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Archive mensuelle de février 2021

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Sondage conjoncture : l’Allemagne davantage confiante que les autres

Sondage conjoncture : l’Allemagne davantage confiante que les autres pays occidentaux

Selon un sondage international Pew Research, les Allemands, estimaient encore pour 52 % d’entre eux que la pandémie de coronavirus n’avait pas impacté leur vie quotidienne. A titre de comparaison, 74 % des Américains, 70 % des Britanniques et 67 % des Français ont exprimé le sentiment contraire dans cette même enquête. A noter que les femmes, plus touchées par les suppressions d’emplois, laissent entendre une note plus négative que les hommes, que cela soit aux Etats-Unis (79 % contre 68 %), au Royaume-Uni (75 % contre 64 %), en France (69 % contre 63 %) et même en Allemagne (52 % contre 42 %)…

Cette impression affichée outre-Rhin d’être passés entre les gouttes s’explique sans doute par l’appréciation positive que nos voisins ont de la réaction de leur gouvernement, saluée par 77 % d’entre eux — contre 54 % pour les Français, 48 % par les Britanniques et seulement 41 % par les Américains.

Les  Allemands se montrent à 77 % confiants dans la capacité de leurs gouvernants à gérer les crises sanitaires à venir contre 68 % des Britanniques, 67 % des Américains et 60 % des Français. Ces derniers se montrent aussi les plus opposés (75 %) à la vaccination obligatoire contre 62 % pour nos voisins d’outre-Rhin et 57 % des Américains, tandis que les Britanniques y sont à 62 % favorables. Sans doute l’effet du vaccin qui leur a déjà été inoculé en masse !

«Covid: Pour une stratégie coordonnée au plan européen

«Covid: Pour une stratégie coordonnée au plan européen

« A l’heure où partout en Europe, des mesures plus strictes sont prises pour tenter d’endiguer la propagation du virus et de ses nouveaux variants, il est fondamental que les pays européens continuent à coordonner leurs mesures ​»(Manfred Weber est député allemand). (Papier dans l’Opinion)

 

Il y a un an, les images de la mise sous cloche de la région de Wuhan nous parvenaient de Chine et nous découvrions, dans un mélange de curiosité et de perplexité, cette nouvelle maladie qui nous paraissait bien exotique et bien lointaine.

Rien ne pouvait laisser présager l’ampleur de la crise qui allait arriver. En un an, la pandémie de coronavirus aura profondément endeuillé nos pays, chamboulé nos vies, durement touché nos économies et transformé nos sociétés.

La crise nous aura aussi une nouvelle fois apporté la preuve que dans le monde actuel, l’appartenance à l’Union européenne est notre assurance-vie : en finançant la recherche médicale, l’UE a rendu possible le développement des vaccins contre le coronavirus ; en investissant dans différents vaccins avant même que ceux-ci n’existent, elle a anticipé la course aux vaccins et augmenté les chances pour les Européens d’obtenir des vaccins rapidement ; en privilégiant l’approche collective, elle a pu garantir un approvisionnement en vaccins suffisant pour tous les Européens. Enfin, en décidant d’un plan de relance d’une ampleur inédite, les Vingt-sept ont fait preuve de solidarité pour atténuer les effets de la crise sur l’économie.

Trois volets. A l’heure où partout en Europe, des mesures plus strictes sont prises pour tenter d’endiguer la propagation du virus et de ses nouveaux variants, il est fondamental que les pays européens continuent à coordonner leurs mesures et qu’ils s’accordent sur une stratégie commune en trois volets : les restrictions de voyage, le recours systématique aux tests et l’intensification des efforts de vaccination.

Pour les voyages, les gouvernements des Vingt-sept doivent résister à la tentation de fermer complètement leurs frontières intra-européennes. Si les voyages non essentiels doivent être réduits au maximum, les travailleurs essentiels pour le secteur des soins de santé, par exemple, ou encore les transporteurs de marchandises devraient garder la possibilité de circuler. Les contrôles aux frontières doivent en revanche être nettement renforcés. J’appelle donc les Vingt-sept à se mettre d’accord sur un régime de tests standardisés aux frontières.

Afin d’éviter la multiplication des documents et des formats, j’appelle à la mise en place d’un système européen commun de certificats de vaccination

Nous devons par ailleurs intensifier nos efforts pour vacciner, au plus vite, le plus grand nombre de personnes possible. A ce titre, l’Union européenne a un rôle essentiel à jouer pour rappeler les laboratoires à leurs engagements en matière d’approvisionnement.

Dans le même temps enfin, et même si cette perspective paraît encore lointaine, les Etats européens doivent préparer l’avenir, dès maintenant.

A moyen terme, nous devons ouvrir la possibilité pour les personnes vaccinées de retrouver leur liberté de circulation en Europe. Afin d’éviter la multiplication des documents et des formats, j’appelle à la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un système européen commun de certificats de vaccination qui soient reconnus dans tous les Etats membres et permettent aux personnes vaccinées de voyager. Ainsi nous donnerons aux Européens une perspective et un espoir : celui d’un retour, pas si lointain finalement, à une vie quasi « normale ​».

Manfred Weber est député allemand au Parlement européen, président du groupe Parti populaire européen (PPE). Retrouvez sa chronique le dimanche sur lopinion.fr et le lundi dans l’Opinion, en alternance avec celle de Dacian Ciolos, président du groupe Renew Europe.

Contestation des subventions publiques de SpaceX

Dirigé par Elon Musk, SpaceX pourrait recevoir 886 millions de dollars de subventions gouvernementales pour fournir, aux Etats-Unis, un service Internet à haut débit dans des zones rurales via Starlink, son système de satellites en orbite basse.(Papier de Wall Street Journal)

 

L’entreprise SpaceX d’Elon Musk est confrontée à un ultime test — et certaines résistances — dans sa tentative d’obtenir près d’un milliard de dollars de subventions fédérales pour son offre de service Internet à haut débit par satellite.

