Le climat au Conseil de Sécurité de l’ONU
Cette session qui remet au centre des débats de l’ONU le climat sera sans doute l’occasion d’un affrontement entre ceux qui souhaitent s’inscrire dans une action multilatérale et ceux comme la Chine et la Russie qui refusent toute contrainte externe. Mais jusque-là les États-Unis s’opposaient autant à toute injonction réglementaire internationale. Avec Biden la position américaine pourrait changer.
« A la fois la Chine et la Russie, mais pas seulement eux, renâclent à voir le Conseil parler de changement climatique et de ses implications », confirme un troisième ambassadeur aussi sous couvert d’anonymat, excluant l’adoption à ce stade d’un texte commun.
Ces deux pays « pensent que cela peut devenir intrusif et qu’il ne s’agit pas de paix et de sécurité ». « Ils ne veulent pas que le Conseil de sécurité prenne des décisions sur des choix économiques, même s’ils comprennent que le changement climatique peut nourrir des conflits », précise-t-il.
« La désertification, les mouvements de population, la compétition dans l’accès aux ressources » sont liés au réchauffement climatique, plaide un autre diplomate, en estimant que le sujet est aussi important pour la Tunisie, la Norvège ou l’Irlande, deux pays qui siègent depuis le 1er janvier au Conseil de sécurité.
L’an dernier, l’Allemagne, qui siégeait au Conseil de sécurité, avait élaboré un projet de résolution prévoyant de créer un poste d’émissaire de l’ONU et de mieux structurer les efforts onusiens en matière de prévention et d’analyse des risques. Sous la menace d’un veto des Etats-Unis, de la Russie, voire de la Chine, Berlin n’avait pas mis ce texte au vote.
Aujourd’hui, avec la nouvelle approche américaine, il y a « une porte d’opportunité » pour ce texte « resté au congélateur », estime un ambassadeur siégeant au Conseil de sécurité.
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