vient faire Amazon dans ce secteur d’activité sinon pour le dévorer comme il a fait d’autres secteurs. Et comme d’habitude Aulas le polémique président de l’OL trouve des vertus à l’appropriation du foot par les Américains.

« Je n’ai pas le droit de parler, mais la situation est intéressante, a estimé le président de l’OL Jean-Michel Aulas à sa sortie du siège de la LFP à Paris. Ça veut dire positive. (Des diffuseurs pourraient répondre à votre attente ?) Bien sûr. »

« On se donne 48h pour trouver la meilleure stratégie, explique un participant à la procédure à la LFP. L’offre d’Amazon est vraiment intéressante via leur plateforme Prime Vidéo. C’est la bonne surprise de la soirée. »

« Les offres étaient inférieures au prix de réserve donc fin de match », a pour sa part lâché le coprésident de l’UNFP Philippe Piat. Un nouvel appel d’offres n’aura pas lieu. « Ça va être probablement du gré à gré », a indiqué Philippe Piat. La suite à donner à ce dossier sera connue d’ici mercredi. « Il y a toujours de l’espoir », a conclu Jean-Pierre Caillot, président du Collège de Ligue 1 à la LFP.

PS-Olivier Faure : un grand parti d’alternance….. à 5% ?

Olivier Faure secrétaire du PS,  toujours aussi emblématique qu’une limande propose la création d’un grand parti d’alternance de gauche. Sans doute un parti avec autour de 5 % des intentions de vote comme l’indique la plupart des sondages. Et le charismatique Olivier Faure de déclarer « Il faut retrouver dans ce pays une gauche qui enthousiasme, qui emmène les jeunes générations », a déclaré le premier secrétaire au micro du Grand rendez-vous d’Europe 1-Les Échos-CNews. « Je crois que nous devons avancer avec toutes celles et ceux qui le souhaitent pour pouvoir refonder » un parti de gauche capable de concurrencer la droite.  Et de sortir des banalités habituelles de tous les cafés du commerce :

« nous sommes face à des défis qui sont des défis majeurs, notamment le réchauffement climatique, mais aussi le passage à l’économie numérique, le capitalisme de surveillance. Bref, tous ces sujets sur lesquels nous sommes attendus et sur lesquels il va falloir développer une vision. » Le mieux serait peut-être finalement de changer de lunettes pour se donner au moins l’illusion d’un avenir pour ce parti socialiste qui n’en finit pas de mourir. Et on voit on voit mal ce qu’il y a de commun entre les insoumis, l’extrême gauche, le parti socialiste et les communistes

Prendre en compte la santé humaine mais aussi animale et environnementale

Prendre en compte la santé humaine mais aussi animale et environnementale

Dans un entretien au « Bilan du Monde », la primatologue Sabrina Krief, qui travaille depuis plus de vingt ans auprès des grands singes en Ouganda, regrette que la crise sanitaire mondiale n’a pas permis, jusqu’à présent, de faire progresser la prise de conscience de l’urgence de préserver la nature.

Ils doivent se demander pourquoi elle a disparu : cela fait des mois que Sabrina Krief n’a pas pu aller à la rencontre des chimpanzés de la région de Sebitoli, en Ouganda, en raison de la pandémie de Covid-19. La primatologue « survit » grâce aux images envoyées par son équipe, qui lui permettent d’évaluer l’état de santé des grands singes ou d’observer l’arrivée d’un nouvel individu. Depuis 2008, elle dirige des travaux sur les effets des activités humaines sur le comportement et l’écologie des chimpanzés, au nord du parc national de Kibale.

Sabrina Krief est l’une des grandes voix du combat pour sauver de l’extinction les derniers grands singes. Les quelques milliers d’entre eux qui vivent encore à l’état sauvage, en Afrique et en Asie, pourraient avoir disparu d’ici une trentaine d’années. Et la crise sanitaire mondiale n’a pas permis, jusqu’à présent, de faire progresser la prise de conscience de l’urgence de préserver la nature, s’alarme la chercheuse.

Comment avez-vous vécu l’irruption de la pandémie qui frappe la planète ?

Sabrina Krief.- J’ai bien sûr été surprise par son ampleur, je n’aurais jamais imaginé ça. Mais la survenue d’une telle pandémie était une de mes craintes. Je suis vétérinaire de formation et mon travail de recherche porte sur les interactions humains-pathogènes-faune sauvage. Il s’agit de voir comment humains et grands singes peuvent utiliser leur environnement, de façon relativement similaire, pour prévenir les maladies ou améliorer leur santé. Je savais donc que la proximité entre les humains et les grands singes était un facteur important de passage de pathogènes et que cette proximité était accrue par l’anthropisation du milieu.

Là où je travaille avec mon équipe, en Ouganda, les zones agricoles sont très proches de l’aire protégée où vivent les grands singes. En période de maturité du maïs en particulier, qui attire les chimpanzés, ceux-ci se retrouvent dans une grande promiscuité avec les populations locales, qui vivent dans des conditions de pauvreté extrême et d’hygiène réduite. Le passage d’agents pathogènes est alors vraiment important. Mon modèle d’étude porte sur les grands singes, mais tout cela est vrai pour d’autres espèces.

Chez les grands singes, la plus forte cause de mortalité connue, en dehors des menaces directes telles que le braconnage, ce sont les maladies respiratoires. Nous mettons donc en place des moyens pour prévenir à tout prix la transmission de ces maladies. Nous avons des mécanismes de surveillance dans les villages et en cas d’épidémie respiratoire, on augmente encore les précautions. Les masques, la distanciation entre nous et les animaux, ou entre humains quand il y a la moindre crainte de maladie, c’était déjà notre quotidien au travail avant la pandémie !