Au cours des dernières semaines de l’administration Trump, SpaceX avait obtenu un accord préliminaire du gouvernement américain portant sur 886 millions de dollars de subventions gouvernementales pour fournir un service Internet à haut débit dans des zones rurales via Starlink, son système de satellites en orbite basse.

Le gouvernement fédéral procède actuellement à une dernière série de vérifications avant de parier que la technologie de M. Musk peut aider à combler les insuffisances persistantes du service Internet à haut débit aux Etats-Unis. La majeure partie des 9,2 milliards de dollars de subventions accordées par la Commission fédérale des communications (FCC) a été attribuée à des entreprises proposant des technologies plus éprouvées, notamment celles posant des câbles de fibre optique.

La FCC exige de SpaceX et des autres entreprises encore en lice pour obtenir des subventions de démontrer qu’elles disposent des capacités financières et techniques nécessaires à la mise en place d’un réseau — les candidats avaient jusqu’à vendredi dernier pour soumettre leurs dossiers.

Les rivaux de SpaceX dans la course au financement fédéral demandent à la FCC et à sa nouvelle direction que nommera l’administration Biden d’examiner ces éléments de plus près. Et ils ont rallié des soutiens à leur cause au Capitole.

Les partisans du projet de SpaceX affirment que la fourniture d’un Internet haut débit par satellite pourrait permettre de connecter des foyers et des entreprises isolés à un coût nettement plus faible

Plus de 150 membres du Congrès ont en effet écrit à la FCC, le 19 janvier, pour l’exhorter à « procéder à un examen minutieux des soumissionnaires retenus pour s’assurer qu’ils sont à la hauteur » et à « envisager les possibilités pour le grand public de donner son avis sur les projets proposés ».

Le courrier, qui ne mentionnait pas nommément SpaceX ou d’autres sociétés, a ensuite été relayé sur Internet par deux organisations professionnelles ayant brigué les subventions fédérales : la National Rural Electric Cooperative Association et la Rural Broadband Association.

« Nous finançons en réalité une expérimentation à grande échelle dans ce dossier », a estimé Jim Matheson, directeur général de la National Rural Electric Cooperative Association, qui représente des fournisseurs d’électricité également en quête de subventions pour la construction de réseaux à haut débit basés sur la fibre optique. « Nous ne savons pas si cela fonctionne ou pas », a-t-il poursuivi dans une interview, en faisant référence au système proposé par SpaceX.

Les dirigeants de SpaceX, dont le nom officiel est Space Exploration Technologies Corp., n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Les partisans du projet de SpaceX affirment que la fourniture d’un Internet haut débit par satellite pourrait permettre de connecter des foyers et des entreprises isolés à un coût nettement plus faible.

Par ailleurs, les subventions fédérales pourraient permettre de développer les projets de la société de M. Musk, qui consistent à fournir du haut débit par satellite dans le monde entier — une approche considérée comme clé pour sa réussite financière.

Un représentant de la FCC a refusé de préciser à quel moment l’agence prévoyait de prendre une décision sur le projet de SpaceX, et a renvoyé vers les modalités diffusées par l’agence. Celles-ci ne fixent pas de calendrier pour l’approbation des candidatures et stipulent que les dossiers accompagnés de projets détaillés ne sont généralement pas rendus publics tant qu’ils n’ont pas été approuvés.

SpaceX n’est pas la seule entreprise dont le système utilise des satellites, ni le seul soumissionnaire retenu à susciter la controverse. M. Matheson a souligné les financements importants que pourraient obtenir les fournisseurs d’accès Internet utilisant la technologie dite « fixe-sans fil » qui semblent devancer leurs concurrents proposant de la fibre optique, alors que cette dernière est généralement considérée comme plus rapide.

SpaceX prévoit d’utiliser la manne accordée par le gouvernement pour fournir du haut débit à plus de 640 000 sites ne disposant pas encore de ce type d’accès dans 35 Etats américains, selon la FCC. Nombre d’entre eux sont des logements et des entreprises situés dans des zones rurales où le coût de construction d’un réseau à haut débit dépassait, jusqu’à présent, les bénéfices que les sociétés d’Internet haut débit pouvaient espérer en tirer.

Dans un document déposé le 22 janvier à la FCC, SpaceX a fait état de ses premières mises en service dans plusieurs Etats, dont celui de Washington.

« SpaceX poursuit le déploiement rapide de son système satellitaire de nouvelle génération et offre déjà, dans tout le pays, un service à haut débit et à faible latence à des Américains qui ne seraient pas desservis autrement », a indiqué la société.

La volonté de SpaceX de verrouiller le financement de son haut débit s’inscrit dans une stratégie plus large, consistant à bénéficier du soutien de Washington. Elle s’applique notamment à des contrats avec le gouvernement américain pour assurer le transport d’astronautes, lancer de satellites dédiés à la sécurité nationale, établir des prévisions météorologiques et participer à la surveillance de missiles

Dans un document déposé l’année dernière, l’entreprise d’Elon Musk présentait sa technologie comme permettant de desservir les « Américains ruraux les plus difficiles à atteindre, pour lesquels l’accès a été pendant trop longtemps peu fiable, excessivement coûteux ou totalement inexistant ».

Commissaire de la FCC, Jessica Rosenworcel, une démocrate qui occupe le poste de présidente par intérim en attendant que la nouvelle administration nomme son candidat, a refusé de réagir. Elle a néanmoins déploré que la FCC ait avancé sur la question des subventions l’année dernière, déclarant que l’agence devait attendre de disposer de plus amples informations sur les endroits ayant un réel besoin de haut débit.

Un autre commissaire de la FCC, Brendan Carr, un républicain qui a participé à l’élaboration des règles du programme de subventions, a affirmé que ce dernier permet aux fournisseurs utilisant différentes technologies de se concurrencer, ce qui réduit le coût du financement public. « Il y a toute une gamme de technologies différentes qui peuvent être les mieux adaptées » pour combler les lacunes en matière d’accès à Internet dans différents endroits, a-t-il ajouté.

