Un développement des extrémismes identitaires
Alors qu’il quitte son poste de délégué contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), le préfet s’inquiète dans le Monde notamment de la poussée des discours radicaux d’extrême droite.
Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) depuis près de quatre ans, le préfet Frédéric Potier a décidé de quitter ses fonctions pour rejoindre la RATP, où il sera délégué général à l’éthique et à la conformité, chargé des questions de laïcité et de discrimination. A la veille de son départ, il fait le constat d’une société où « les discours de haine continuent de proliférer ».
Quel constat dressez-vous après quatre années à la tête de la Dilcrah ?
Le budget de la Dilcrah est relativement faible, 6,5 millions d’euros par an. C’est peu compte tenu de l’ampleur de la tâche et des objectifs. S’il était plus conséquent, nous pourrions au moins démultiplier nos actions de formation dans les écoles, au sein de la police et de la gendarmerie…
Placée sous l’autorité du premier ministre, la Dilcrah a-t-elle une véritable influence sur la politique du gouvernement ?
Nous ne nous contentons pas d’être dans l’indignation, nous sommes un acteur des politiques publiques. Nous finançons 950 structures, des grandes associations luttant contre le racisme à la petite association de campagne qui veut monter un événement contre l’antisémitisme. Nous formulons également de nombreuses propositions, avec plus ou moins de succès. Le jour des funérailles de George Floyd [un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc le 25 mai 2020 aux Etats-Unis], nous avons, à la Dilcrah, observé huit minutes et quarante-six secondes de silence [le temps pendant lequel le policier a maintenu son genou sur la nuque de la victime, provoquant sa mort]. J’ai proposé à tout le gouvernement de faire de même. Certains l’ont fait, d’autres pas. J’avais aussi proposé que l’on mette le drapeau français en berne. Cela n’a pas été retenu. Mais d’autres propositions aboutissent, comme le plan de lutte contre la haine anti-LGBT.
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