États-Unis : la crainte du retour de l’inflation
Alors qu’en Europe et en France en particulier, nombre d’experts repousse à des années la perspective d’un retour de l’inflation pour justifier la dette voir son annulation, aux États-Unis les chiffres montrent que les coûts de production pourraient rapidement peser sur une hausse générale des prix.
Il est clair que ce risque va réapparaître sitôt que la demande fera pression sur l’offre. Et cela d’autant plus que des inquiétudes se manifestent sur la valeur à terme des grandes monnaies ( suralimentées par les masses de liquidités). Avec le redémarrage de la croissance, inévitablement l’inflation risque de partir. On constate d’ailleurs aux États-Unis une hausse très significative de 1,3 % sur les prix à la production sur un mois.
Les dépenses des consommateurs américains ont été en janvier supérieures de 5,3% à celles de décembre, de 7,4% à celles de janvier 2020, selon les données publiées mercredi par le département du Commerce. Cette hausse est la première après trois mois de baisse. «La seule explication logique (…) est que la deuxième série de mesures de relance a touché sa cible et a été dépensée presque immédiatement», souligne l’économiste Joel Naroff dans une note.
Certains experts craignent un emballement, et une forte hausse des prix, à l’instar de Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton et principal conseiller économique de Barack Obama, qui craint «des pressions inflationnistes inédites depuis une génération». La question est surtout de savoir si cette hausse des prix sera durable ou seulement temporaire – liée notamment à un effet de comparaison par rapport aux prix faibles du printemps 2020 et à l’emballement après une année de restrictions.
Le PMI manufacturier américain flash d’IHS Markit est tombé à 58,5 au premier semestre de ce mois, après une lecture finale de 59,2 en janvier. Les conditions météorologiques extrêmes dans de grandes parties des États-Unis ont également été mises en cause. Les données étaient conformes aux prévisions des économistes.
Une lecture supérieure à 50 indique une croissance dans le secteur manufacturier, qui représente 11,9% de l’économie américaine. Le secteur manufacturier a pris de l’avance alors que la pandémie a laissé les Américains ancrés chez eux, déplaçant la demande vers les produits ménagers provenant de services tels que les voyages en avion et l’hébergement à l’hôtel.
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