La volonté de SpaceX de verrouiller le financement de son haut débit s’inscrit dans une stratégie plus large, consistant à bénéficier du soutien de Washington. Elle s’applique notamment à des contrats avec le gouvernement américain pour assurer le transport d’astronautes, lancer de satellites dédiés à la sécurité nationale, établir des prévisions météorologiques et participer à la surveillance de missiles.

Le règlement des enchères sur le haut débit organisées par la FCC l’année dernière prévoyait que le soumissionnaire offrant le service internet le plus rapide au prix le plus bas dans une zone géographique donnée devait obtenir l’accès aux subventions fédérales, elles-mêmes financées par les frais dits de service universel sur les factures téléphoniques des consommateurs.

Bien que la technologie de SpaceX soit plus lente que celle de certains concurrents, comme la fibre optique, les propositions de la société ont été retenues dans des zones qui n’intéressaient pas les fournisseurs de services plus rapides, notamment dans de vastes étendues du Nord-Ouest américain.

La société basée à Hawthorne, en Californie, devrait recevoir le quatrième plus important montant de tous les soumissionnaires aux enchères, avec près de 10 % des 9,2 milliards de dollars à répartir.

SpaceX a commencé à proposer des versions d’essai de son service Internet l’année dernière, à 99 dollars par mois — après un investissement initial en matériel de 499 dollars pour ses clients —, selon des informations sorties en octobre qui s’appuient sur un e-mail promotionnel de la société. Pour l’heure, rien ne permet de déterminer comment les nouvelles subventions fédérales pourraient affecter ces prix.

Des entités publiques de l’Etat de Washington, dont un district scolaire et un établissement gérant des urgences médicales, utilisent déjà le service, selon le dossier fourni à la FCC par SpaceX le 22 janvier. Ces documents indiquent par ailleurs que la société a déjà lancé 955 satellites et que des milliers d’autres devraient les rejoindre dans l’espace.

Mais ce déploiement ne s’est pas déroulé sans heurts. SpaceX avait initialement prévu de mettre en service son Internet dès 2018, mais a dû faire face à des retards et à des surcoûts, comme l’avait révélé le Wall Street Journal, et certains des satellites sont tombés en panne. SpaceX a également demandé à la FCC de modifier sa licence quand il a dû modifier son système et tenter de répondre aux inquiétudes concernant d’éventuelles collisions entre ses satellites et d’autres objets, ce qui aurait entraîné la formation de débris spatiaux.

Skyler Ditchfield, le directeur général de GeoLinks, un fournisseur d’accès Internet fixe non filaire californien qui a également participé aux enchères de la FCC, a souligné que SpaceX avait promis de construire le réseau avant d’obtenir des subventions.

« Lui verser des fonds supplémentaires pour réaliser quelque chose qu’il s’est déjà engagé à faire ne me semble pas être dans l’intérêt du public », a-t-il déclaré dans une interview.

Près de 13 % des fonds accordés à SpaceX, soit environ 111 millions de dollars, sont destinés à des secteurs géographiques comprenant des zones urbaines, selon une analyse des données publiques effectuée par Free Press, un groupe de pression qui a critiqué le processus d’enchères de la FCC.

Beaucoup sont proches de zones desservies par des fournisseurs existants, comme les câblodistributeurs, ajoute le lobby. Cela semble incompatible avec l’objectif déclaré de la FCC d’allouer des fonds pour les zones rurales non desservies, même si Free Press concède ne pas avoir relevé de preuves de violation des règles. La FCC n’a fait aucun commentaire.

M. Carr, le commissaire républicain de la FCC, a assuré que le gouvernement en avait eu pour son argent.

« Nous disposons maintenant d’un engagement juridiquement contraignant en vertu duquel [les soumissionnaires] desservent tout le monde dans ces zones, a-t-il précisé. Nous pouvons considérer comme responsable chaque entité qui a obtenu des subventions, et nous pourrons user de mesures très strictes contre toute entité et technologie qui ne répondrait pas aux exigences prédéterminées. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

lslamisme et haine de la République

 lslamisme et haine de la République 

 

Mario Stasi,président de la Licra explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » réaffirme, selon lui, les valeurs humanistes de la laïcité et permet de mieux combattre l’extrémisme religieux.

 

Notre Parlement discute d’un texte visant à conforter « les principes de la République ». Ce texte de loi est une réponse aux séparatismes culturel, confessionnel et politique qui fracturent lentement, et depuis longtemps, notre nation. Ce débat est, depuis plusieurs semaines, prétexte à hystérisation dans un pays fébrile et affaibli par la crise sanitaire.

Depuis plusieurs jours, les accusations pleuvent : ce texte serait « islamophobe », empruntant sans scrupule la même sémantique et les mêmes accusations qui ont pourtant servi à la justification des attentats contre Charlie Hebdo ou Samuel Paty [professeur assassiné en octobre 2020]. Ce texte serait un détournement de la loi de 1905 par des « laïcistes » vengeurs ou des « laïcards », empruntant, sans désemparer, au vocabulaire maurassien.

Ce texte, enfin, serait liberticide et porterait atteinte à la liberté religieuse des musulmans, ses contempteurs omettant à dessein que la République, c’est avant tout la « liberté absolue de conscience », même religieuse.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Islamisme, séparatisme : l’offensive payante des « laïcards »

Or, ce texte est une première réponse, attendue de longue date, à l’extrémisme religieux. Car il faut regarder les choses en face et dire les choses telles qu’elles sont : c’est l’idéologie séparatiste de l’islamisme qui a nourri la haine de la République, l’aversion pour la laïcité et a armé les consciences avant d’armer des bras.

Après près de 300 morts et des centaines de blessés, la moindre des choses, tout de même, était de dire aux défenseurs de la primauté de la loi religieuse sur la loi de la République que nous n’accepterons pas leur diktat. La moindre des choses était de rappeler que la laïcité n’est pas le problème, comme le prétendent les islamistes, mais la solution qui garantit une République au sein de laquelle le respect mutuel est la règle commune.