Il y avait aussi déjà eu toutes ces alertes qui nous avaient fait prendre conscience de la rapidité de la propagation de maladies infectieuses émergentes et de leur amplification sous l’effet de certaines menaces. La déforestation, le maintien à un niveau élevé du commerce d’animaux sauvages vivants, on l’observe au quotidien sur le terrain.

Dès le début de cette crise, nous nous sommes dit qu’il fallait que ce soit le facteur qui permette d’enclencher un mouvement beaucoup plus général en faveur de la protection de l’environnement. Elle a peut-être permis de poser de façon encore plus claire le constat global sur les liens entre pandémies et érosion de la biodiversité.

Dans notre microcosme, chez les vétérinaires, on sent une motivation beaucoup plus importante pour mettre en œuvre l’approche « One Health » (« une seule santé »), qui permet d’intégrer les santés animale, environnementale et humaine.

Mais, à une échelle plus large, j’ai l’impression que l’économie a pris le dessus et que l’origine de la pandémie est déjà oubliée. Je ne suis pas certaine que le fait qu’il faille anticiper et prévenir d’autres crises sanitaires soit vraiment intégré par les responsables politiques et les citoyens. La notion d’urgence n’a pas été ressentie par tous.

On revient donc à l’opposition entre urgence environnementale et urgence économique…

Mais la solution aux problèmes économiques ne passe-t-elle pas aussi par une transformation de cette économie ? L’idée du « monde d’après », c’était de se dire que, pour que l’économie reparte sur des bases plus saines, il fallait accélérer la transition écologique.

« Ce qui fait défaut, c’est la volonté de renforcer l’application des lois qui existent déjà »

Ce qui fait défaut, c’est la volonté de renforcer l’application des lois qui existent déjà. Nous avons une stratégie de lutte contre la déforestation importée, un plan pour la protection de la biodiversité, des réglementations contre le trafic d’animaux sauvages, le traité international de l’accord de Paris sur le climat. Il manque une mise en œuvre efficace.

La stratégie de lutte contre la déforestation importée a été signée il y a deux ans. Est-ce qu’on arrive à faire un premier bilan ? On sait pourtant que la déforestation accroît le risque de transmission de pathogènes.

Comment observez-vous l’érosion de la biodiversité sur le terrain ?

Il y a vingt ans, il y avait encore des fragments forestiers autour du parc de Kibale, qui est une aire protégée. Ils ont depuis été grignotés par les populations locales parce que celles-ci n’ont plus accès au cœur de la forêt. En la mettant sous cloche, on a créé une rupture entre l’aire protégée et ces communautés qui ont reporté leur activité, parfois destructrice, sur les petits fragments forestiers. On se retrouve avec un îlot de forêt entouré de zones agricoles, marquées par une augmentation de la densité de population et des infrastructures. Cette promiscuité entre la population pauvre et la faune sauvage, amenée à sortir du parc parce qu’il y a des cultures attractives, est de plus en plus criante.

En parallèle, on a analysé l’eau des rivières. Au cœur des territoires des chimpanzés, on retrouve quinze pesticides en cocktail. On décèle aussi du bisphénol dans leurs poils, qui provient a priori des bouteilles en plastique jetées autour du parc. La pollution atteint le cœur de la forêt tropicale.

Comment faut-il orienter les politiques de conservation de la nature ?

L’idée de réensauvager en gardant un cloisonnement entre des aires pour les humains et des aires pour la faune sauvage, je pense que ce n’est pas la solution. En tout cas pour les zones que je connais. L’aire protégée où je travaille n’a aujourd’hui que des inconvénients pour les populations locales. Elles en ont été expulsées, la faune vient détruire en une nuit les cultures qu’elles ont mis des mois à faire pousser, on leur interdit l’accès à des ressources médicinales et à des lieux sacrés… On ne peut pas imaginer qu’elles puissent protéger ces aires dans ces conditions. Il n’y a aucune gouvernance collective, chacun défend son petit lopin de terre.


Ce sont des questions qui font débat au niveau mondial. Faut-il rester sur le modèle des parcs nationaux comme celui de Yellowstone, aux Etats-Unis, ou faut-il autoriser des activités traditionnelles qui ne soient pas destructrices ?

Plusieurs rendez-vous internationaux (la COP15 sur la biodiversité, la COP26 sur le climat, le congrès de l’Union internationale de conservation de la nature…) prévus en 2020 ont été reportés. Ces reports auront-ils des conséquences ?

L’urgence était évidemment de se poser et de réfléchir à la pandémie. On espère revenir avec des constats plus solides et des ambitions encore plus fortes en 2021. En même temps, on sent vraiment aujourd’hui le décalage entre les beaux discours et la difficulté de la mise en application, entre la réalité du terrain et ce qui se passe au niveau économique.

Des changements en profondeur du système économique, tels que le recommandent les Nations unies ou les ONG pour protéger la biodiversité, sont-ils possibles ?

La question est surtout : est-ce faisable dans les temps ? Cette question de la temporalité se pose aussi pour nous, à propos du temps de la recherche et du temps de l’action. En Ouganda, nous menons un projet visant à avoir une ceinture d’agriculture biologique autour du territoire des chimpanzés, en travaillant avec les communautés locales à une conversion vers une agriculture plus raisonnée et plus équitable.

Si on a engagé ce projet maintenant, c’est parce que l’on n’a pas le temps d’attendre le résultat des études scientifiques pour savoir si les malformations faciales que l’on observe chez les chimpanzés ont bien une même cause et quel est le pesticide précis qui en est responsable.

De toute façon, ce que l’on voit dans les rivières et autour du parc avec ces plantations mono-spécifiques et ces mélanges détonants d’intrants, ces champs de thé à perte de vue dont les consommateurs sont des Occidentaux ou des Pakistanais ou des Japonais, ça ne peut pas marcher. Il faut un changement le plus rapide possible.

Qu’est-ce qui vous donne de l’espoir aujourd’hui ?

C’est la force de vie de la forêt tropicaleSi on lui laisse une toute petite chance, elle peut se régénérer ! C’est aussi, malgré cette ambiance pesante, l’engagement de beaucoup de citoyens. Une envie d’agir aussi collectivement : on se rend peut-être encore plus compte, en étant isolé et confiné, que cette solidarité est essentielle.

Sabrina Krief est spécialiste de l’écologie comportementale des chimpanzés, rattachée au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Elle dirige une équipe de recherche sur les primates dans le parc national de Kibale, en Ouganda, depuis 2008. Elle a notamment publié Chimpanzés, mes frères de la forêt (Actes Sud, 2019).

 

 

Cet article est tiré du « Bilan du Monde » 2021. La nouvelle édition est en vente dans les kiosques à partir du lundi 18 janvier ou par Internet en se rendant sur le site Boutique.lemonde.fr

 

Politique : « PS, sept ans de trahison »

Politique : « PS, sept ans de trahison »

Les réactions d’un lecteur du monde, Maurice Blanc,  au s’article : « PS, sept ans de trahison » « Même si le PS a des spécificités indéniables, vos constats concernent les partis politiques dans leur ensemble. Quand Pierre Moscovici déclare : « Qui a trahi a peur d’être trahi », ceci ne vaut pas uniquement pour Emmanuel Macron et La République En Marche ! De l’extrême droite à l’extrême gauche, tout le monde est concerné. » considère Maurice Blanc

« Fidèle abonné du « Monde », j’ai lu avec beaucoup d’intérêt la série de six articles d’articles de Gérard Davet et Fabrice Lhomme « PS, sept ans de trahisons » et je vous félicite pour une enquête qui a dû être difficile » Jacques Loic / Photononstop

Fidèle abonné du « Monde », j’ai lu avec beaucoup d’intérêt la série de six articles d’articles de Gérard Davet et Fabrice Lhomme « PS, sept ans de trahisons » et je vous félicite pour une enquête qui a dû être difficile. Même si cette lecture est attristante, elle dévoile les rancœurs et les trahisons qui ont abouti à la mort du Parti socialiste. Ses dirigeants se comportent comme des élèves dans la cour de récréation, leurs querelles d’ego et leur infantilisme sont affligeants.

Je comprends que vous vous en teniez à votre sujet et que vous ne vous permettiez aucune extrapolation. C’est ce que j’ai longtemps enseigné à mes étudiants ! Ici, sur deux points au moins, vous auriez pu monter en généralité.

1. Même si le PS a des spécificités indéniables, vos constats concernent les partis politiques dans leur ensemble. Quand Pierre Moscovici déclare : « Qui a trahi a peur d’être trahi », ceci ne vaut pas uniquement pour Emmanuel Macron et La République En Marche ! De l’extrême droite à l’extrême gauche, tout le monde est concerné. Le mépris des corps intermédiaires, en commençant par celui des partis politiques, s’inscrit dans une tradition bonapartiste, renouvelée par le général De Gaulle et toujours présente, à droite comme à gauche.

2. Paradoxalement, cette faillite avérée apporte une lueur d’espoir : si les experts autoproclamés qui confisquent le pouvoir du peuple échouent lamentablement, il faut prendre au sérieux la sagesse populaire et jouer à fond la carte de la démocratie participative.

Maurice Blanc, professeur émérite de sociologie, université de Strasbourg

Veolia-Suez : Jean-Marie Messier, le pompier pyromane

Veolia-Suez : Jean-Marie Messier, le pompier pyromane

L’ancien patron de Vivendi environnement (devenu Veolia)  qui a complètement enfoncé les comptes de la société réapparaît mais cette fois pour favoriser ,comme conseiller de Frérot, l’absorption de Suez par Veolia. Un comble ! Ou une seconde occasion peut-être d’enfoncer une nouvelle fois Veolia engagée dans un processus très douteux de rachat de Suez. Mediapart résume l’itinéraire du goldenboy déchu mais ressuscité comme avocat d’affaires

À la fin des années 1990, celui qui était surnommé par les Guignols de l’Info « J6M », pour « Jean-Marie-Messier-Moi-Même-Maître-du-Monde », avait réussi en quelques années à transformer un vieux fleuron national français — la Compagnie générale des eaux — en un colosse des médias et de la communication. C’était les grandes heures de « Vivendi Universal ». L’entreprise était alors cotée en bourse à New York, où le médiatique patron vivra également quelques années aux frais de sa société, dans un appartement situé sur la très cossue « Park avenue ». L’entreprise n’était alors plus tout à fait française, tandis Jean-Marie Messier rêvait de la nationalité américaine.

Une aventure américaine et une expansion qui s’arrêtent brutalement en 2002 : avec l’éclatement de la bulle internet et l’effondrement du cours de l’action Vivendi, il doit démissionner et quitte la tête de l’entreprise. Un départ qui laisse un goût amer à ses anciens collaborateurs et ses ex-salariés, notamment chez « Vivendi Environnement », futur Veolia. Filiale du groupe créée pour regrouper les activités de gestion de l’eau, le métier historique de l’entreprise, Vivendi Environnement a surtout servi à financer à coup de dettes la croissance et les acquisitions de sa maison mère.