Pas d’autres réponses que la laïcité

Il y a évidemment les réponses immédiates liées aux circonstances, celles qui relèvent du démantèlement des officines impliquées, de près ou de loin, dans ces entreprises terroristes, et un écosystème islamiste qui s’est considérablement développé. Mais il y a aussi une réponse à apporter sur le long terme pour offrir à nos enfants une société plus unie, plus fraternelle, ancrée dans la liberté et dans l’émancipation.

Il n’y a pas d’autres réponses que la laïcité, sauf à renier ce que nous sommes. Si certains, dont je suis, considèrent que la transcendance enrichit l’âme humaine, cette appréciation relève de l’intimité de la conscience de chacun et ne saurait s’imposer aux autres. Seule la laïcité permet la liberté d’une construction harmonieuse et respectueuse des droits.

« Navalny et le gaz russe » !

« Navalny et le gaz russe » !

 

La condamnation d’Alexeï Navalny remet sur le tapis l’épineuse question du gazoduc Nord Stream 2. L’étau se resserre ; Angela Merkel risque de se retrouver isolée. Il existe un précédent, que le nouveau chef de la diplomatie américaine connaît très bien, relève Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié hier à 09h56, mis à jour hier à 14h08   Temps deLecture 4 min.

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Chronique. En 1987, un jeune et brillant diplômé américain de Harvard et Columbia signait, après avoir vaguement tâté du journalisme, un livre de géopolitique sur un épisode récent de la guerre froide, Ally versus Ally (« allié contre allié », Greenwood Press, non traduit). Le sujet – « l’Amérique, l’Europe et la crise du gazoduc sibérien » – est incontestablement excitant, mais ne justifie peut-être pas à lui seul la soudaine hausse du prix de vente de l’ouvrage, qui monte jusqu’à 447 dollars (environ 370 euros) ces jours-ci sur Internet.

A 25 ans l’auteur, Antony J. Blinken, était alors un parfait inconnu. Il a depuis fait son chemin ; son nouveau statut explique sans doute le subit intérêt pour le livre : secrétaire d’Etat du président Joe Biden, Antony Blinken dirige désormais la diplomatie américaine. Et comme par ironie, l’histoire d’Ally versus Ally semble se répéter, près de quatre décennies plus tard, au moment où il prend ses fonctions. Avec, dans le rôle de l’élément perturbateur, Alexeï Navalny.

En 1982, les Européens tiennent tête

L’affaire du gazoduc germano-russe Nord Stream 2, l’un des premiers dossiers que M. Blinken a trouvés sur son bureau en arrivant au département d’Etat, a en effet un petit air de déjà-vu. Au début des années 1980, la France et la République fédérale d’Allemagne négocient avec Moscou le doublement de la fourniture de gaz soviétique à l’Europe, depuis un gisement en Sibérie. Aux Etats-Unis, Ronald Reagan voit cette manœuvre d’un très mauvais œil ; il redoute la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de « l’empire du mal », il craint les transferts de technologie et veut éviter que ce marché serve à enrichir l’URSS. Un consortium d’entreprises européennes, dont des filiales de sociétés américaines, est néanmoins monté pour construire le gazoduc sibérien. En décembre 1981, prenant prétexte de l’instauration de la loi martiale en Pologne, Washington prend des sanctions extraterritoriales contre l’URSS qui frappent les sociétés européennes impliquées dans le gazoduc.

Mais les Européens tiennent tête. François Mitterrand et Helmut Schmidt maintiennent la signature du contrat soviétique. En juin 1982, Reagan surenchérit par un embargo total sur le pétrole et gaz d’URSS. L’Europe des Dix, à l’époque, refuse d’appliquer les sanctions. Washington révoque les licences d’exploitation de Creusot-Loire et Dresser-France. Jean-Pierre Chevènement, ministre de la recherche et de l’industrie, en appelle à la solidarité européenne et fait serment de réduire la dépendance technologique de la France vis-à-vis des Etats-Unis. L’affaire finit par inquiéter les milieux d’affaires américains, qui interviennent auprès du président Reagan. Celui-ci cède et lève les sanctions en novembre 1982.

« Bâtir un multilatéralisme plus solidaire face au Covid »….. un appel tardif !

 

 « Bâtir un multilatéralisme plus solidaire face au Covid »….. un appel tardif !

Dans une tribune au « Monde », la chancelière allemande, les présidents français et sénégalais, les dirigeants de l’Union européenne et des Nations Unies appellent à un renforcement de la coopération internationale pour lutter contre la pandémie.

Tribune. Le 8 septembre 2000, 189 pays signaient la déclaration du Millénaire, dessinant les principes de la coopération internationale pour une nouvelle ère de progrès autour d’objectifs communs. Au sortir de la guerre froide, nous avions confiance dans notre capacité à bâtir un ordre multilatéral qui permette de faire face aux grands enjeux de l’époque, comme la faim et l’extrême pauvreté, la dégradation de l’environnement, les maladies et les chocs économiques, et de prévenir les conflits. Au mois de septembre 2015, tous les pays ont de nouveau pris l’engagement de relever ensemble les défis mondiaux par l’intermédiaire du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Notre monde a connu des évolutions contradictoires, conduisant à une augmentation de la richesse à l’échelle planétaire tandis que dans le même temps, les inégalités persistaient ou s’accentuaient. La démocratie a gagné du terrain en parallèle à la résurgence du nationalisme et du protectionnisme. Au cours des dernières décennies, deux crises majeures ont bouleversé nos sociétés et fragilisé nos cadres d’action communs, semant le doute sur notre capacité à surmonter les chocs, à lutter contre leurs causes structurelles et à garantir un avenir meilleur aux générations futures. Elles nous ont également rappelé à quel point nos destins sont liés.

Pour préparer l’avenir, nous devons apporter des réponses inédites et ambitieuses aux crises les plus graves. La crise que nous traversons actuellement peut, nous en sommes convaincus, être l’occasion de forger un nouveau consensus au service d’un ordre international fondé sur le multilatéralisme et l’état de droit grâce à une coopération efficace, à la solidarité et à la concertation. Dans cet esprit, nous sommes déterminés à travailler ensemble avec les Nations unies, les organisations régionales, les enceintes internationales comme le G7 et le G20 et des coalitions ad hoc pour relever les défis mondiaux d’aujourd’hui et de demain.

Etendre l’accès aux tests, aux traitements et aux vaccins

L’urgence est d’abord sanitaire. La crise du Covid-19 met à l’épreuve la solidarité internationale comme jamais auparavant. Elle nous a rappelé une évidence : face à une pandémie, la chaîne de notre sécurité sanitaire est aussi solide que son maillon le plus faible. Partout, le Covid-19 menace la population et l’économie.

Cette pandémie exige une réponse internationale forte et concertée pour étendre rapidement l’accès aux tests, aux traitements et aux vaccins, étant entendu qu’une large couverture vaccinale est un bien public mondial qui doit être accessible à tous à un prix abordable. A cet égard, nous apportons notre soutien plein et entier à l’accélérateur « ACT », dispositif inédit lancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les partenaires du G20 en avril 2020 pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le Covid-19.

Pandémie : la démocratie en danger ?

Pandémie : la démocratie en danger ?

Dans ce manifeste auquel sont associés 14 chercheurs, soignants et enseignants, la philosophe Barbara Stiegler   pointe le démantèlement des systèmes de santé comme facteur aggravant d’une pandémie qui menace la culture démocratique.

 

Livre. Attention ! Ce « tract » est quasi un collectif ! Avant même de livrer ce manifeste décapant, la philosophe Barbara Stiegler, qui le signe, nomme les 14 soignants, chercheurs et enseignants qui y sont associés ; et leur domaine de compétence, parfaitement explicite, annonce l’ampleur de la charge.

Tout part de la contestation du mot « pandémie » que Richard Horton, le très raisonnable rédacteur en chef du Lancet, prestigieuse revue internationale de médecine, sans nier le virus comme événement biologique funeste à la propagation universelle, remplace par celui, inédit, de « syndémie ». En clair, il s’agirait d’un phénomène d’une gravité exceptionnelle car, par-delà l’attaque virale, la progression de la maladie serait liée aux inégalités sociales et à la crise écologique. L’augmentation continue des maladies chroniques fragilisant les populations face à des risques sanitaires aggravés.

Un « continent aux contours flous »

Dès lors, point de salut face au Covid-19 sans un radical changement de modèle économique, social et politique. Sous peine de voir ce type d’« accidents sanitaires » se multiplier en échappant à toute parade efficace.

Responsable à l’université Bordeaux-Montaigne du master « soin, éthique et santé », Barbara Stiegler pointe le démantèlement des systèmes de santé comme facteur aggravant de la pandémie qui, pour elle, n’est plus tant le mode de manifestation du virus, ni une propagation mondiale d’une affection nouvelle, qu’un « continent aux contours flous et évolutifs, mais qui risque de durer des années, et pourquoi pas des siècles et des siècles ».

La formule peut effrayer mais l’argumentaire qui suit justifie l’alarme puisque, n’étant plus l’objet de la moindre discussion alors même qu’elle bouleverse les modes de vie et la culture démocratique qu’elle menace, la pandémie met en cause la démocratie même.

Suspension de libertés individuelles essentielles, dogmes d’une discipline décrétée impérative sans consultation ni négociation, la règle du jeu change brutalement alors même que la mutation culturelle se préparerait de longue date, la Chine s’opposant au leader tant économique que despotique. Le vocabulaire en est arbitrairement révisé et la « démocratie sanitaire » comme le « consentement éclairé du patient » tenus pour obsolètes.

Irrationalité et incohérence

Le coup est d’autant plus sévère qu’une stricte observation des actes du drame (confinement, déconfinement, reconfinement) met en lumière l’irrationalité et l’incohérence de certaines décisions sur lesquelles aucune évaluation n’est proposée. La peur comme seul moteur et unique justification des renoncements démocratiques exigés : ainsi se détricote une vie collective dont l’humanisme est retoqué comme un idéal désormais dangereux.

Un plaidoyer pour la valeur du bitcoin !

Un plaidoyer pour la valeur du  bitcoin !

Alexandre Sokic,Enseignant-chercheur en macroéconomie et finance à l’ESCE International Business School et Inseec U Research Center contrairement à nombre d’autres experts justifient l’incroyable envolée du cours du bitcoin. L’intéressé oublie aussi de traiter de l’enjeu de la souveraineté des Etats vis-à-vis des monnaies.

L’économiste Alexandre Sokic affirme, dans une tribune au « Monde », que l’envolée du cours du bitcoin n’est pas spéculative, mais bien le reflet de l’extension de son usage.

 

Tribune. Après avoir fluctué autour de 9 000 dollars une bonne partie de l’année 2020, le prix du bitcoin a enregistré une envolée rapide au cours de l’automne. Le prix de la cryptomonnaie a franchi le seuil de 30 000 dollars (environ 24 910 euros) en décembre puis atteint son plus haut historique à 41 590 dollars le 8 janvier. Depuis son premier relevé de cotation à 0,000764 dollar en octobre 2009, la valeur du bitcoin exprimée en dollars aura ainsi été multipliée par plus de 54 millions de fois.

Le bitcoin reste souvent considéré à l’heure actuelle comme un actif financier spéculatif, et l’évolution impressionnante de son prix est interprétée comme le développement d’une bulle spéculative. Mais l’envolée du prix du bitcoin est-elle vraiment le résultat d’une spéculation financière infondée ?

Pour tenter de répondre à cette question, il convient de souligner que le bitcoin a été spécifiquement conçu comme un système de paiement décentralisé, c’est-à-dire comme un intermédiaire des échanges et une éventuelle monnaie alternative.