Pas rancunier, Antoine Frérot semble ne pas avoir tenu rigueur à Jean-Marie Messier d’avoir considérablement endetté le groupe qu’il dirige. Car désormais, « J2M » est devenu avocat d’affaires et conseille les chefs d’entreprise. Une reconversion qui s’est d’ailleurs avérée difficile et chaotique : en 2002, quelques mois après son piteux départ de Vivendi, il fonde aux États-Unis Messier Associés. Il travaille d’abord avec la femme d’affaires Fatine Layt, mais celle-ci finira par claquer la porte en 2007. La même année, Jean-Marie Messier rebondit avec un nouvel associé, en la personne de Jean-Charles Cherki. Mais les deux compères se brouillent et de séparent en 2010. Et quelques mois plus tard, rebelote, il trouve un nouveau compagnon d’infortune en la personne d’Erik Maris, un ancien de la banque Lazard, comme lui. Bis repetita, ce dernier et Jean-Marie Messier seraient désormais à couteaux tirés, et un divorce sanglant aurait été prononcé entre les deux associés.

Un parcours d’avocat d’affaires chaotique, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un certain talent : il faut probablement un sacré bagout pour convaincre un capitaine d’industrie comme Antoine Frérot d’endetter à nouveau son entreprise pour les 20 prochaines années, alors que celle-ci venait tout juste de retrouver un équilibre budgétaire. Un exploit, quand on sait que c’est précisément Jean-Marie Messier qui avait grevé les comptes de Veolia à l’origine. Il a été d’autant plus persuasif que son cabinet touchera probablement un joli pactole si cette transaction arrive à son terme.

C’est finalement rassurant : les années passent, mais la « Messier touch » reste. Il laissera probablement derrière lui un deal industriel bancal, avec un Suez dépecé et un Veolia surendetté, mais Jean-Marie Messier va peut-être faire un dernier tour de piste dans les affaires parisiennes, qui lui assurera certainement une belle retraite dorée. Celui que certains à Paris surnomment « le serial looser » a peut-être bien caché son jeu : et si c’était lui, le seul gagnant de cette affaire ?

Coronavirus : LA MORTALITÉ plus réduite pourrait repartir

Coronavirus : LA MORTALITÉ plus réduite pourrait repartir

Des progrès assez considérables ont été réalisés en matière de soins pour le Coronavirus. Le résultat d’une connaissance plus approfondie du virus et une meilleure adaptation des traitements de ses conséquences. L’amélioration des soins hospitaliers a réduit les taux de mortalité en réanimation de plus d’un tiers depuis les premiers mois de la pandémie, mais le rythme de ce progrès ralentit et pourrait maintenant stagner, selon une étude publiée ce mardi.

La mortalité des patients Covid d’unités de soins intensifs (USI) est tombée à 36% en octobre, selon cette vaste étude incluant plus de 43.000 patients de plusieurs pays, publiée dans la revue Anesthesia.

Selon une analyse précédente des mêmes auteurs, parue en juillet, la mortalité globale des patients atteints de Covid-19 dans les USI, assimilés à la réanimation, était passée de près de 60% à la fin de mars 2020 à 42% à la fin de mai 2020.

Ces deux études, faites par le spécialiste d’anesthésie Tim Cook et ses collègues britanniques, sont des « méta-analyses » compilant de multiples études.

« Après que notre première méta-analyse de l’année dernière a montré une forte baisse de la mortalité en réanimation due au Covid-19 de mars à mai 2020, l’analyse mise à jour montre que toute baisse du taux de mortalité entre juin et octobre 2020 semble s’être stabilisée ou avoir plafonnée », selon les auteurs.

Ces derniers ont utilisé les données de 52 études portant sur 43.128 patients. Les études provenaient d’Europe, d’Amérique du Nord et de Chine – régions comprises dans l’analyse précédente – ainsi que de rapports du Moyen-Orient, d’Asie du Sud et d’Australie notamment. Les connaissances sur ce qui marche – et ce qui ne marche pas- ont progressé, rappellent ces spécialistes.

Les stéroïdes (comme la dexaméthasone) peuvent par exemple être administrés aux patients sous oxygène ou sous respirateur pour améliorer leurs chances de survie. La prise en charge des patients a également probablement évolué au cours de l’année avec des changements concernant l’oxygénothérapie ou la gestion de la coagulation sanguine.

Les auteurs s’interrogent aussi sur l’éventuel impact de nouveaux variants du coronavirus sur les patients en réanimation.

Mais Peter Horby, responsable de l’essai clinique Recovery, qui a conclu à l’efficacité de la dexaméthasone, a récemment estimé que les médicaments devraient continuer à fonctionner aussi bien avec les nouveaux variants car ils agissent sur la réponse immunitaire, pas sur le virus lui-même.

Foot français : bientôt américain ?

Foot français : bientôt américain ?

C’est l’interrogation du journaliste Christian Jeanpierre commentateur sur TF1. Et qui vient de publier le livre 2026, l’année où le football deviendra américain chez Solar éditions. « Quand j’ai écris ce livre il y a un an, je partais d’un principe philosophique qui me plaisait. C’est-à-dire, que c’était un sport qui est né en 1863 en Angleterre et qui allait s’imposer aux États-Unis ». Il a découvert cette année que « ce sport qui est né en Europe allait s’imposer aux États-Unis mais que les Américains qui sont les rois du business, débarquaient en Europe, et allaient en faire un business en Europe ».

Le journaliste est persuadé de la surpuissance américaine dans les années à venir puisqu’après un voyage aux États-Unis en 2019, il a découvert la Coupe du monde 1994 qui n’avait pas été suivie par les Américains à l’époque. Mais en 2019, à Manhattan tout était différent, Christian Jeanpierre a vu partout des publicités pour le soccer européen« Les Américains débarquent en Europe et vont faire de notre football, un business ».