Or, sur ce point, une étude récente montre que deux propriétés essentielles du protocole de conception monétaire du bitcoin sont de nature à expliquer la dynamique impressionnante de son prix (« Dynamique des prix du bitcoin et hyperdéflation : une approche en théorie monétaire », Alexandre Sokic, Revue Economique n° 72/1, Presses de Sciences Po, 2021).

Le bitcoin a été conçu comme un intermédiaire des échanges décentralisé. Cela signifie qu’il permet de réaliser directement un paiement entre deux participants sans besoin aucun d’une tierce partie telle qu’une banque centrale (quand on effectue un paiement en billets), ou un système bancaire (quand on effectue un paiement en monnaie scripturale).

Il s’agit en fait d’un grand registre ouvert et visible par tous les participants où les transactions et les paiements sont enregistrés par blocs très régulièrement figés (comme mis sous verre) et rendus inaltérables par la cryptographie. On parle alors de technologie « blockchain » pour désigner cette chaîne de blocs de transactions figées.

Mali: le conflit de la pauvreté

Mali: le conflit de la pauvreté

« Combien faudra-t-il de sonneries aux morts, de cortèges funèbres, de drapeaux qui s’inclinent devant le sacrifice ultime de nos valeureux soldats de la paix, pour réaliser que l’enjeu et la solution ne sont pas militaires ? », interroge dans le Monde dans le monde, universitaire, au sujet de l’opération Barkhane.

 

… Combien de cérémonies, combien de beaux discours, combien de larmes faudra-t-il encore répandre aux sons du clairon entonnant sa sinistre mélopée, devant des familles figées par la douleur ? De semaine en semaine, de mois en mois, d’année en année, s’égrène la liste funèbre de nos héros, morts au combat, au nom d’un idéal de paix et de fraternité… Et les discours martiaux s’enchaînent, sur le parvis de la cour d’honneur des Invalides, belles paroles qui glissent sur les cercueils alignés de nos concitoyens, mais : « La France ne dialogue pas avec le terrorisme, Elle le combat… »

Que la France se soit engagée dans un combat à plus de 6 000 kilomètres de sa capitale était en soi probablement une absolue nécessité. Cela va faire maintenant huit ans qu’elle s’est engagée dans ce combat, huit ans de missions, de patrouilles, où chacun risque sa vie, pour un résultat final qui n’est, en rien, celui escompté.

[...] Les guerres de harcèlement, ont toujours été gagnées par les petites unités combattantes, au détriment des armées certes plus puissantes mais moins mobiles, dans la réalité technique des embuscades meurtrières qui jalonnent les terrains. Du Vietnam à l’Afghanistan, chaque guérilla organisée a mis les structures militaires trop lourdes en défaut.

Comment faire sur un territoire plus grand que la France, avec une force comprise entre 10 000 à 20 000 soldats, plus ou moins bien entraînés et équipés, pour contrôler le territoire et le sécuriser ? Comment compter sur une armée malienne sous-équipée, en proie à des factions internes rivales et à une corruption à tous les niveaux ?

[...] Au-delà de ces considérations logistiques et purement militaires se cachent des réalités plus complexes encore. Comment penser à stabiliser un territoire, alors que les problématiques des aspirations des populations ne sont pas prises en compte, ni par l’Etat malien, ni par son armée, ni par les forces armées d’assistance, venues à sa rescousse ?

A-t-on réellement pris le temps d’écouter, de comprendre, les envies d’autonomie, voire
d’indépendance, des Touaregs du nord du pays ? Ceux-ci voient dans les participants à l’opération Barkhane les collaborateurs zélés d’un pouvoir malien sourd à toutes leurs revendications et tentatives de dialogue, souvent réprimées avec la plus grande violence et le plus profond mépris, par les autorités maliennes au pouvoir depuis des années.

[...] Comment ne pas comprendre que ces éléments terroristes autochtones issus de ces mêmes villages sont très souvent soutenus, cachés, et surtout bien renseignés, par les villageois locaux ? Comment essayer de dénoncer l’idéologie du terrorisme, de convaincre du bien-fondé de nos valeurs et de réussir à neutraliser les poseurs de mines improvisées qui tuent nos jeunes engagés, quand ce sont les propres enfants des familles interrogées par nos soldats… qui les installent, la nuit venue.

Si on essaye de se mettre à la place de nos adversaires, comment concevoir et comprendre que des militaires d’une « autre couleur de peau, d’une autre religion, d’une autre langue, d’une autre culture », de surcroît anciens colonisateurs de ces régions, viennent vous faire la morale, alors que vos droits humains fondamentaux sur la répartition des ressources ont été bafoués par le pouvoir en place, depuis des années… et que ces soldats de l’étranger semblent soutenir ce pouvoir corrompu ?

Quel impact avons-nous vraiment sur ces populations ? Allons-nous mettre huit ans de plus pour comprendre que ces échanges sont truqués d’avance ? Combien faudra-t-il de sonneries aux morts, de cortèges funèbres, de drapeaux qui s’inclinent devant le sacrifice ultime de nos valeureux soldats de la paix, pour réaliser que l’enjeu et la solution ne sont pas militaires ?

Comment ces groupes terroristes prolifèrent-ils ? La misère est le terreau de choix pour prospérer. Si on ne peut pas s’exprimer autrement que par la violence, alors le terrorisme prend la parole ! Il légitime un espoir et suscite les vocations des martyrs. Face à ces tribus organisées selon des codes qui nous échappent, miliciens, islamistes, anciens mercenaires de Kadhafi forment les maillons hétéroclites de ces légions terroristes, parfois rejointes par les propres commandants de l’armée malienne, soi-disant chargés de les combattre.

Chacune se rassemble et s’organise, au gré des rencontres et des opportunités de terrain, l’ennemi à abattre restant le lien commun : le pouvoir malien avec son bras armé, la France.
C’est dire toute la complexité de cette nébuleuse mouvance qui combat et tue nos soldats, jetés en pâture dans un conflit perdu d’avance, en raison d’un aveuglement des responsables politiques de tout bord. La vraie question à poser n’est donc certainement pas militaire, mais purement politique, économique et sociale.

Tant que la misère continuera de sévir, tant que l’injustice, la violence, la corruption des plus nantis de ces pays s’exerceront sur ces régions, alors, malgré tous nos efforts, tous nos sacrifices, toutes nos larmes, nous verrons se dresser des hordes de fanatiques pour traquer nos faiblesses et tuer au hasard nos soldats, avec des engins de mort disséminés sur les pistes.

J’ose espérer que les réflexions de nos dirigeants et hommes d’Etat se porteront enfin sur les aspects essentiels pour éradiquer les racines de cette guérilla terroriste qui s’exporte déjà et se développera jusqu’au cœur de nos cités, cachée dans le flot des réfugiés climatiques qui viendront réclamer à juste titre un droit au partage de la richesse et de la sécurité pour leurs enfants.

Ce n’est qu’à ces conditions de réflexion globale sur les véritables enjeux et requis de l’unité
retrouvée que la Marseillaise accompagnera les célébrations de la paix… au lieu de résonner pour honorer la mémoire de nos soldats, vainement tombés en son nom, sur une terre étrangère.

Marc Carrey, Léognan (Gironde)

Economie, social, société : les plus lus

Les retards de vaccination plombent la reprise

Les retards de vaccination plombent la reprise

Pour le  cabinet d’études Oxford Economics, le lien de cause à effet ne fait plus de doute : plus les campagnes de vaccination contre le Covid-19 tarderont à arriver à destination, plus le bout du tunnel de la crise économique s’éloignera.( Information du journal la Tribune « Les économies européennes ont pêché au moment de mettre en place leur programme de vaccination », constate le cabinet d’études qui s’attend même, au premier trimestre de l’année, à de nouveaux reculs du PIB parmi les 19 États membres de la zone euro. Résultat, la reprise rapide, qui devait aider à effacer le recul historique de la croissance européenne en 2020, à -6,8% selon Eurostat, ne devrait intervenir « qu’en fin d’année 2021 », anticipent les experts.

De quoi laisser du temps aux autres économies développées de se redresser plus vite ? Le scénario d’une Europe plus lente à se relever face à des zones plus réactives semble se dessiner. Pour 2021, le Vieux continent devrait croître de 4,2%, contre +5,1% pour les États-Unis et, surtout, une reprise insolente en Chine, à +8,1%, selon les dernières projections du FMI.

États-Unis : les fonds spéculatifs mis en cause

 États-Unis : les fonds spéculatifs mis en cause

 

 

Dans un premier temps, les opérateurs classiques des marchés boursiers ont condamné l’action des particuliers contre les opérateurs de ventes à perte. Une action qui a créé de nombreux dégâts chez les intéressés mais aussi qui a bousculé les indices de Wall Street. En réalité, les associations de boursicoteurs ont fait la même chose que les fonds spéculatifs. À la différence que les ces fonds spéculent à la baisse avec la vente à perte tandis que les particuliers regroupés ont spéculée à la hausse.

 

« Ce qu’il se passe avec GameStop ne fait que nous rappeler ce qu’il se passe depuis des années à Wall Street. C’est un jeu truqué », a déploré dimanche sur CNN la représentante du Massachusetts, sénatrice Elizabeth Warren.

« Il est temps pour la SEC de faire son travail », a lancé Mme Warren, appelant le régulateur boursier américain à intervenir au plus vite.

Le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders a tiré dans le même sens, déplorant un système « défectueux » et un comportement « scandaleux ».

Le ton est pareillement acerbe de l’autre côté de l’échiquier politique: le très conservateur procureur général du Texas, Ken Paxton, a ainsi tiré à boulets rouges contre les hedge funds et, encore plus, contre certaines plateformes de courtage.

Plusieurs d’entre elles, notamment la populaire application Robinhood, ont décidé la semaine dernière de limiter les transactions de titres spéculatifs face à un afflux de demande.

« Ça pue la corruption », a fustigé vendredi M. Paxton, qui a demandé des informations complémentaires aux courtiers, au même titre que son homologue de l’Etat de New York, la démocrate Letitia James.

Pressée de toutes parts, la SEC est également sortie de sa réserve en fin de semaine dernière en assurant « surveiller et évaluer de près l’extrême volatilité du prix de certaines actions » et en garantissant de « protéger les petits investisseurs lorsque les faits démontrent une activité boursière abusive ».

Homicides France : une hausse de presque 100 % en 20 ans

Homicides France : une hausse de presque 100 % en 20 ans

Alain Bauer , spécialiste de la criminalité et des crises soulignent la hausse considérable du taux d’homicidité globale qui a presque doublé en une vingtaine d’années. En cause plusieurs facteurs explicatifs mais notamment la banalisation du concept de grande violence notamment sur les réseaux sociaux qui d’ailleurs n’hésitent pas à publier des meurtres presque en direct.

Pour cela l’expert s’est livré un long travail d’analyse et de recomposition de chiffres souvent difficilement compréhensibles fournis par les pouvoirs publics. Et répartis dans différentes catégories pour éviter d’inquiéter l’opinion. Certes les attentats ont pesé mais structurellement ils n’ont pas modifié la tendance

Alain Bauer note étonnamment que le nombre d’homicides n’a pas diminué après les attentats islamistes. « On aurait pu s’attendre à ce que les chiffres redescendent après les attentats de Paris et de Nice mais le nombre des victimes n’a fait qu’augmenter », constate-t-il. En 20 ans, le nombre d’homicides a bondi de 91 %, passant de 2 338 à 4 472 victimes. En comparaison des chiffres de 1972, la hausse est même de 113 %.

Selon Alain Bauer, il y a un « profond mouvement de retour à la violence physique, particulièrement en Occident ». Et celui-ci serait « ignoré ou sous-estimé ». Pour l’ancien grand maître du Grand Orient de France, les causes sont multiples : la crise sociale, la crise sanitaire, les appels aux meurtres sur les réseaux sociaux. Ceux qui seraient les plus à même de comprendre cette violence pathologique de la société seraient « les services de police et de gendarmerie, qui en ont parfaitement conscience ».