 

Croissance Europe : bon niveau mais tassement du rythme

Croissance Europe : bon niveau mais tassement du rythme

 

Encore un bon niveau de l’industrie manufacturière en janvier mais le rythme tend cependant à ralentir. Un phénomène ressenti un peu partout y compris en Chine et aux États-Unis

L’activité manufacturière américaine a enregistré une croissance moins forte le mois dernier, à en croire l’Institute for Supply Management (ISM) dont l’indice s’est établi à 58,7 contre 60,5 pour décembre 2020, alors même que le consensus l’attendait en baisse plus modeste

 Les résultats de l’activité manufacturière en Chine confirment la tendance dégagée chez les directeurs d’achats; à savoir; le net tassement de la croissance. En cause évidemment la troisième vague en cours du virus qui affecte la consommation et les investissements dans la plupart des zones économiques L’indice PMI manufacturier calculé par Caixin/Markit a reculé en janvier à 51,5 contre 53,0 le mois précédent, soit son plus faible niveau depuis juin dernier. Le consensus ressortait à 52,7.

D’après les données de Caixin/Markit, le sous-indice de production en Europe a reculé le mois dernier à 52,5, un plus bas depuis avril dernier, tandis que le sous-indice des nouvelles commandes a chuté à 52,5, soit leur rythme le plus faible depuis juin dernier.

C’est tassement montrent la corrélation entre l’activité et la reprise de la pandémie. L’indice PMI manufacturier en Europe et tombé à 54,8 en janvier dans sa version définitive après 55,2 en décembre. L’indice de janvier est toutefois légèrement supérieur à une première estimation qui l’avait donné à 54,7. « La production manufacturière de la zone euro à continué de croître de manière soutenue début 2021 mais le rythme de la croissance a touché son plus bas niveau depuis le début de la reprise, de nouvelles mesures de confinement et des perturbations dans l’approvisionnement ayant posé de nouveaux défis aux industriels de la région », commente Chris Williamson, économiste d’IHS Markit.

Quel mode de financement pour les PME

Quel mode de financement pour les PME

Par Hélène Stefaniutyn de Brébisson, IÉSEG School of Management; Aurore Burietz, IÉSEG School of Management et Jérémie Bertrand, IÉSEG School of Management (*), a bord de la problématique du financement des petites structures économiques dans le journal la Tribune.

 

 

 

Vous êtes une entreprise non cotée, jeune, petite, vous détenez peu d’actifs tangibles ? Un peu tout cela à la fois ? Il est parfois difficile, dans ces conditions, d’obtenir un financement. Pour ces entreprises considérées comme plus opaques, l’accès à la dette reste d’autant plus compliqué que les banques font moins confiance à l’information qui leur est fournie.

Une solution peut être de publier ses comptes en normes IFRS (International Financial Reporting Standards). C’est ce que montre notre étude portant sur des groupes non cotés européens.

Le référentiel IFRS, adopté dans plus de 130 pays, vise à faciliter les relations entre les entreprises et leurs investisseurs et créanciers. Il permet en effet de produire une information financière harmonisée. Son application, lorsqu’elle est obligatoire, a des impacts positifs pour les sociétés tels que la réduction du coût du capital, un meilleur accès à la dette, et une augmentation des investissements transfrontaliers.

Un accès facilité au crédit

Une des explications à ces résultats est que l’utilisation des IFRS augmente la qualité de l’information financière. En Europe, les normes IFRS sont obligatoires pour les comptes consolidés des sociétés cotées depuis 2005. Elles sont également optionnelles pour les groupes non cotés, bien que seuls 5 % d’entre eux les choisissent.

Notre étude cherche donc à comprendre ce que les IFRS peuvent apporter aux groupes privés. Nous montrons que l’adoption de ces normes internationales leur facilite l’accès au crédit bancaire : les groupes publiant en IFRS présentent une dette relativement plus élevée que les autres, dans tous les pays observés. En effet, la mise en place de ces normes permet de standardiser l’information financière communiquée par les entreprises.

Dans le cadre des petites et moyennes entreprises (PME), ce choix de normes apparaît comme une opportunité de réduire leur opacité auprès de potentiels créanciers. La lecture et l’analyse des bilans étant plus transparentes, les banques ont une meilleure connaissance de la situation financière de ces entreprises, leur facilitant ainsi l’accès au crédit bancaire.

Opter pour les IFRS constitue donc une stratégie à envisager par les entreprises à la recherche de nouveaux partenaires bancaires pour des besoins de financement importants, que ce soit dans le cadre de prêts syndiqués, c’est-à-dire fournis par un ensemble d’établissements financiers, ou internationaux.

Mais est-ce que toutes les entreprises privées ont intérêt à adopter les IFRS ? Qu’en est-il des entreprises naturellement moins opaques ou opérant dans un environnement économique favorisant l’accès au crédit ? Nous démontrons que l’effet bénéfique de l’adoption des IFRS varie en fonction des caractéristiques des entreprises, mais aussi des spécificités des pays dans lesquels elles se situent.

Cet effet positif sur l’accès à la dette est amplifié pour les sociétés dites plus opaques, à savoir les petites entreprises, celles considérées comme plus risquées ou disposant de peu d’actifs tangibles.

Compenser l’asymétrie d’information

 

Par ailleurs, nous observons que le choix des IFRS est particulièrement efficace dans les pays où les asymétries d’information sont importantes, c’est-à-dire là où les banques ont très peu d’information sur les entreprises, au travers des registres de crédit publics notamment.

Autre exemple : dans les pays où l’économie est plutôt fondée sur un marché financier (comme au Royaume-Uni), le poids de la dette reste globalement plus faible dans le bilan des entreprises. La dette y est probablement plus difficile à obtenir, sauf justement pour les entreprises optant pour les IFRS. Ainsi, ces normes semblent compenser les problèmes d’asymétrie d’information liés à l’environnement bancaire : lorsque les banques disposent de peu d’information, ou lorsque le marché bancaire est moins développé.