 

Un baccalauréat dévalorisé

Un baccalauréat dévalorisé

Le bac ne traduit plus la maîtrise d’un corpus de connaissances permettant aux lycéens d’aborder sereinement les études supérieures, regrette, dans une tribune au « Monde »,

Tribune.

 

L’annonce, le 21 janvier par le ministère de l’éducation nationale, que les enseignements de spécialité des baccalauréats général et technologique seront validés par le contrôle continu et par la moyenne des trois trimestres de terminale, coïncide avec la mise en évidence par les médias des difficultés rencontrées par les étudiants en cette période. On pense en particulier aux plus jeunes qui découvrent cette année l’enseignement supérieur après avoir expérimenté en 2020, dans l’improvisation aussi, le contrôle continu au bac en raison de la crise sanitaire…

Sur le plan des enseignements, le « tout-distanciel » a des effets désastreux à un âge où les échanges entre étudiants et enseignants contribuent à produire et à structurer les savoirs. Sans oublier que les moyens technologiques disponibles et les connexions Internet sont souvent insuffisants pour suivre correctement les cours en ligne. Mais pour les étudiants en première année de licence s’ajoute un obstacle supplémentaire : une année de terminale incomplète, perturbée par le premier confinement, et donc, chez les élèves aux niveaux les plus faibles, l’absence des prérequis essentiels pour aborder sereinement des études supérieures.

Sélection larvée

Ce phénomène n’est pas nouveau. Il y a longtemps que le baccalauréat, premier grade universitaire, ne traduit pas la maîtrise d’un corpus de connaissances. Cette situation semble convenir à tous les élèves. Les meilleurs d’entre eux se distinguent par la notoriété de leur établissement scolaire et l’obtention de mentions, Parcoursup se chargeant de les orienter vers les filières d’enseignement supérieur auxquelles ils se sont préparés et donc, le plus souvent, vers celles réputées comme étant les plus nobles. Les moins bons élèves ont le titre de bachelier et vont là où on veut bien les accueillir sans avoir véritablement de choix. Beaucoup d’entre eux échouent lors des premiers partiels. Ils pourront peut-être compter sur les régulières grèves étudiantes du printemps − lancées pour dénoncer le peu de moyens dévolus aux facultés, ce qui n’est pas faux − ainsi que sur les notes fictives qui vont avec et permettent parfois de valider une première année mal partie.


Tous les ressorts d’une sélection larvée sont ainsi mis en place. Le dogme de l’égalité de traitement masque une profonde inégalité entre les établissements et les élèves. Le diplôme est remplacé par un système algorithmique d’orientation qui ne s’adresse qu’aux élèves les plus en phase avec le système. Ne certifiant plus rien, il est devenu de la monnaie de singe.

Grenelle de l’éducation : un bouleversement du système éducatif

Grenelle de l’éducation : un bouleversement du système  éducatif

Courant février, le ministère de l’éducation nationale devrait annoncer les mesures sur le métier d’enseignant décidées à la suite du Grenelle de l’éducation. L’économiste Asma Benhenda apporte dans le Mondez son éclairage sur les principales propositions issues des discussions ayant eu lieu depuis novembre.

Jean-Michel Blanquer l’avait promis avant que la crise sanitaire ne vienne bousculer l’agenda : la deuxième partie du quinquennat serait consacrée à la « carrière » des enseignants. Fin janvier, les différents ateliers du Grenelle de l’éducation avaient à peine remis leur copie que le site d’information spécialisée Cafepedagogique.net s’alarmait des « recommandations explosives » qui en sont issues. Ce qui n’est pour l’instant qu’une « synthèse » des discussions ayant eu lieu depuis novembre entre les participants du Grenelle doit donner lieu, mi-février, à des annonces sur « une évolution profonde du système éducatif et des métiers des personnels ». Tour d’horizon des principales « idées » du Grenelle avec Asma Benhenda, économiste spécialiste de l’éducation et autrice de Tous des bons profs – Un choix de société (Fayard, 2020).

Comment analysez-vous les « propositions » des différents ateliers du Grenelle de l’éducation ?

Je ne suis pas particulièrement surprise. Elles vont dans le sens de la philosophie générale du programme « éducation » d’Emmanuel Macron en 2017 et de la politique, plutôt libérale, menée par Jean-Michel Blanquer au ministère de l’éducation nationale depuis près de quatre ans. Plus d’autonomie pour les établissements scolaires, part variable de la rémunération des enseignants, renforcement du pouvoir des chefs d’établissement, recrutement d’une partie des enseignants sans passer par le « mouvement national », etc. ; ces idées sont dans l’air du temps et font débat un peu partout au niveau international.

Les enseignants, qui étaient dans la rue le 26 janvier, estiment insuffisants les 400 millions d’euros annoncés à l’automne pour revaloriser le métier. A quelle hauteur devrait, selon vous, monter cette revalorisation à laquelle le Grenelle consacre plusieurs propositions ?

Il y a, derrière cette question fondamentale, celle de l’attractivité du métier. Le niveau de qualification et de recrutement des enseignants a augmenté ces vingt dernières années sans réelle contrepartie salariale, exacerbant ainsi la crise des vocations.

Afin que les étudiants ne choisissent pas une autre voie plus « rémunératrice », il est urgent de réduire le manque à gagner ou « coût d’opportunité » du choix du métier d’enseignant, en alignant le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des autres titulaires d’un bac + 5. En théorie, cela représenterait une hausse d’au moins 4 600 euros brut par an, soit environ 384 euros brut par mois. Les 100 euros net supplémentaires par mois annoncés dans le cadre du plan de revalorisation sont un bon point de départ mais il faut aller plus loin, ce qui n’est pas gagné avec la crise sanitaire et l’endettement public concomitant. Au Royaume-Uni, un plan de revalorisation des enseignants âprement débattu depuis plusieurs années a récemment été repoussé en raison de la crise…

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