Bien entendu, opter pour un référentiel comptable n’est pas anodin, surtout lorsqu’il s’agit d’abandonner le référentiel local, naturellement mieux maîtrisé. Un premier frein réside dans les problèmes de compréhension linguistique, et ce malgré les traductions officielles européennes. Les IFRS ont aussi été critiquées pour leur complexité et pour la quantité d’informations à produire.

Les référentiels locaux présentent encore des différences avec ces normes, notamment dans les pays de droit civil comme en France. Ce choix suppose donc d’avoir une équipe comptable et financière étoffée et compétente, capable de suivre l’évolution constante de cette normalisation – en plus des autres. Néanmoins, en investissant dans l’information financière, les entreprises – en particulier les plus opaques – peuvent envoyer un signal de qualité auprès des banques.

(*) Par Hélène Stefaniutyn de Brébisson, Professeur, IÉSEG School of Management ; Aurore Burietz, Professeur de Finance, LEM-CNRS 9221, IÉSEG School of Management et Jérémie Bertrand, Professeur de finance, IÉSEG School of Management.

 

Industrie de défense en Europe : l’abandon ?

Industrie de défense en Europe : l’abandon ?

 

Un papier de deux experts Julien Malizard et Josselin Droff dans The Conversation montre que l’industrie de défense européenne et sur la voie de l’abandon.

 

Julien Malizard travaille pour la Chaire Economie de défense de l’IHEDN comme titulaire adjoint ; il est par ailleurs chercheur associé au GREThA (Université de Bordeaux, UMR 5113). Il a reçu des financements de la Direction générale de l’armement (DGA) durant sa thèse. Il est membre du conseil d’administration de l’association pour les études sur la guerre et la stratégie (AEGES).

Josselin Droff est chercheur à la Chaire économie de défense de l’IHEDN. Il est par ailleurs chercheur associé au GREThA (Université de Bordeaux, UMR 5113). Il a reçu des financements de la DGA pour sa thèse de doctorat entre 2009 et 2012. Il a reçu le prix de thèse du Ministère des armées en 2015 pour sa thèse de doctorat en sciences économiques.

 

 

Comme la madeleine de Proust, la question de la coopération industrielle de défense est un sujet qui revient, à intervalles réguliers, dans l’actualité et l’agenda européen. En effet, le traité de Maastricht, signé en 1992, postulait déjà qu’il fallait former « une identité européenne de sécurité et de défense » et proposait « une coopération renforcée en matière d’armement en vue de créer une agence européenne des armements ». Un tel projet réveillait des initiatives lancées dans les années 1950 avec des objectifs relativement similaires (Union de l’Europe occidentale).

Le momentum actuel semble, une nouvelle fois, favorable à ces problématiques de défense, comme en témoignent les annonces récentes. Le risque de la « non-coopération » est double : un surcoût associé au non-partage des coûts de développement, et une perte de compétitivité vis-à-vis de concurrents américains, chinois ou russes.

 

Pour une coopération durable face aux menaces

Sans prétendre à l’exhaustivité, nous pouvons citer, parmi les coopérations existantes, l’Initiative européenne d’intervention (IEI) qui vise à partager les expériences opérationnelles ; la Coopération structurée permanente (CSP), qui est un outil de coopération prévu par les traités qui couvre un ensemble de problématiques diverses (capacitaires, industrielles…) ; le Fonds européen de défense (FED) qui est la première incursion de la Commission européenne dans le financement du développement de technologies de défense avec un budget, encore provisoire, de 7 milliards d’euros et qui s’accompagne de la création d’une Direction générale à l’industrie de défense et de l’espace ; et le lancement de grands programmes d’armement pour les années à venir, avec par exemple, le Système de combat aérien du futur (SCAF), une coopération entre l’Allemagne, l’Espagne et la France.

Les raisons pour lesquelles les Européens doivent coopérer d’un point de vue industriel sont multiples, mais il est possible de distinguer ce qui relève d’enjeux stratégiques et politiques et ce qui relève de problématiques économiques et industrielles.

En ce qui concerne les raisons stratégiques, il faut souligner que les pays européens font face à un certain nombre d’incertitudes et de menaces communes qui nécessitent une coordination plus forte. Au premier rang de celles-ci se trouve l’attitude des États-Unis vis-à-vis des alliés européens : même si l’OTAN reste résiliente, Donald Trump l’a critiquée à de nombreuses reprises et un pivot vers le Pacifique a été amorcé dès le mandat de Barack Obama. En conséquence, les Européens devraient investir massivement pour pouvoir se défendre par eux-mêmes.

L’OTAN & la France – Pourquoi l’Europe de la Défense stagne ?

Concomitamment, l’UE est confrontée à des défis sécuritaires comme les attaques terroristes, les tensions posées par l’attitude de la Russie ou celles en Méditerranée orientale ou bien encore les enjeux liés à la dimension cyber. Leur caractère transfrontalier implique une prise en charge collective.

Par ailleurs, les projections en termes de conflictualité dans le futur indiquent que les états-majors anticipent des affrontements de haute intensité. Comme l’explique le général Lavigne, chef d’état-major de l’Armée de l’air et de l’espace :

« Nous assistons à une démonstration de force des grandes puissances, à une contestation des espaces aériens, à une diversification des menaces et à une désinhibition dans l’emploi de la force. »

Cette évolution appelle à des investissements importants dans des technologies « classiques » alors que les équipements destinés à être employés dans les conflits asymétriques restent plus que d’actualité.

Compétitivité économique et industrielle

D’autres raisons, de nature économique et industrielle, sont également à signaler. Tout d’abord, les budgets européens de défense sont limités : d’après les données du SIPRI, les dépenses de défense de l’UE sont plus de deux fois inférieures à celles des États-Unis. Le contexte du Brexit limite encore plus le poids des Européens puisque le Royaume-Uni se classe structurellement aux premières places des dépenses européennes, avec notamment 27 % des dépenses de R&D de défense de l’UE.

En complément de ces budgets contraints, se trouvent les conséquences de la perte de « pouvoir d’achat » des ministères de la Défense européens, avec le risque d’être désarmés par l’inflation. Ce que l’on appelle communément la « loi d’Augustine » est en fait la matérialisation de la tendance haussière du coût des grands programmes d’armement, en termes d’acquisition mais aussi de soutien tout au long de leur cycle de vie. Les travaux les plus récents montrent que l’inflation militaire est nettement supérieure à celle des produits civils, ce qui tient à des raisons générationnelles puisque les matériels modernes incorporent les technologies les plus à la pointe, ces dernières étant plus difficiles à développer.

Au niveau industriel, le paysage est relativement peu concentré, en particulier dans les domaines naval et terrestre. En parallèle, le nombre de programmes nationaux est trois fois plus élevé qu’aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle les entreprises européennes sont en monopole sur leur marché national mais se retrouvent en concurrence sur les marchés d’exportation. Pour maintenir les compétences industrielles, ces entreprises sont obligées d’exporter pour garantir leur rentabilité. Eu égard à l’étroitesse des demandes nationales, une recomposition est nécessaire, d’autant que ce phénomène est déjà à l’œuvre aux États-Unis.

Enfin, le secteur civil est davantage en pointe dans les technologies nécessaires au développement des matériels de nouvelle génération, notamment les drones, le spatial, le traitement des données ou encore l’intelligence artificielle. Ces technologies seront pourtant au cœur des futurs équipements de défense. Néanmoins, les technologies de défense gardent leurs spécificités et les passerelles entre les domaines civil et militaire restent plutôt rares.

Des divergences politiques

La coopération dans le domaine de la défense est historiquement source de dilemmes : faut-il renoncer à des pans entiers de souveraineté industrielle (et aux emplois qui vont avec) pour obtenir des équipements de défense plus efficaces, au meilleur prix ? Si oui, quels pays doivent renoncer à tout ou partie de leur industrie de défense ? En effet, tous les pays n’ont pas les mêmes ambitions, ni les mêmes objectifs quant à leur industrie.

Au-delà des aspects opérationnels et militaires, la construction de l’Europe de la défense pose aussi des questions de politique et de stratégie industrielle. En particulier, l’ensemble des initiatives évoquées plus haut doivent être mises en cohérence afin qu’elles soient pleinement efficaces : une vision politique claire s’inscrivant sur le long terme est un préalable indispensable. La déclinaison de cette vision passe par différents instruments de politique industrielle.

Tout d’abord, les expériences passées de coopération industrielle sont mitigées parce que les spécifications des équipements n’étaient pas harmonisées entre les pays partenaires. Les économies d’échelle n’étaient donc pas au rendez-vous. Aussi, l’efficacité de la coopération dépend de la capacité des États à s’entendre en amont pour éviter que les programmes en coopération ne deviennent une superposition de programmes nationaux.

Coopération, dialogue et retours d’expérience

Pour les forces armées, la multiplication des échanges opérationnels et les retours d’expérience sont d’une grande importance. On peut espérer que dans le cadre de l’IEI, les échanges sur des problématiques communes permettront de mieux préciser les besoins et donc de s’accorder sur les spécifications des équipements. La technologie peut contribuer favorablement à combler, au moins partiellement, ces différences.

Vers où va l’initiative européenne de défense ?

Cela peut passer par des formes de modularité, entendue ici comme une conception des systèmes de défense fondée sur une plate-forme principale qui accueillerait des modules interchangeables. Dans le cadre d’une coopération, cela permet de réfléchir à une plate-forme commune et standardisée, avec des modules personnalisés selon les types de missions envisagées.

De telles expériences ont déjà été conduites au Danemark ou en Suède. Le cas du futur avion de combat entretient des similarités avec ce concept dans la mesure où le porteur principal (un avion) va être relié à des drones. Ceci est rendu possible via des technologies de l’industrie 4.0 qui peuvent favoriser cette modularité, notamment en améliorant les interfaces numériques entre le porteur principal et son environnement, mais aussi en rendant possible la production d’armements en petite série à des coûts abordables via par exemple la simulation numérique ou l’impression 3D.

Pour une stratégie économique et industrielle commune ?

D’autres mécanismes économiques méritent réflexion ; en premier lieu la taille du marché : le seul marché européen sera-t-il suffisant ou faudra-t-il passer également par l’exportation pour obtenir une taille critique ? Les divergences de politique en matière d’exportation d’armements sont fortes, ce qui joue comme un frein à la construction d’une Europe de la défense intégrée sur le plan industriel.

Par ailleurs, il est également nécessaire de s’assurer que les industriels européens restent compétitifs par rapport à leurs concurrents internationaux. Sur les contrats d’exportations, de nouveaux acteurs apparaissent (Turquie, Corée du Sud, Chine…) et grignotent des parts de marché. Mais si cette question de la taille du marché est bien économique, le fond reste politique : il s’agit en effet de s’accorder sur une vision claire du rôle des exportations dans une politique de défense européenne et sur un modèle économique de défense européen.

Enfin, pour être pleinement intégré, le marché européen doit promouvoir sa propre production, certains souhaitant la création d’un buy european act qui validerait la préférence communautaire, en particulier pour des compétences critiques. Cela entraînerait probablement des surcoûts sur certains segments de marché où les Européens seraient moins compétitifs : c’est le prix de la souveraineté.

L’éparpillement des compétences industrielles entre pays est également une explication du manque d’intégration. En préalable, une analyse globale des avantages comparatifs est indispensable pour rationaliser les capacités industrielles. Il s’agit plutôt de renforcer les compétences existantes, sans créer de nouvelle concurrence et donc, de préférence, choisir l’acteur industriel le plus avancé. Le FED ou les grands programmes d’armement peuvent servir de catalyseur, de par leur capacité à structurer les relations industrielles.

En effet, les programmes d’armements sont des fenêtres d’opportunité pour une intégration européenne plus poussée. On peut citer le processus d’intégration économique de groupes nationaux, sur le modèle de MBDA grâce au missile Storm Shadow /Scalp. Le secteur des hélicoptères est un autre exemple historique d’une industrie qui s’est structurée autour de grands programmes militaires qui ont été progressivement intégrés pour former Airbus Helicopters.

L’acceptabilité d’une telle politique de rationalisation de l’outil industriel peut passer par la compensation des manques à gagner en matière d’emplois et mettre ainsi fin au mécanisme de « juste retour ». Cet élément est à prendre en compte dans une perspective de politique industrielle européenne globale. Enfin, l’implication, dans la chaîne de sous-traitance, d’équipementiers de PME et d’ETI issus de pays européens éloignés du premier cercle offre l’opportunité d’impliquer l’ensemble des pays membres, de garantir une forme d’indépendance européenne et de permettre des économies d’échelle par de la spécialisation sectorielle.

Au terme de cette analyse, il apparaît que la défense n’échappe pas aux « lois » qui régissent les autres biens publics : une politique industrielle de défense commune en Europe ne pourra probablement pas se faire sans une instance supra-nationale de défense commune qui coordonnerait les actions individuelles tout en respectant la souveraineté des États. Ce « dilemme » institutionnel est encore à résoudre.

 

Europe de la défense : une illusion totale

Europe de la défense : une illusion totale

 

Le rapport deux députées Natalia Pouzyreff (LREM) et Michèle Tabarot (LR) sur la politique de défense met en évidence le fiasco total voir l’hypocrisie dans ce domaine. En clair , l’Europe se veut une des grandes puissances mondiales qui compte mais sans défense commune laissant un peu chaque pays décider de ses relations diplomatiques voire militaires. L’exemple le plus édifiant étant sans doute l’affaire de la présence de la France au Mali et de la force Barkhane. La France est en effet de plus en plus isolée et les moyens complètement insignifiants au regard de l’immensité du territoire à couvrir (10 fois plus que la France avec 5000 militaires !).

Nombre de pays en plus se satisfont parfaitement du bouclier américain et ne font rien développer une industrie européenne de l’armement «  : les acquisitions d’armements auprès des États-Unis se sont multipliées, en contradiction avec plusieurs engagements de la CSP ( Coopération structurée permanente (CSP), et le respect des engagements opérationnels se heurte aux réticences des États-membres.

Iran : une nouvelle procédure à propos du nucléaire ?

Iran : une nouvelle procédure à propos du nucléaire ?

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, propose une nouvelle procédure pour sortir la négociation de l’accord sur le nucléaire de l’impasse.. Il propose notamment que la discussion soit animée par l’union européenne afin résoudre le conflit entre l’Iran et les États-Unis sur ce sujet. « On peut établir un mécanisme pour synchroniser et coordonner ce qui peut être fait », a déclaré Mohammad Javad Zarif sur la question de savoir ce qui pourrait être fait pour rapprocher Téhéran et Washington lors d’une interview à CNN.

Chacun des gouvernements tient à ce que l’autre soit le premier à se conformer aux règles.

Selon Mohammad Javad Zarif, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, pourrait « orchestrer les décisions à mettre en place par les Etats-Unis, et celles qui doivent être prises par l’Iran ».

La Commission coordonnée par Josep Borrell inclut l’Iran et six autres pays : la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et les Etats-Unis.

Selon les termes de l’accord, l’Iran accepterait de limiter son programme nucléaire afin de rendre plus difficile le développement d’armes nucléaires en échange d’un assouplissement des sanctions économiques imposées par les Etats-Unis.

L’ancien président américain, Donald Trump, s’était retiré de l’accord en 2018 et avait imposé à nouveau les sanctions américaines.

Le nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden, a déclaré que si l’Iran respectait à nouveau strictement l’accord, Washington le ferait aussi.

Aéroports : comme c’était prévisible les faux tests !

Aéroports : comme c’était prévisible les faux tests !

 

Il y a longtemps que les spécialistes savent que l’exigence d’un certificat de test pour les voyageurs internationaux par avion est un coup d’épée dans l’eau. D’abord en préalable il faut rappeler que la plupart des voyageurs internationaux utilisent  le rail et la voiture, des  modes de transports qui ne sont pas contrôlés ou presque.

 

Comme on ne se résout pas à fermer les frontières qui constituerait la seule mesure efficace, l’Europe a décidé de n’exiger que  le fameux certificat de test que pour le déplacement de voyageurs entre l’union économique et le reste du monde.

 

Le problème évidemment,  c’est que les voyageurs indélicats peuvent se munir de faux tests PCR négatifs sans qu’il soit possible de les vérifier. Normalement les tests de PCR doivent être affectés 72 heures avant le vol. Le problème est que le certificat de test négatif n’est pas un document administratif et qu’il est pratiquement impossible dans vérifier la véracité dans la plupart des aéroports des pays en voie de développement comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres.

 

Le vrai problème que ne veulent pas affronter les Etats est la fermeture des frontières à la mobilité des personnes pendant une période suffisante. Or le virus circule évidemment avec les personnes qui se déplacent,  ce qui explique notamment la prolifération des variants britanniques mais aussi sud-africains, brésiliens et demain d’autres.

 

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